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Marche à Gao : le ministre Idrissa Maïga désavoué
Publié le mercredi 20 juillet 2016  |  Le Reporter
Première
© aBamako.com par Androuicha
Première réunion de 2015 du Comité de Pilotage du PAPEM
Bamako, le 19 février 2015 au MATD. Le Comité de Pilotage du Processus d`Appui au Processus Electoral au Mali a tenu sa première réunion de l`année 2015 sous la présidence du ministre de l`administration territoriale et de la décentralisation, M. Abdoulaye Idrissa Maiga.




Depuis plus d’une semaine, la région de Gao focalise toutes les attentions tant au plan national qu’international, non pas parce qu’elle a réussi le pari de la paix, mais paradoxalement parce qu’une marche pacifique pour dire Non à la mise en place des Autorités intérimaires dans cette zone s’est rapidement transformée en bain de sang, par la faute des forces de sécurité. Depuis lors, les langues se délient pour incriminer le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Idrissa Maïga.
Trois morts et 42 blessés dont 35 par balles, c’est le bilan macabre des affrontements qui ont opposé le 12 juillet dernier les populations de Gao aux forces de maintien du désordre –pardon- d’ordre. Alors que ces populations marchaient pour marquer leur protestation contre la mise en place annoncée des Autorités intérimaires dans leur région, elles ont été accueillies par des coups de feu. Qui sont les commanditaires de ces actes crapuleux et à quelles fins les ont-ils commis, alors que le pays tente difficilement de s’engager dans un processus de paix durable à travers la mise en œuvre de l’accord d’Alger ?
À Gao tout comme dans les bureaux feutrés et dans les grins, c’est l’indignation totale et les commentaires vont bon train. Dans la Cité des Askia, on soutient que ce ne sont pas les militaires qui ont tiré sur la foule, puisque ceux-ci étaient dans leur garnison. La faute incomberait à certains policiers détachés pour maintenir l’ordre.
D’aucuns soutiennent qu’il s’agirait d’une récupération politique orchestrée, dès l’annonce de cette marche et que le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales ne serait pas blanc comme neige dans cette histoire. En effet, selon nos sources, l’homme serait très mal aimé à Gao, sa ville natale, et tenterait de rallier la jeunesse à sa cause.
Toute chose à laquelle elle n’entend pas adhérer. Sinon comment comprendre qu’une marche pacifique de la jeunesse puisse se transformer en drame ? Sous d’autres cieux, c’est le ministre en charge de l’Administration territoriale et des Collectivités locales qui devrait rendre le tablier, puisque le goulot d’étranglement porte sur les Autorités intérimaires.
En tout cas, cette marche de la jeunesse de Gao, même matée dans le sang, est saluée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. À commencer par le maire de Gao, Sadou Diallo, qui était en mission hors du pays au moment de ces douloureux événements. «Je soutiens et soutiendrai cette jeunesse jusqu’à la fin de mes jours… Je ne peux pas laisser cette jeunesse. Si j’étais à Gao, j’allais marcher avec elle, parce que c’est un droit constitutionnel…», avait-il lancé lors d’une conférence de presse tenue le 16 juillet 2016 à la Maison de la presse.
À Bamako, la jeunesse a marché le 14 juillet pour soutenir celle de Gao. Un élan de solidarité qui ne dit pas son nom. Mais, là encore, il y avait une sale odeur de récupération politique. Alors que le mouvement «Trop, c’est trop» s’est spontanément organisé sur les réseaux sociaux pour après décider d’une marche de soutien à la jeunesse de Gao à la Maison des jeunes, les larrons du Conseil national de la jeunesse du Mali (Cnj-Mali) voulaient s’accaparer de la paternité de cette marche dont les initiateurs avaient même été sommés d’abandonner ce projet. Il a fallu de peu pour que les «gros bras» du Cnj en viennent aux mains avec les organisateurs de ladite marche. Qui est derrière cette manigance ?
La question reste posée.
En attendant, le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités territoriales, Idrissa Maïga, devrait travailler à soigner son image devant le peuple malien en général, et devant la jeunesse de Gao, en particulier.
Bruno E. LOMA
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