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Apres le massacre de la population par les forces de sécurité : La jeunesse de Gao exige la restitution de leurs armes saisies par l’Etat
Publié le jeudi 14 juillet 2016  |  Le Prétoire




Décidément, rien ne va plus entre la jeunesse de Gao et les responsables administratifs et sécuritaires. La marche pacifique pour dénoncer l’installation des autorités intérimaires se transforme en massacre de la population civile. Voilà le résultat de la manifestation du mardi dernier dans la cité des Askia.
Après le vendredi noir de mars 1991 et l’assassinant des jeunes de Gao par la Minusma en février 2015, le peuple malien vient de connaitre une autre journée noire de son histoire avec le massacre de la population de Gao, 7ème région administrative du Mali, par les forces de l’ordre. Malgré la tenue d’une rencontre entre la Coordination des associations et organisations féminines et les responsables de la manifestation, les mesures d’apaisement du gouvernement avec la libération des personnes interpellées et la prise en charge totale des blessés, la tension ne baisse pas d’un cran.
En effet, la jeunesse et plusieurs organisations de la société civile sont descendues hier mercredi dans la rue pour exiger le départ du gouverneur de région, Seydou Traoré, le directeur régional de la police, le commandant de la garde nationale, le commandant de la zone militaire de Gao. S’y ajoute la restitution sans condition de leurs armes récupérées par le gouvernement dans le cadre du processus d’intégration. Face à la détermination des manifestants, les forces de l’ordre ont fait usage de balles réelles et de gaz lacrymogènes, selon nos sources sur place.
Le bilan provisoire des deux jours de manifestation contre la mise en place des autorités intérimaires à Gao varie entre 4 et 6 morts et plus de 50 blessés par balles avec à la clé le saccage du domicile du premier adjoint au maire de Gao, selon différentes sources contactées par la rédaction du journal «Le prétoire». Un communiqué du gouvernement en date du 12 juillet 2016 fait état de 3 morts et des blessés tant du côté des manifestants que des forces de l’ordre.
Selon nos sources, cette marche est l’œuvre des ressortissants de la région de Gao vivant à l’étranger, notamment Ibrahim Touré des USA, Mme Coulibaly Ramata Maïga de la France, 10 personnes venues du Ghana, 6 du Togo, 3 du Burkina Faso, du Niger et la Coordination des mouvements de résistance de la société civile et du Collectif international de la diaspora des régions nord du Mali, associés à certaines communautés autochtones sédentaires.
Face à ce massacre, la jeunesse de Gao crie à la trahison et au complot contre le Mali avec la main invisible des plus hautes autorités du pays et de la communauté internationale. «Nous ne sommes pas d’accord avec les autorités intérimaires. Ceux qui ont volé le pays ne peuvent pas revenir imposer leur loi sur nous. La situation qui prévaut à Gao est l’une des conséquences de l’accord signé par le gouvernement. Nous condamnons l’inaction du Président IBK face la dégradation de la situation du pays.
Il faut une réappropriation nationale et démocratique du processus de sortie de crise et un redéploiement des autorités nationales légales et légitimes sur l’ensemble du territoire malien. Nous invitons les forces vives de la nation à rester vigilantes face au complot de partition du Mali dont l’accord n’est qu’une étape. IBK doit comprendre que la résistance ne fera pas défaut face aux ennemis de notre pays», a indiqué Moussa Boureima du mouvement des jeunes patrouilleurs de Gao.
Rappelons que malgré la demande de l’opposition politique pour une concertation nationale afin de définir les contours de la mise en place des autorités intérimaires, les parties signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation s’étaient entendues en juin dernier, sur les modalités pratiques de sa mise en place.
Cela après le vote de la loi modifiant le Code des collectivités territoriales à travers l’installation des autorités intérimaires pour gérer les collectivités territoriales du nord du Mali. Selon le calendrier, l’installation de ces autorités et le redéploiement de l’administration d’Etat sont prévus du 15 juillet au 25 août 2016. Pour contenir cette crise qui risque de compromettre le processus de paix, une mission gouvernementale conduite par le ministre de l’Administration territoriale séjourne depuis hier mercredi 13 juillet 2016 Gao.
Nouhoum DICKO
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