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Commémoration du 14 juillet 1789 : Les maliens en forte communion avec la communaute Francaise
Publié le lundi 18 juillet 2016  |  L’Essor
Fête
© aBamako.com par A.S
Fête 14 juillet l`ambassade de France au Mali
Bamako, le 14 juillet 2016 le gouvernement malien a fêté en communion avec l`ambassadeur de France au Mali le 14 juillet




La résidence de l’ambassadeur de France au Mali (derrière le Grand Hôtel Azalaï de Bamako) a servi, jeudi soir, de cadre pour les festivités de commémoration du14 juillet 1789, jour de fête nationale en France.

En cette solennelle occasion, l’ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson, en fin de mission (il quittera en septembre prochain pour un autre poste), a réuni autour de lui et de ses collaborateurs, plusieurs membres du gouvernement, des personnalités politiques, dont notamment l’ancien président de la République, le Pr Dioncounda Traoré, le président de l’Assemblée nationale, Issiaka Sidibé, des responsables politiques, administratifs, militaires, les représentants des anciens combattants des deux guerres et de nombreux invités.

La cerise sur le gâteau de cette festivité a été la décoration de nos artistes maliens, Amadou et Mariam Bagayogo, qui ont été distingués de la Croix de Chevalier de l’ordre des arts et des lettres par l’ambassadeur Gilles Huberson, au nom du président de la République française, François Hollande. Après la remise des insignes, Gilles Huberson a brossé le parcours artistique des récipiendaires.

Il a ainsi rappelé qu’à 6 ans Mariam chantait en accompagnant sa mère dans les cérémonies sociales. Qu’Amadou, son mari, était tombé amoureux des instruments de percussion, avant de se former à la guitare en reprenant des airs de célèbres musiciens comme Jimmy Hendrix. Démarrée en 1980, la carrière musicale du couple est montée crescendo. Mais ce n’est véritablement qu’avec le tube « Je pense à toi » que les Français vont découvrir le couple non voyant dont la carrière va s’agrémenter quelques années plus tard d’un Disque de platine pour la vente de 300.000 exemplaires du méga-tube « les dimanches à Bamako ».

« Je suis honoré de vous décorer, car vous représentez un pont culturel et artistique entre la France et le Mali et entre votre pays, le continent africain et le monde entier. Je suis honoré de votre présence à cette cérémonie et vous souhaite bonne chance pour la poursuite de votre carrière. D’ailleurs, vous nous quittez ce soir pour la France et dans certains pays européens où vous animerez des concerts», a déclaré l’ambassadeur.

Les récipiendaires ont dit leur satisfaction de recevoir la distinction des mains de l’ambassadeur Huberson. Ils l’ont remercié pour cette reconnaissance de leurs œuvres musicales et artistiques. Ils ont promis de toujours chanter l’amour, la paix, la réconciliation, l’unité, la cohésion, la solidarité avant d’annoncer la sortie prochaine d’un nouvel album, actuellement au stade de l’enregistrement.

Un peu plus tôt, l’ambassadeur Huberson avait rappelé quelques faits saillants de son séjour au Mali. Il a ainsi parlé de la réussite de la période de transition qui a suivi le coup d’Etat de mars 2012. Il a aussi salué les efforts du président de la transition, le Pr Dioncounda Traoré, qui a réussi à organiser des élections exemplaires. Un hommage particulier a été par ailleurs rendu au président élu Ibrahim Boubacar Kéita pour son implication personnelle dans l’aboutissement de la signature de l’Accord d’Alger.

Gilles Huberson a eu une pensée pieuse pour tous les soldats français, maliens et étrangers tombés sur les champs d’honneur en donnant leur vie pour la sauvegarde de l’unité de la Nation malienne. Il a salué le président Ibrahim Boubacar Kéita et le gouvernement pour leurs efforts tendant à réformer l’Armée malienne qui s’en retrouve aujourd’hui de plus en plus forte et revigorée. Gilles Huberson a aussi rappelé que la France est le 1er partenaire bilatéral de notre pays avec une contribution de 500 milliards de Fcfa. Il s’est félicité de la réalisation de certaines infrastructures socio-économiques grâce à l’appui français. Il a, à cet égard, fait allusion à la réhabilitation du lycée Bouillagui Fadiga à Bamako, la réalisation du lycée de Barouéli, le projet d’adduction d’eau potable de Kabala, le barrage de Tessalit.

Le ministre de l’Economie numérique et de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Me Mountaga Tall, a saisi l’opportunité pour présenter les chaleureuses félicitations du président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, du gouvernement et du peuple malien au peuple frère français à l’occasion de la commémoration de sa fête nationale. Il a rappelé l’excellence des relations avec le partenaire français qui a toujours été aux côtés du Mali aux moments les plus difficiles. Notamment pour combattre le terrorisme qui fait et continue de faire des victimes à Bamako, dans le Nord et au Centre du pays, à Ouagadougou, Grand-Bassam, Paris et Nice (jeudi soir, ndlr). Me Tall a déclaré que les sacrifices de tous les soldats qui sont tombés sur le champ d’honneur ne seront pas vains.

Il a fait mention de la diversité de la coopération française dans les domaines de la santé, de l’eau, de l’assainissement, de l’agriculture, de l’éducation, des réalisations d’infrastructures socio-économiques etc. Faisant référence à la tenue prochaine du Sommet Afrique-France, le ministre Tall a souligné que le Mali ne ménagera pas ses efforts pour la pleine réussite de cette rencontre qui consacre le retour de notre pays sur l’arène internationale.

