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L’Essor N° 17367 du 7/2/2013

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Nouvelle grille tarifaire de l’électricité et de l’eau : Pas d’augmentation pour les petits
Publié le vendredi 8 fevrier 2013  |  L’Essor




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Le secteur de l’énergie et de l’eau connaît, ces dernières années, des difficultés à la fois structurelles et conjoncturelles marquées notamment par la forte croissance de la demande, la hausse de la part du thermique dans la structure de production de Energie du Mali (EDM), la hausse sans précédent du prix des combustibles, l’inadéquation entre les tarifs de vente de l’électricité et de l’eau et leurs coûts de revient.

Comment faire pour sortir le secteur de ce marasme? La question a été l’un des sujets examinés mercredi en Conseil des ministres. Sur la base des résultats de simulations effectuées par la Commission de régulation de l’électricité et de l’eau (CREE), le Conseil a retenu une augmentation tarifaire graduelle de l’électricité et un réajustement de la grille des tarifs d’eau potable.

C’est pour expliquer cette décision au grand public que le président de la CREE, Moctar Touré, a animé un point de presse au siège de l’organe de régulation du secteur électricité et eau à Badalabougou. La rencontre s’est déroulée en présence des responsables de Energie du Mali (EDM), des présidents directeurs généraux de la Société malienne du patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP), Adama Tiémoko Diarra, et de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP), Daouda Kane, et des représentants de l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA).

La nouvelle mesure prendra effet à la fin de ce mois de février. L’objectif de ce réajustement tarifaire des services d’électricité et d’eau est de permettre aux opérateurs concessionnels, notamment EDM, la Somapep et la Somagep, de faire face à l’évolution des prix des intrants sur le marché international, mais aussi et surtout de pouvoir maintenir le service au profit des usagers.

L’annonce d’une augmentation des tarifs ne va certainement pas manquer de susciter le mécontentement des usagers. Des mesures adéquates vont, par conséquent, être prises pour tempérer l’effet des hausses. Ainsi, la nouvelle tarification des services électricité et eau se fera de façon graduelle et en fonction des tranches de consommation. En ce qui concerne l’électricité, le tarif du premier niveau dit «tranche sociale» pour les abonnements de 2 fils de 5 ampères, avec une consommation comprise entre 0 et 50 kWh par mois, restera inchangé, soit 59 Fcfa le kWh.

L’augmentation concerne les consommations supérieures à 50 kWh. C’est ainsi que pour la seconde tranche du tarif social, c’est-à-dire les consommations comprises entre 51 et 100 kWh, l’augmentation est de 3%. Les abonnements dits normaux (branchement de 10 ampères, avec une consommation de 0 à 200 kWh) augmentent de 3% également. Tandis que la seconde tranche (plus de 200 kWh) augmente de 5%. Les charges de location et d’entretien des compteurs restent inchangées. Par ailleurs, les tarifs dits « industriels » ainsi que l’éclairage public vont augmenter de 7%.

Pour l’eau, la tranche sociale dont le plafond allait jusqu’ici à 20 m3, baisse à 10 m3. Quant au tarif, il restera inchangé soit 113 Fcfa, le mètre cube. La tranche sociale connaît un changement parce qu’elle est la plus utilisée. Ce changement incitera les usagers à éviter le gaspillage de l’eau, espère Moctar Touré.

Les tarifs pour les autres tranches ne connaîtront pas de changement.



PAS DE GAIETE DE CŒUR. Selon le patron de la CREE, cette nouvelle disposition tarifaire est d’autant plus importante qu’elle s’avère incontournable pour la survie des structures concessionnelles du secteur électricité et eau dans notre pays. Elle soulagera les caisses de l’Etat et contribuera à l’équilibre économique et financier du service public de l’électricité et de l’eau.

« Cette augmentation n’a pas été décidé de gaieté de cœur. Elle était inévitable pour la simple raison que les prix des combustibles connaissent une hausse constante sur le marché international ces dernières années. Depuis 2009, les tarifs des services électricité sont restés inchangés. Malgré l’appui de l’Etat sous forme de subvention, la société est quasiment en cessation de paiement. Elle doit aux fournisseurs de près de 40 milliards de Fcfa et des engagements sur le court terme auprès des banques locales à hauteur de 30 milliards de Fcfa. Cette forte dégradation de la trésorerie découle en grande partie des charges de combustibles qui sont passées de 8,4 milliards de Fcfa en 2003 à près de 65 milliards de Fcfa en 2011 », a expliqué Moctar Touré.

Le président de la CREE a aussi plaidé pour les avantages de la nouvelle disposition tarifaire. Elle permettra, argumentera-t-il, à long terme de supprimer les subventions accordées par l’Etat au secteur. « Les caisses de l’Etat ont beaucoup trop souffert des subventions. Durant ces deux dernières années, l’Etat a consenti plus de 40 milliards de Fcfa pour un secteur dont les avantages ne bénéficient pas encore à l’ensemble de nos compatriotes. Cet argent pouvait être utilisé pour financer d’autres projets de développement à travers le pays », a-t-il analysé, jugeant souhaitable que les usagers supportent désormais les charges de production de l’énergie et de l’eau.

La mesure va-t-elle inclure une incidence pécuniaire pour les structures concessionnelles ? A ce propos, Moctar Touré s’est montré rassurant : « Quand on parle de réajustement tarifaire, il importe que cela suppose un équilibre budgétaire qui permettra à EDM de maintenir le service. Dans cette perspective, il est important que la situation financière du secteur et son évolution donnent des signaux rassurant tant en ce qui concerne la couverture des charges d’exploitation que du financement d’une quote-part raisonnable des investissements. Cela est d’autant plus important que le manque d’électricité et d’eau pourrait engendrer une forte tension sociale en cette période d’insécurité que le pays traverse », a relevé Moctar Touré.

Les usagers peuvent-ils s’attendre à une éventuelle baisse dans l’avenir ? Réponse de Moctar Touré : cela dépendra non seulement de l’évolution du marché des intrants énergétiques au plan international, mais aussi et surtout de la mise en œuvre des projets structurants, notamment la construction des barrages de Félou, Taoussa, l’interconnexion avec la Côte d’Ivoire, la réalisation de la station de pompage de Kabala et la mise en opération des différentes stations compactes récemment réalisées à Missabougou et Magnambougou.

L. DIARRA

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