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Les jeunes du Mali sortent leurs muscles : Kayes monte sur ses grands chevaux pour son 2e pont
Publié le samedi 16 juillet 2016  |  La Sirène
Marche
© aBamako.com par A S
Marche de soutien et de solidarité à la population de Gao
Une Marche de soutien et de solidarité à la population de Gao a eu lieu à Bamako le Jeudi 14 Juillet à Bamako




La première région du Mali a besoin d’un deuxième pont. Longtemps demandé pacifiquement par les populations, celles-ci ont fini par comprendre que c’est en tapant du poing sur la table qu’une issue favorable sera trouvée à cette doléance.





Après un mardi noir dans la Capitale des Askia à la suite d’une marche contre les autorités intérimaires, la situation risque d’être compliquée à Kayes le samedi 16 juillet 2016. Toute la population de Kayes s’apprête à battre le pavé pour revendiquer non pas contre les autorités intérimaires, mais pour ce qui lui est le plus cher aujourd’hui : un 2e pont. Cette initiative est l’œuvre de la Coordination des associations de jeunesse de Kayes à travers une plateforme des organisations citoyennes.

Cette marche pacifique de demande d’un 2e pont à Kayes dans les plus brefs délais semble sabotée par le gouvernorat de la région. Et ce qui se dit dans les coulisses n’augure rien de bon. Il nous revient que le gouvernement veut envoyer les marcheurs se balader.

Or, les marcheurs ont reçu leur autorisation en bonne et due forme. L’attitude du gouverneur reste incomprise. Autre paradoxe, le chef de l’exécutif régional dit n’avoir pas assez d’éléments pour sécuriser une marche autorisée. Une chose est sûre : les Kayésiens sont décidés à aller jusqu’au bout pour avoir satisfaction parce que Kayes ne mérite pas un tel sort.

Selon le coordonnateur de différentes associations qui ont initié la marche, le jeune Boubacar Niane, “les Kayésiens ont comme une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Depuis quelques années l’état du pont de Kayes est critique. Les populations, de communiqué en communiqué, constatent petit à petit l’état grave de ce pont et la nécessite de construction d’un 2e pont s’impose rapidement“.

Pour M. Niane, c’est un signal fort que la jeunesse de Kayes et l’ensemble des forces vives de Kayes veulent directement envoyer au président de la République. Pour Niane, il y a urgence à construire un 2e pont dans la 1re région.

Le jeune Niane s’est néanmoins réjoui des travaux de réhabilitation du pont de Kayes conclu entre le gouvernement et l’entreprise Somafrec pour un montant toutes taxes comprises d’un peu plus de 2,034 milliards de F CFA et un délai d’exécution de 12 mois

Selon Amara Dagnoko, l’un des organisateurs de cette marche, c’est une démarche citoyenne et démocratique qui sera un appel de plus pour accélérer la concrétisation des promesses. Les organisateurs veulent aussi un pont moderne avec des échangeurs et qui répond aux aspirations du développement durable de la région. Ils attirent l’attention du président de la République sur le choix de l’emplacement qui ne permet pas de remplir toutes les exigences d’un pont moderne.



Kayes oubliée par les Kayésiens ?

Au train où les choses vont, on peut dire que Kayes est oubliée et par le gouvernement et par les Kayésiens. Kayes possède pourtant plus de potentialités que n’importe quelle autre région du Mali. Il s’agit, entre autres, des industries et mines.

Le tissu industriel du cercle de Kayes se caractérise par sa faiblesse et sa mauvaise répartition. Les industries d’extraction de minerais (cimenterie de Diamou à l’arrêt, les sociétés d’exploitation de l’or de Sadiola et de Yatela, l’usine de cimenterie de Diamond Cement de Gangonteri).

Les différents sites miniers (Yatela, Sadiola, Tabakoto) ne servent finalement à rien si ce n’est que gonfler les caisses des structures internationales. Le constat est plus que pathétique : l’or est exploité depuis le moyen âge dans la totalité des régions de Kayes.

Il a fait la renommée des empires du Ghana et du Mali et a contribué à soutenir l’économie française pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, des dragues sont en activité sur les cours d’eau de la Falémé et des sociétés minières se multiplient parallèlement à l’orpaillage traditionnel.

Avec toutes ces ressources, le gouvernement devait certainement être en panne d’inspiration pour ne pas trouver une solution à la nouvelle aspiration des Kayésiens. Les Kayésiens de tous les bords doivent se lever comme un seul homme pour soutenir leur jeunesse, décidée à prendre son destin en main.

Abdourahmane Doucouré
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