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L’Essor N° 17367 du 7/2/2013

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Ciment : le « made in Mali » ne domine pas encore le marche
Publié le jeudi 7 fevrier 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par A S
Conférence de presse sur le controle du poids du pain
19-11-2012 à la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence (DNCC) Bamako. Dans les semaines à venir, la Direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC) va entreprendre des actions pour le contrôle du poids du pain. La révélation en a été faite par Mahamane Ansoumane Touré, Directeur national du commerce et de la concurrence.


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De bonne qualité, la production nationale n’est pas encore suffisante pour faire baisser significativement les importations et les prix.

Le ciment est l’un des intrants essentiels dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Selon la Direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC), les besoins nationaux sont estimés plus 3 millions de tonnes l’an. La même source chiffre à 200 milliards de Fcfa les fonds engagés dans le ciment durant les 12 derniers mois.

Une véritable saignée pour l’économie nationale car l’essentiel de la consommation de notre pays en ciment est importé. La majeure partie de ce ciment importé provient des productions ivoirienne, togolaise et sénégalaise.

La nécessité de promouvoir la production nationale s’impose donc. C’est pourquoi le gouvernement a décidé de mettre en œuvre une politique fiscale qui a séduit des investisseurs nationaux et étrangers. Aujourd’hui, le secteur du ciment est riche de trois projets importants : la cimenterie intégrée de Dio (cercle de Kati) et la cimenterie intégrée de Diamou (cercle de Bafoulabé), la cimenterie de Mayel dans la commune rurale de Diaye Coura (cercle de Nioro du Sahel) initiée par la Société N’Diaye et Frères (SNF). Les deux premières appartiennent à la société indienne Wacem par l’entremise de sa succursale au Mali « Diamont Cement Mali ».

Si les cimenteries de « Diamont Cement Mali » fonctionnent déjà, celle de la SNF est encore à l’état de projet. Le coût global des cimenteries de Dio et de Bafoulabé est estimé à environ 80 milliards de Fcfa contre 60 milliards initialement prévus.

Depuis juin dernier, le premier sac de ciment « Made in Mali » est sorti des machines de « Diamont Cement Mali » qui produit environ 800.000 tonnes de ciment. Cette production est loin de couvrir les besoins nationaux. Le volume des importations reste donc important. Mais le prix du ciment connaît une légère baisse sur le marché. La tonne coûte ainsi de 90.000 à 98.500 Fcfa contre 100.000 Fcfa dans un passé récent.

Pourtant, « Diamont Cement Mali » avait annoncé un prix de 80.000 Fcfa la tonne à l’usine, au moment du lancement de son projet. La nouvelle société cède actuellement la tonne à 87.500 Fcfa à l’usine. Pourquoi « Diamont Cement Mali » n’a pu tenir sa promesse ? Pour plusieurs raisons, répond Lamine Diallo, son directeur commercial. « L’inquiétude des consommateurs est légitime. Au moment où nous commencions, « Diamont Cement Mali » fixait le prix de la tonne du ciment à 80.000 Fcfa à l’usine. Mais ce prix devait tenir compte de plusieurs paramètres qui ont joué sur le coût du projet. D’abord la mobilisation des capitaux qui devait provenir de banques de la place pour 40 milliards de Fcfa. Malheureusement, ces structures financières nous ont fait faux bond. Nous étions obligés de ne compter que sur nos fonds propres. Par ailleurs, nous n’avons pas pu faire aboutir le projet de connexion sur le réseau de la société Energie du Mali pour alimenter nos usines. Nous avons construit deux centrales qui nous ont coûté plus d’un milliard de Fcfa. Sans compter l’importation du clinker, un intrant dans la fabrication du ciment. Voilà des défis auxquels nous avons été confrontés dans la mise en œuvre de ce projet », explique Lamine Diallo, promettant que « Diamont Cement Mali » reste fidèle à sa politique de promotion du prix du ciment. Il n’exclut pas une baisse lorsque les difficultés seront résolues.

Pour Lamine Diallo, le secteur du ciment est porteur dans notre pays où le BTP se porte bien. Il assure que la qualité de son ciment est supérieure à celle du produit d’importation. Ce que confirment des consommateurs, des revendeurs et autres grossistes.

Lamine Diallo juge que le niveau actuel du prix du ciment ne permet pas de gros profits pour les revendeurs. Alpha Nouhoum Maïga, qui tient une quincaillerie à Niamana, confirme. Il soutient que le peu de marge qu’il réalise sur la tonne suffit à peine à payer la main d’œuvre et le transport de l’usine au point de vente. Selon ce commerçant, le transport constitue le principal facteur qui régule le prix du ciment sur le marché. Alpha Nouhoum Maïga vend la tonne à 98.500 Fcfa. Il est plus cher que Issiaka Doumbia, un autre revendeur, qui cède la tonne à 95.000 Fcfa. « Chaque commerçant à sa politique pour ferrer le maximum de clients. Nous vendons un peu en dessous du prix généralement pratiqué par nos concurrents. Nous fixons nos prix en fonction de la marge qui se réalise sur le ciment importé qui nous revient à un prix relativement bas par rapport au ciment du Mali », explique Issiaka Doumbia.

Les marchands de ciment craignent surtout la mévente car le produit ne supporte pas la moindre humidité. « Le ciment est un produit périssable. Il suffit d’un peu d’humidité pour le détériorer », confirme Lamine Diallo. C’est ce qui explique l’empressement des grossistes à refiler leurs stocks aux revendeurs. « Nous cédons le ciment à 92.000 Fcfa la tonne. Ce prix n’arrive pas à attirer encore la clientèle », se désole un grossiste.

L. DIARRA

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