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Evénement tragique de Gao : Les pantalonnades de l’opposition
Publié le lundi 18 juillet 2016  |  La Dépêche
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali




Après les tragiques événements survenus à Gao le 12 juillet dernier, suite à une manifestation qui a dégénéré faisant trois morts et plusieurs blessés, beaucoup d’observateurs croyaient que, pour une première fois, l’opposition dite ‘’républicaine’’ allait patienter et voir plus clair avant de se prononcer. Surtout qu’une enquête judiciaire a déjà été ouverte, sur instruction du gouvernement. Mais hélas, comme si les malheureux événements se sont exactement déroulés à leur avantage, les cadres de l’opposition se sont empressés de tirer une conclusion hâtive qui impute au gouvernement l’entière responsable de la tragédie. « L’opposition tient le Gouvernement pour seul responsable des morts et des blessés de ce 12 juillet. C’est bien l’aveuglement, l’entêtement et l’autisme du Gouvernement qui sont à l’origine de la tension et des morts de Gao », se sont empressés de déclarer, les partis politiques de l’opposition, dans un communiqué conjoint en date du 12 juillet, soit le même jour où les malheureux événements se sont déroulés faisant 3 morts et plus d’une trentaine de blessés. Une conclusion hâtive, qui a surpris une partie de l’opinion publique et certains observateurs de la scène politique malienne. Et pour cause une enquête judiciaire a été immédiatement ouverte sur instruction du gouvernement. Surtout que selon plusieurs informations de sources indépendantes, les manifestants auraient été infiltrés par des individus malintentionnés et armés qui auraient tiré en premier sur les forces de sécurité. Vrai ou faux, l’enquête judiciaire nous édifiera bientôt. Mais sans attendre quoi ce soit, le maire de Gao Sadou Diallo, président par intérim du PDES, a aussitôt débarqué à Bamako pour animer une conférence de presse, le samedi 16 juillet dernier, avec ses collègues de l’opposition. Déjà en froid avec l’actuel ministre de l’Administration Territoriale, Abdoulaye Idrissa Maiga, non moins cadre du parti au pouvoir, RPM, l’édile de Gao, Sadou Diallo, a déclaré qu’il reste le maître de Gao, donc capable d’organiser une manifestation sans bavure. Maître donc même des manifestants, venus armés s’en prendre à des forces de l’ordre, et peut être (qui sait) tirer sur d’autres manifestants. Les enquêteurs perdent donc leurs temps. Le véritable coupable des meurtres barbares s’est déjà déclaré. On peut donc passer à l’étape suivante, c’est-à-dire procéder à des arrestations. « Autorités intérimaires ou pas je reste et demeure le seul maître de Gao. Je suis le plus écouté et cette jeunesse qui a marché est ma jeunesse. Elle ne demande qu’à être respectée et mise dans ses droits », clame t-il. Avant d’ajouter que s’il était à Gao le jour des événements, qu’il allait marcher avec les jeunes. Questions : où était l’édile de Gao donc ? Lui qui se réclame d’une opposition républicaine, allait-il enfreindre les lois de la République en prenant part à une marche non autorisée par les autorités en raison de la précarité de la situation sécuritaire ? Plus loin comme pour enflammer davantage la situation, il incrimine les forces de sécurité, sans preuve que parmi les manifestants blessés, « 12 l’ont été des suites de tortures par les forces de l’ordre ». L’édile de Gao non moins président du PDES, Sadou Diallo, serait-il donc devenu un agitateur ? Au regard de ses déclarations on est tenté de répondre par l’affirmatif. Par ailleurs faut-il le préciser, l’opposition tente de déplacer le problème en le ramenant à la seule problématique de la mise en place des autorités intérimaires à laquelle elle est opposée, alors qu’au fond ce qui suscite la colère des jeunes de Gao, c’est plutôt le processus de réintégration auquel ils veulent prendre part conformément aux dispositions de l’accord. Au pouvoir de prendre ses responsabilités pour répondre aux aspirations de la jeunesse et barrer la route à toutes les velléités agitatrices.

Harouna Niang
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