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Mali: près d’un mois après son intervention, Paris pense à la relève
Publié le jeudi 7 fevrier 2013  |  AFP


© AFP par DR
Gerard Araud, ambassadeur, représentant permanent de la France auprès des Nations Unies à New York.


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GAO (Mali) - Près d'un mois après le début de son intervention au Mali contre les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui se poursuivait jeudi, la France pense déjà à son retrait progressif de ce pays et a demandé à l'ONU de préparer l'envoi d'une force de maintien de la paix.

"La France a évoqué la perspective de la création d'une opération de maintien de la paix (au Mali) sous casque bleu lorsque les conditions sécuritaires le permettront", a déclaré mercredi l'ambassadeur français Gérard Araud à 'ONU à l'issue de consultations à huis clos du Conseil de sécurité.

"Il n'y a eu aucune objection" au sein du Conseil, selon lui, mais il a reconnu qu'il faudra "plusieurs semaines pour prendre une décision" et une nouvelle résolution du Conseil.

Selon le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, la future force de l'ONU "sera d'abord basée sur l'existant, c'est-à-dire les unités de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et du Tchad".

Les forces de la Cédéao forment la Misma (Mission internationale de soutien au Mali), autorisée par une résolution du Conseil de sécurité en décembre.

La Misma doit à terme envoyer quelque 6.000 hommes, mais leur déploiement est lent, seuls environ 2.000 se trouvant actuellement au Mali, soit un peu plus que ceux du Tchad (non membre de la Cédéao) qui a promis 2.000 hommes: environ 1.800 se trouvent déjà à Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako.

Tout ou partie de ces troupes africaines passeront sous la bannière ONU mais il ne s'agira pas d'une force hybride, comme la Minuad au Darfour (force conjointe ONU/Union africaine). Ce sera "une force sous casque bleu avec une chaîne de commandement remontant au Conseil de sécurité", a précisé M. Araud.

Il n'y aura cependant pas de Casques bleus au Mali avant la fin de l'offensive française et sans plusieurs semaines de préparation.

Le président français François Hollande a indiqué que la France envisageait de commencer à retirer ses soldats en mars, "si tout se passe comme prévu".

Son chef de la diplomatie Laurent Fabius a précisé de son coté mercredi que la France oeuvrait pour une mise en place d'une opération de l'ONU en avril.

Important convoi français en route pour Gao

Lors de sa visite au Mali le 2 février, le président Hollande avait cependant déclaré que l'armée française n'avait pas encore "terminé sa mission" face aux "terroristes" et assuré qu'elle resterait au côté des militaires maliens pour "finir cette opération".

D'ailleurs, sur le terrain, un important convoi militaire français de 250 véhicules, dont des Véhicules de l'avant blindé (VAB) et des chars AMX-10, a quitté Bamako vers le nord du Mali, pour Gao, a constaté jeudi un journaliste de l'AFP. Une route sur laquelle des mines sont régulièrement découvertes.

A Gao et ses alentours, un autre journaliste de l'AFP a lui constaté d'importantes patrouilles menées conjointement par une centaine de militaires français, maliens et nigériens.

Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, a reconnu qu'il y avait eu mardi sur Gao des "tirs de lance-roquette des groupes jihadistes résiduels".

Occupée pendant des mois en 2012 par des islamistes armés, Gao est la plus grande ville du nord du Mali et la première à avoir été reprise par les troupes françaises et maliennes, le 26 janvier, après d'intenses bombardements aériens français. Des soldats nigériens y sont également présents.

Plus au nord, Kidal et sa région, en particulier le massif des Ifoghas situé près de la frontière algérienne, l'aviation française a mené ces derniers jours de nombreux raids contre des positions et dépôts d'armements des groupes islamistes qui y sont retranchés.

La ville, qui est tenue par des rebelles touareg et des islamistes s'affirmant "modérés" et prêts "au dialogue" avec Bamako, est "sécurisée" par quelque 1.800 soldats tchadiens, les troupes françaises contrôlant, elles, l'aéroport.

Les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ont affirmé qu'ils y "coordonnaient" leurs actions avec les forces françaises contre les "terroristes" islamistes en fuite.

M. Le Drian a reconnu que les soldats français avaient à Kidal "des relations fonctionnelles avec le MNLA", mouvement qui avait lancé l'offensive le 17 janvier 2012 dans le nord du Mali avant de s'en faire évincer par les jihadistes avec lesquels il était allié.

bur-stb/jlb

Par Serge DANIEL et Marc BASTIAN

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