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ADP- MALIBA en désaccord avec le pouvoir : Fissure au sein de la Majorité présidentielle
Publié le jeudi 14 juillet 2016  |  L’aube




La sortie de l’Alliance démocratique pour la paix (Adp-Maliba) de la Majorité présidentielle se murmurait depuis le weekend dernier. Le clash, tel que véhiculé et souhaité par les signataires de la «Motion pour le retour aux fondamentaux de notre engagement politique », n’a pas eu lieu. Le comité exécutif du parti, après une réunion tenue le 11 juillet dernier, a plutôt opté pour une suspension de sa participation à toutes les activités de la Majorité présidentielle.
« Le comité exécutif décide de suspendre sa participation à toutes les activités de la Majorité présidentielle ; en conséquence, il entreprendra une large concertation de sa base au plan national et international sur la Motion pour le retour aux fondamentaux de notre engagement politique, signée par certaines structures du parti », a annoncé, mardi dernier lors d’un point de presse, l’honorable Amadou Thiam, président de l’Adp-Maliba. En clair, ce sont les sections du parti, qui après l’examen de la motion en question, décideront du retrait ou non de leur parti de la Convention de la Majorité présidentielle.
Tout est parti de la saisine du Comité exécutif par certaines structures du parti de cette motion relative à des sujets d’actualité nationale et qui appelle à la définition d’un nouveau cap pour le parti. Elle fait aussi un rappel historique de l’ensemble des engagements pris et du contraste avec la réalité de la situation actuelle.
S’exprimant sur le fond du document, l’honorable Amadou Thiam a déclaré le soutien du Comité exécutif aux arguments constant l’éloignement de la Majorité présidentielle des compatriotes. Selon la déclaration lue par l’élu, « le peuple malien qui affichait tous les signes d’espoir en de lendemain meilleurs suite à l’élection présidentielle de 2013 est aujourd’hui, plus que jamais, plongé dans le doute sur l’avenir et la pérennité même de la nation malienne ».
Cette Majorité, soutient-il, a montré ses limites dans la mesure où elle a échoué à faire de son cadre de concertation un espace démocratique de débat sur les questions d’intérêt national. Aussi, l’élu a fustigé la méthode de gouvernance actuelle qui constitue de réelles menaces pour l’avenir du Mali.
A l’Adp, on estime que la situation générale du pays est inquiétante à bien des égards. Et pour cause : le processus de paix est à la traîne, l’économie nationale ne profite pas aux populations, l’image du pays est fortement écornée par des scandales à répétition restés impunis, le terrorisme s’installe progressivement comme la norme, le communautarisme armé divise les populations tandis que le fait politique est complément ignoré.
« Face à cette situation, et par respect pour le peuple malien auquel des promesses de changement ont été faites, l’Adp-Maliba ne peut et ne doit rester passive », clame le président du parti.
I B Dembélé
LE PROCES DU REGIME IBK
« Motion pour le retour aux fondamentaux de notre engagement politique », tel est l’intitulé du document adressé au comité exécutif de l’Adp-Maliba par certaines structures de base. Dans le document, les signataires pourfendent la gestion d’IBK, l’inertie de la mouvance présidentielle, et plaident pour la création d’une alternative crédible qui redonne espoir aux Maliens. Morceaux choisis !
« Lorsque nous nous sommes engagés à soutenir Ibrahim Boubacar Keïta lors de l’élection présidentielle de juillet 2013, notre ambition première était claire : sortir le Mali et son peuple des bouleversements sans précédent que nous vivons. Pour atteindre cet objectif, c’est dans des valeurs fortes que nous avons puisé l’inspiration qui devrait nous permettre de construire l’avenir. Sur la base de ces valeurs, nous avons dégagé des priorités qui devaient être le moteur de notre engagement et de toute action avec d’autres acteurs politiques…
Plus de 90 partis politiques et associations ont signé avec le président Ibrahim Boubacar Keïta une convention rappelant que c’est par l’action responsable des partis politiques et de la société civile que le Mali peut et doit changer...
Au cœur du changement, il y avait la résolution de la crise au nord du Mali.
