Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article
Editorial

Sans Tabou: aide humanitaire, la moralisation de la gestion s’impose!
Publié le lundi 25 juillet 2016  |  Info Matin




Le phénomène honteux et dégradant qui a actuellement cours dans notre capitale c’est la vente des moustiquaires imprégnées destinées gratuitement à la population. Il en est de même pour les produits alimentaires forts gracieusement dans le cadre de l’humanitaire aux couche défavorisée de notre pays. Ce constat réel et vérifiable partout au Mali, particulièrement à Bamako. Au regard de son ampleur, la pratique nécessite une prise de conscience des populations et une interpellation des autorités pour mettre un terme au phénomène qui est en passe de devenir une règle au détriment de l’image de notre pays auprès des organisations humanitaires internationales.

En effet, en cette période hivernale, marquée par la propagation des moustiques, les marchés de la capitale sont bondés de moustiquaires imprégnées sur lesquels on peut lire ‘’Aide humanitaire, ne pas vendre’’. Cela, au grand dam des populations démunies et au vu et au su des autorités qui ne daignent lever le petit doit pour interdire ce phénomène qui terni l’image de notre pays.
La vente des moustiquaires imprégnées destinées à l’aide humanitaire dans les marchés et artères publique par les marchands ambulants est connue de tous.
Des moustiquaires qui doivent être distribuées gratuitement aux citoyens issus des milieux défavorisés, se retrouvent entre les mains des vendeurs qui s’adonnent à cette sale besogne sans en avoir à s’inquiéter de l’exercice de commerce illégal et immoral.
Face à cette situation, les associations de défense des consommateurs tout comme les autorités ont une grande responsabilité. Les 1eres pour n’avoir pas joué leur rôle de veille citoyen en dénonçant cette pratique malsaine qui les prive de leurs dus. Les secondes, pour leur passivité face à une pratique qui ternie l’image de notre pays et le discrédite aux yeux des partenaires humanitaires qui remuent terre et ciel pour venir en aide aux populations démunies.
L’acte est condamnable d’autant plus, c’est le monde entier qui se mobilise aux côtés du Mali pour l’assister dans différents domaines. La période, également marquée par le taux élevé du paludisme, qui constitue la première cause de mortalité, est critique. Alors détourner des moustiquaires imprégnées ou autres produits humanitaires à des fins commerciales constitue un crime qui doit être sanctionné avec la derrière rigueur.
Il est écœurant d’admettre que le phénomène ne date pas d’aujourd’hui. C’est-à-dire que les produits destinés gratuitement aux populations se retrouvent dans les magasins et constituent une source d’enrichissement pour certains responsables sans vergogne. L’exemple frappant de mémoire de Maliens, date des années 1973-1974, avec la grande sécheresse qui a frappé notre pays. Lors de cette grande famine inoubliable par les populations maliennes, le monde entier s’est porté au secours du Mali en mobilisant des aides alimentaires. Cette catastrophe avait été l’occasion pour certains cadres du pays à s’enrichir de façon illicite. À l’époque, des responsables de haut niveau ont été soupçonnés d’avoir détourné des quantités importantes de ces dons à des fins personnelles et ont construits des villas appelés « les châteaux de la sécheresse».
Et depuis lors, le phénomène continue de prendre de l’ampleur et il n’est pas rare de voir des produits alimentaires avec l’effigie du PAM (Programme alimentaire mondial, interdit à la vente) dans des magasins, déviant ainsi leur objectif de distribution gratuite.
Avec ce phénomène qui est en passe de devenir une pratique normale au Mali, en déphasage avec la bonne réputation de notre pays, il urge que des brigades de supervision et de contrôle soient mises en place par les autorités en collaboration avec les organismes donateurs. Cette initiative sera de nature à diminuer voire à éradiquer cette pratique honteuse pour notre pays tout en bonifiant l’estime des partenaires pour le pays.

PAR MODIBO KONE


Commentaires