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La poudrière de Kidal: absence d’État, tribalisme et armes aux points
Publié le samedi 23 juillet 2016  |  Kassin
Kidal,
© Autre presse par Dr
Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali




La poudrière de Kidal: absence d'État, tribalisme et armes aux points.

Kidal, la poudrière rouge au décor martien roule sous la poussière aux confins de l'immensité désertique du Mali.

Terre touareg et arabe à la réputation dure et au caractère trempé, elle s'illustre comme la ville rebelle par excellence que le Mali peine à faire revenir dans sa république martyre depuis la déliquescence de son État en mars 2012.

Une fourmilière de groupes armés y pullulent dans une symphonie macabre de jeux d'alliance faits et défaits au gré de l'opportunisme des trahisons abjectes, des égos mal calibrés et des ambitions contre nature.

Considéré comme le "fief des touareg" lors de l'intervention de l'armée française en janvier et février 2013 contre les fantassins de l'islamisme radical qui avait happé les deux tiers du territoire malien suite à la déconfiture du pouvoir d'ATT et le dramatique avènement de la soldatesque agitée de Kati, Kidal fut remis sur un plateau d'argent aux touareg du Mnla qui y cohabitaient "en bonne intelligence" (selon les propos de Jean Yves Le Drian, ministre français de la défense) avec les forces françaises de Serval et les soldats tchadiens de la Minusma.

Cette coopération contre nature française et touareg sur un territoire d'un pays indépendant, opportuniste au début pour pouvoir récupérer les otages français du Sahel détenus par l'Aqmi dans la zone, a été un facteur d'amplification de la prolifération des armes dans le secteur de Kidal.

Du moment où un groupe armé est considéré selon les sacro-saints critères de l'ONU comme "non terroriste" et que de surcroît il est en "bonne intelligence" avec les forces françaises, il peut dormir tranquille à Kidal et environs tout en criant "Azawad Mali No" sans oublier de piétiner au passage le drapeau malien comme bon lui semble.

Donc ce n'est pas du tout étonnant qu'Oumar Tatam Ly alors premier ministre du Mali fut contraint d'annuler sa visite à Kidal en 2013 quand il a entendu que l'aéroport de la ville était envahi par femmes et enfants chauffés à bloc par les propagandistes du Mnla (Mouvement National de libération de l'azawad).

Quelques mois après, c'est autour de Moussa Mara, successeur pressé de Tatam Ly, lors d'une visite controversée d'essuyer les tirs des rebelles touareg dans le gouvernorat de la ville en mai 2014 avant de retourner précipitamment à Gao pour venir faire son "Youri Yari" à l'aéroport de Bamako Senou.

Ces deux événements sont la manifestation flagrante de l'absence d'État à Kidal et conjugués à la liberté de circulation des groupes armés qui y pullulent, cela suffit déjà à faire de Kidal une poudrière des plus explosives sous les tropiques.

A l'absence des lois de la république, chacun fait sa loi par son arme et sous sa tente.

Si la communauté touareg était un et indivisible cela n'allait pas posé de problème particulier, alors que les touareg sont tout sauf unis et ont pour leur majorité un sérieux problème avec l'autorité.

Entre les Ifhogas de Iyad Ag Ghali et les Imghad du général Gamou, ça n'a jamais été le grand amour.
Les autres tribus touareg et mêmes arabes font et défont des alliances autour de ces deux rivaux des massifs rocailleux de l'Adrar au gré de leurs intérêts et ambitions du moment.

Et tant qu'il y a une rivalité à couteaux tirés entre ces deux communautés touareg non désarmés ni par les français ni par l'ONU, il n'y aura pas de paix durable dans le nord du Mali.

La politique d'Autriche de la communauté internationale, l'insouciance grandiloquente et l'incapacité majeure du régime IBK n'aident pas non plus à faire décanter la situation sécuritaire au nord et au centre du Mali.

Depuis le leurre de signature d'un accord de paix mal écrit en mai et juin 2015, à l'issue des négociations interminables et périlleuses menées sous pavillon algérien à la suite de la bérézina de l'armée malienne à Kidal le 21 mai 2014, nous assistons à la multiplication des attaques armées, attribuées aux djihadistes, au centre et au nord du pays.

Partout l'insécurité est à son comble et l'apothéose vient d'être donnée ce jeudi 21 juillet 2016 par l'affrontement meurtrier Kidal intra muros entre les fantassins du HCUA (Haut Conseil pour l'Unité de l'Azawad), un groupe indépendantiste enfanté par Ansardine d'Iyad AG Ghali, AG Bibi et Cheich Aoussa, groupe armé membre de la CMA (Coordination des Mouvements de l'Azawad, signataire des accords de paix du leurre le 20 juin 2015) et le Gatia, groupe armé d'autodéfense de la communauté touareg des imghads, bras armé des mouvements de la Plateforme aiguillonné par le général touareg de l'armée Malienne Gamou, groupe armé pro Mali signataire également des mêmes accords de paix depuis mai 2015.

Les morts touareg du 21 juillet de Kidal sont tombés sous les yeux des soldats français de Berkhane et de ceux de la Minusma comme les morts de l'armée malienne du 21 mai 2015 comme si l'histoire bégayait pourtant quelques jours plutôt les groupes qui se affrontés avaient tous jurés "entente" à Niamey lors d'une rencontre sur les fameux "autorités intérimaires" de l'accord de paix contre nature en l'absence du gouvernement malien toujours abonné absent comme si le premier ministre Modibo Keita et ses ministres faisaient de l'école buissonnière.

Au même moment à Ségou, IBK à l'allure d'un parrain d'une mafia lointaine, se cache sous son chapeau et son verre noirs pour enterrer les 17 morts des soldats maliens de l'attaque djihadistes du camp militaire de Nampala deux jours plutôt tôt.

Il a voulu un avion Boeing à 25 milliards pour lui tout seul dès sa prise de fonction en septembre 2013.

Il a distribué sans regarder à la dépense ni la facture, ni les biens EFFECTIVEMENT LIVRÉS, des centaines de milliards de FCFA en marchés publics d'équipements factices dits "militaires" et autres babioles à ses amis "hommes d'affaires" conseillers à la présidence qui ne servent pas à gagner des guerres mais qui creusent lamentablement le déficit de nos comptes publics.

Il a lancé sa loi d'orientation ou de programmation militaire sans daigner nous dire avec quelle efficacité et quel contrôle des dépenses en montant et en opportunité.

Maintenant il constate les dégâts comme nous tous et réclame maintenant des avions de combats et de reconnaissance face à l'impuissance de son armée.

"Mais que faisiez-vous aux temps chauds"?

Disait la fourmi à la cigale selon Jean de la Fontaine.

"Vous voyagiez partout dans le monde à bord de votre Boeing personalisé et Michel Tomisé en faisant du Charlie Hebdo et du Davido"?

"Eh bien pleurez maintenant"!

Salute.


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