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Chronique satirique: rendre justice aux jeunes de Gao
Publié le lundi 18 juillet 2016  |  Le Procès Verbal




La marche du 12 juillet, à Gao, s’est terminée dans un bain de sang. Tout en présentant mes condoléances aux familles éplorées, je me demande comment on en est arrivé là. En effet, depuis les événements de 1991, la République a décidé d’investir dans le maintien d’ordre des sommes faramineuses. Objectif: protéger l’ordre public dans le respect du droit de manifester et de la vie des manifestants. Bien entendu, pour allier ces impératifs tout aussi vitaux, l’intervention de l’armée est exclue : un soldat (qu’il soit malien ou onusien) n’a pas pour métier de caresser des manifestants dans le sens du poil, mais de liquider l’ennemi à coups de balles et d’obus. Au contraire, la police et la gendarmerie, spécialisées dans le maintien d’ordre, se servent de matraques, de gourdins et de fouets, au besoin enduits de beurre de karité. Je ne dis pas qu’une bastonnade policière ait le goût du miel (que non!), mais au moins, on en ressort vivant comme le prouve l’exemple de Dioncounda, le président de la Transition. Alors question: l’armée malienne est-elle intervenue à Gao ? Sinon, d’où viennent les balles réelles qui ont donné la mort ? Les enquêteurs devraient trouver la réponse à ces interrogations. Surtout, ils devraient mettre aux arrêts ce fameux homme en uniforme qui a osé raconter à la télé que les forces de l’ordre ont « tiré des balles réelles en l’air ». Si, vraiment, ce compère galonné a raison, les forces de l’ordre auraient dû, en toute logique, tuer des oiseaux et non des hommes !
Cela dit, je ne vois pas pourquoi le gouverneur a interdit la marche des jeunes gens. Vivrait-il sur la planète Mars ou bien n’a-t-il jamais lu la Constitution qui garantit la liberté de manifester ? Il paraît que notre grand commis de l’Etat a invoqué l’état d’urgence pour justifier sa décision. Or, chacun sait que l’état d’urgence en vigueur au Mali ressemble à de la bouillabaisse dans la mesure où il a été publiquement bravé, lors du dernier « Maouloud », par le prêcheur Chérif Ousmane Madani Haidara et ses milliers de militants. Sans compter que jour et nuit, Bamako est sillonnée de cortèges de mariage et abrite, chaque week-end, des concerts géants animés par des rappeurs et griots de tout poil. Au reste, l’état d’urgence n’a empêché ni les bandits armés de tenir leur forum à Kidal (se sucrant, au passage, de 400 millions de FCFA sur le dos des autorités nationales!), ni les groupes armés (GATIA et CMA) de se réunir à Anéfis ! Par conséquent, il serait bon de demander au gouverneur si l’état d’urgence s’applique à la tête du client. La vérité est que monsieur le gouverneur (sur ordre de qui ?) voulait empêcher les jeunes de réclamer leurs droits légitimes: empêcher que les ex-tueurs et violeurs d’hier s’installent à Gao sous le bonnet d' »autorités intérimaires » et, en cas de nécessité, participer eux aussi au festin en entrant dans l’armée. Eh oui! Pourquoi ne seraient-ils pas recrutés dans l’armée, eux qui ont gardé la cité en l’absence des l’armée et de la police chassées, en 2012, par les hordes jihado-séparatistes venues de Libye ?
Ladji Bourama a, fort heureusement, eu le bon réflexe : il a dépêché à Gao une forte équipe ministérielle, limogé le gouverneur, promis une enquête sérieuse sur la tragédie et suspendu l’installation des autorités intérimaires. Il s’agit sans doute là de mesures salutaires qui, à mon avis, devraient être renforcées par une autre : limiter les autorités intérimaires aux seules localités où les conseils communaux ne fonctionnent pas. Ce qui exclut, bien sûr, le sud et le centre du pays, ainsi que les grandes villes du nord. Quant au recrutement des jeunes du nord dans l’armée et les autres corps de l’Etat, c’est une exigence élémentaire d’équité car nul comprendrait que la mère patrie refuse à ses bons et loyaux fils ce qu’elle accorde sur un plateau d’argent à des bandits à la solde de l’étranger.

Tiékorobani

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