Nous avons expliqué à nos compatriotes que le Mali ne peut être le Mali sans la grandeur… Malheureusement, trois ans après l’élection du Président Ibrahim Boubacar Keïta, nous constatons que l’espoir en cette grandeur du Mali n’est plus qu’un lointain souvenir. Trois premiers ministres et cinq gouvernements ont fini d’assommer les pauvres populations de désespoir.
Le processus de paix est à la traine, l’image du pays est fortement écornée par les scandales à répétition, le terrorisme s’installe progressivement comme la norme, le communautarisme armé divise les populations tandis que le fait politique est complètement ignoré. Tout ceci alors que la majorité présidentielle se force à un silence « solidaire » qui la rend complice de toutes les humiliations et les difficultés subies par nos compatriotes. Nous estimons que cela est inacceptable et trahit l’essence de notre engagement commun à soutenir le président IBK.
Nous estimons que l’opinion d’une écrasante majorité des maliens est de changer de cap, qu’il s’agisse des 77% ayant voté IBK ou de nos compatriotes ayant fait autre choix. Le pays ne peut continuer à dériver de la sorte sous nos yeux tandis qu’un petit groupe s’octroie privilèges et prébendes. il est temps de revenir aux fondamentaux de notre engagement politique pour le développement durable de notre pays.
Au cœur du changement, il y avait une gouvernance inclusive et un Etat fort.
Aujourd’hui, tout porte à croire que nous nous sommes écartés de cette direction il y a fort longtemps. Les décisions sont prises sans concertation… c’est pourquoi nous voulons que le Mali revienne aux fondamentaux qui ont permis l’accession de la majorité présidentielle au pouvoir…
Nous voulons le Mali nouveau promis à nos compatriotes, un Mali qui défend ses intérêts, qui défend ses valeurs, qui défend son mode vie, qui ne s’en remet pas, pour fixer son destin, à un clan ou à l’étranger mais à la justice, à l’éducation, à la solidarité et à la création équilibrée de richesse… Nous voulons un Mali où nous décidons ensemble, dans le respect des principes démocratiques et républicains.
Pas un Mali où personne n’est consulté sur les questions d’intérêt vital pour notre pays. C’est pourquoi nous récusions énergiquement le Mali actuel aux institutions et à la gestion opaques qui décide de tout à la place du peuple malien. Nous rejetons ce Mali des scandales à répétition et à la gouvernance hasardeuse et illisible… Nous voulons que soit mis fin à la gestion cavalière des affaires de l’Etat par un petit groupe et à l’inertie de la « majorité présidentielle ».
Au cœur du changement, il y avait la restauration de l’Etat de droit et la lutte contre la corruption.
Nous avions promis que dans le « Mali d’abord », les droits seraient assortis de devoirs et que ces devoirs seraient respectés par tous et surtout par l’Etat… Mais force est de constater que nous nous sommes également écartés de cette promesse. De nos jours, pour survivre au Mali, il vaut mieux « être avec la famille ». Ce n’est pas l’essence de notre engagement de juillet 2013…
Encore une fois, nous rejetons énergiquement ce Mali des scandales et exigeons que des sanctions judiciaires et administratives soient appliquées à ceux coupables de détournements de deniers publics et de corruption. Il est temps de faire le ménage pour écarter ceux qui ternissent l’image du Mali et notre action politique. Trêve de compagnonnage et de clientélisme !
En ce qui concerne les régions, nous voulons la décentralisation mais pas la création de principautés…
il ne faut pas donner de prime à la violence et à la rébellion. pour cela, l’Etat doit s’engager dans une reforme énergique de la sécurité afin que, plus jamais, notre armée ne soit affaiblie…
Nous récusons une classe politique qui sacrifie ses convictions par crainte de vexer ou de perdre un avantage.
Face à cette situation, nous appelons à la création d’une alternative crédible qui redonne espoir aux Maliens.
Comme tous ces Maliens aux attentes nombreuses, nous refusons de rester déçus sans réagir. Nous nous engageons résolument à refonder la manière de faire la politique au Mali….
Nous ne nous reconnaissons plus dans cette majorité qui garde le silence et reste inactive lorsqu’il faut débattre en notre sein et avec l’opposition. ».
IB
Source: L'Aube
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