Il a exprimé la profonde gratitude du président de la république Ibrahim Boubacar Kéita à son homologue français, François Hollande, pour avoir soutenu matériellement et militairement notre pays lors de l’occupation des régions du Nord par les djihadistes et les narcotrafiquants et son implication pour le dénouement de la crise et la signature de l’accord de paix.

Pour clore en beauté la cérémonie, l’ambassadeur Huberson a félicité les 6 élèves français, étrangers et maliens du Lycée Liberté qui ont passé le Baccalauréat de cette année avec la mention « Très bien ». Mention spéciale a été adressée à l’élève Hadèye Fofana, 17 ans, de la 12è année Terminale Economique et sociale qui s’est particulièrement distinguée en devenant « Boursière Excellence Major » de sa promotion. Elle a été sélectionnée sur dossiers parmi une centaine de candidatures étrangères déposées auprès de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE). La distinction lui confère l’avantage de bénéficier d’une allocation mensuelle de 685 euros (449.360 de Fcfa) démarrant le 1er septembre pour une durée de 5 ans. Hadèye Fofana aura, en plus, la possibilité de s’inscrire, cette année, à Bordeaux, dans une classe préparatoire pour grandes écoles économiques et commerciales, option économique.

Le père de Hadèye, Mohamed Fofana, a avoué que les études de sa fille lui ont coûté cher. Cependant, il a exprimé sa fierté devant ses résultats scolaires. Hadèye Fofana fait également la fierté de sa mère (inspectrice de sécurité sociale à l’Institut national de prévoyance sociale, INPS), de son frère et de sa sœur qui étudient aussi au Lycée français Liberté, respectivement en 7è et 10è année.
En fin de cérémonial, l’ambassadeur Gilles Huberson a exhorté ses invités à prolonger la fête, dans la communion et à apprécier les variétés culinaires d’une France représentée dans sa diversité. Mais en fait, que représente réellement la fête du 14 juillet ? Quelle est l’origine de la célébration de cette fête ? (voir ci-contre en encadré).

M. COULIBALY



14 juillet : Prise de la Bastille ou fête de la Fédération ?

Chaque année, la date du 14 juillet marque la fête nationale française et symbolise, à sa façon, la véritable entrée dans l’été et les vacances scolaires. Si les réjouissances organisées un peu partout dans l’Hexagone apparaissent aujourd’hui comme une évidence, leur origine et leur histoire sont complexes et souvent étonnantes.

Le 14 juillet comme date de fête nationale fut longtemps contestée et l’on ne commémore pas, comme on le croit souvent, la prise de la Bastille en 1789… Alors que célèbre-t-on exactement le 14 juillet ? Le 14 juillet 1789 est dans tous les esprits quand on évoque la Fête nationale. Cet été là, une grande agitation règne à Paris. Face au mécontentement populaire, le roi a réuni les Etats généraux, une Assemblée des représentants de la noblesse, du Clergé et du Tiers-Etat. Ces derniers demandent une réforme profonde des institutions et, le 9 juillet, se proclament Assemblée nationale constituante. L’initiative inquiète le roi qui fait venir en secret des régiments suisses et allemands à proximité de Versailles. La rumeur court bientôt que les troupes royales se préparent à entrer dans Paris pour arrêter les députés. Le 12 juillet, un orateur harangue la foule qu’il appelle à réagir.

Au matin du 14 juillet, des Parisiens en colère vont chercher des armes aux Invalides, puis se dirigent vers la vieille forteresse royale de la Bastille, en quête de poudre. Après une journée de fusillade sanglante, et grâce au ralliement de gardes nationaux, les Parisiens s’en emparent et entament sa démolition. Au final, ils ne libèrent que quelques prisonniers et malfrats sans envergure. Mais cette vieille prison médiévale incarne l’arbitraire de l’Ancien régime. En l’abattant, les Parisiens font tomber un rempart de l’absolutisme. Et cette journée, qui marque le début de la Révolution, restera dans les mémoires comme un jour de liberté.

La fête nationale ne commémore pas directement le 14 juillet 1789, même si cette première journée révolutionnaire a une portée symbolique. Le 14 juillet fait officiellement référence à un autre événement, moins connu : la fête de la Fédération, organisée un an plus tard, le 14 juillet 1790… Après l’été 1789, partout dans les provinces françaises, se sont créées des « fédérations » régionales de gardes nationaux. Une réaction à l’affaiblissement du pouvoir central. Afin de contrôler ce mouvement spontané, la Commune de Paris, sous l’impulsion de Lafayette, décide de fonder une grande Fédération nationale regroupant des représentants des fédérations locales et de les réunir à Paris le 14 juillet. La cérémonie est censée célébrer la prise de la Bastille, un an après cette date symbolique, mais aussi apporter un semblant d’ordre et d’unité dans un pays en crise.

Le jour dit, 14 000 soldats fédérés arrivent donc à Paris et défilent sous la bannière de leur département, de la Bastille jusqu’au Champ-de-Mars. Sur une esplanade aménagée pour l’occasion, une grande messe est célébrée, à la suite de quoi le roi Louis XVI jure de maintenir « la Constitution décidée par l’Assemblée nationale ». Les 400 000 Parisiens présents ce jour-là acclament leur souverain : la monarchie n’est donc pas remise en cause. L’aspiration à l’union nationale triomphe et la cérémonie se transforme en grande fête populaire.
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