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Violences meurtrière à Gao : Honneur aux jeunes de Gao, honte aux assassins du peuple !
Publié le jeudi 14 juillet 2016  |  Le challenger
Soldats
© AFP
Soldats français et maliens contrôlent l`aéroport de Gao, bastion islamiste




Ce mardi 12 juillet 2016, une marche pacifique de protestation de la Coordination des Mouvements de Résistance de la Société Civile de Gao a dégénéré. Le bilan est de quatre morts, plusieurs blessés et de nombreuses arrestations. L’histoire se répète à Gao. En janvier 2015, ce sont les forces de la Minusma qui avaient ouvert le feu sur cette même jeunesse en quête de paix et de justice. Cette fois-ci, ce n’est pas la Minusma mais les forces de l’ordre qui ont pris pour cible les jeunes manifestants dont la marche avait été interdite par les autorités locales pour cause d’état d’urgence.
Si les uns accusent la police, les autres pointent du doigt à l’armée pour avoir tiré à balles réelles sur les jeunes manifestants qui protestaient contre l’installation des autorités intérimaires dans la région tout en réclamant leur intégration dans l’armée au même titre que les combattants des groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. En attendant les résultats de l’enquête impartiale promise par le gouvernement qui a dépêché une délégation de haut niveau à Gao, un lieutenant des Fama interrogé par la chaîne française, France24 a reconnu que l’armée a tiré, mais en l’air pour disperser les jeunes.
Que ce soit la police ou l’armée, il est inadmissible, incompréhensible et intolérable de tirer sur de pauvres innocents dont le seul tort est d’exprimer leurs aspirations d’ailleurs légitimes. L’usage de la force est à la fois excessif et disproportionné. Cela n’était pas arrivé au Mali depuis longtemps. Même en février 2012, le Président ATT accusé aujourd’hui de haute trahison, n’avait pas ordonné de tirer sur les femmes et les enfants des militaires qui avaient pris d’assaut les grilles du Palais de Koulouba en le traitant de tous les péchés du Sahel. Les scènes d’horreur de Gao sont indignes des hommes et femmes habillés, chaussés, nourris, armés par l’argent des populations pour les protéger. Rien ne peut justifier cette tuerie absurde et barbare. Le rôle des forces de l’ordre n’est pas de tirer sur le peuple mais d’être à côté de celui-ci surtout quand des traîtres veulent mutiler la République avec la complicité de la communauté internationale. De New York à Paris en passant par Alger, Washington, Addis-Abeba, on a toujours été sourd à l’appel et au cri de la majorité silencieuse qui ne se reconnait nullement dans les actions d’une poignée de mercenaires et de petits aventuriers traîtres. Il ne faut pas se tromper du contexte actuel surtout l’état d’esprit des populations qui ne comptent plus assister impuissamment à la prise de certaines décisions comme ce fut le cas lors de la mise en œuvre des précédents accords de paix.
Ces jeunes ont perdu la vie parce qu’ils ne voulaient pas cautionner les injustices, les inégalités et l’arbitraire érigés en mode de règlement de la crise par le gouvernement avec la bénédiction de la communauté internationale. Les revendications des jeunes de Gao qui ont défendu leur ville contre les occupants au moment où l’armée et l’administration avaient honteusement fui les lieux sont légitimes.
Les jeunes de Gao méritent le ‘’Janjo’’. Ils sont les dignes descendants de Sonni Ali Ber et d’Askia Mohamed. Leur patriotisme, leur bravoure et leur courage peuvent inspirer nos cantatrices qui doivent chanter leur gloire. Il faut respecter ces braves jeunes de Gao qui ont eu le courage de refuser que des imposteurs, des traîtres de la patrie qui ont tué, violé, humilié leurs mères et leurs sœurs viennent les administrer. Honneur aux jeunes de Gao ! Honte aux assassins du peuple !
Ce qui s’est passé à Gao était prévisible. Ce n’est pas la première fois que ces jeunes descendent dans la rue pour revendiquer. Ils n’ont jamais été pris au sérieux. Pis, ils ont été méprisés sur fond d’intimidations comme en témoigne l’interdiction de la marche. La désinvolture et le mépris avec lesquels les plus hautes autorités du pays traitent ces jeunes ont servi de ciment à leur détermination.
Le gouvernement a été incapable d’anticiper cette situation très tragique. Les événements de Gao le mettent dans une mauvaise posture et ternissent gravement l’image d’une armée que les populations ont toujours soutenue en dépit de son incapacité à assurer son rôle cardinale de défense de l’intégrité territoriale du pays. Le Président IBK et son gouvernement ne peuvent pas continuer à être sourd aux préoccupations légitimes des forces vives de la nation comme celles des jeunes de Gao. Il ne faut nullement endosser des décisions impopulaires sous la pression de la communauté internationale qui ne tardera pas à lâcher si les scènes d’horreur du mardi se multipliaient.
Chaka Doumbia
Source : le challenger
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