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Tension au nord : autorités intérimaires en sursis ?
Publié le vendredi 15 juillet 2016  |  Nouvelle Libération
Marche
© aBamako.com par A S
Marche de soutien et de solidarité à la population de Gao
Une Marche de soutien et de solidarité à la population de Gao a eu lieu à Bamako le Jeudi 14 Juillet à Bamako




La tension monte d’un cran entre groupes armés qui se partagent l’autorité dans la gouvernance de la ville de Kidal. Dans la Cité des Askia, la situation n’est guère rassurante, où des jeunes élèvent la voix contre l’installation des autorités intérimaires. Au-delà des risques d’affrontements, c’est l’installation des autorités intérimaires -annoncée pour bientôt- qui pourrait en pâtir.
La mise en place des autorités intérimaires fait débat et déchaîne encore la colère de certains Maliens, notamment dans les régions du nord. Si on les annonce pour bientôt, des risques pèsent sur leur installation.

À Kidal, où les ex-groupes armés se partagent la gouvernance de la ville, la tension est montée d’un cran entre le Hcua et le Gatia. Tension ayant nécessité une médiation du voisin nigérien, afin d’aplanir les difficultés. Bien qu’on minimise ces incidents, notamment du côté de la Plateforme dont est membre le Gatia, le climat reste tendu.

Ce qui est qualifié d’«incompréhension entre deux communautés majeures» fait craindre un risque d’affrontement. D’où l’initiative d’une réunion à Niamey entre les responsables des groupes armés de la Plateforme et de la CMA, à l’effet de rapprocher les points de vue autour de la gestion de la ville de Kidal qui ferait l’objet d’interprétations différentes.

En somme, à Kidal, l’enjeu demeure la gouvernance de la ville. Une problématique qui doit être prise en charge par les autorités intérimaires où seront représentées toutes les parties signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Autant dire que cette perspective peut paraître lointaine, si les ex-groupes armés se crêpent déjà le chignon à propos de la ville de Kidal.

La protestation cible également l’installation des mêmes autorités intérimaires, à Gao. Même si d’autres revendications ont motivé la marche organisée mardi par des mouvements de résistance civile.

«On a toujours les mêmes revendications depuis 2012. On a toujours crié, mais on n’est jamais entendu. Et cette fois-ci, on est décidé à aller jusqu’au bout, assure Boncana Touré, coordinateur du Mouvement de résistance civile. Nos revendications initiales, c’est la réinsertion socioprofessionnelle des mouvements de résistance civile, c’est-à-dire des jeunes qui ont résisté en pleine crise. Nous disons aussi non aux autorités intérimaires parce qu’ils sont en train de mettre notre région dans les mains des bandits, des gens qui ont violé ici, des gens qui nous ont pillés, des gens qui nous ont tout pris». Et, en raison de la répression de ladite marche, les manifestants réclament maintenant le départ du gouverneur, du chef de la police de Gao et du chef de la garde nationale, qu’ils tiennent pour responsables des morts et blessés de mardi. «Le gouverneur a donné l’ordre de tirer sur de pauvres citoyens qui manifestent à mains nues», assure Boncana Touré, qui s’exprimait au micro de Rfi.

Comme on peut le constater aisément, dans ces deux régions, le processus d’installation des autorités intérimaires (qui devrait commencer ce vendredi) pourrait être freiné par la situation qui prévaut à Kidal comme à Gao. À moins que l’issue de la médiation à Niamey, au Niger, et l’intervention d’une délégation ministérielle à Gao, pour apaiser le climat, permettent de faire baisser la tension dans ces deux régions.

Dioncounda Samaké
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