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L’Essor N° 17368 du 8/2/2013

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Intervention militaire internationale au Mali : La perspective d’une operation de maintien de la Paix se precise
Publié le vendredi 8 fevrier 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par A S
Visite du Premier ministre aux blessés de guerre et aux troupes nigérianes et togolaises.
Bamako,le 19 janvier 2013.Le Premier ministre Diango Sissoko a rendu visite aux blessés de guerre et aux troupes venues du Nigéria et du Togo.


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La future force de l’ONU devrait être basée sur la Mission internationale de soutien au Mali

Près d’un mois après le début de son intervention militaire dans notre pays contre les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, la France pense déjà à son retrait progressif et a demandé à l’ONU de préparer l’envoi d’une force de maintien de la paix. « La France a évoqué la perspective de la création d’une opération de maintien de la paix au Mali sous casques bleu lorsque les conditions sécuritaires le permettront », a déclaré mercredi l’ambassadeur français à l’Onu, Gérard Araud, à l’issue de consultations à huis clos du Conseil de sécurité. « Il n’y a eu aucune objection » au sein du Conseil, selon lui, mais il a reconnu qu’il faudra « plusieurs semaines pour prendre une décision » et une nouvelle résolution du Conseil.

Selon le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, la future force de l’ONU sera d’abord basée sur l’existant, c’est-à-dire les unités de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et du Tchad.

Les forces de la CEDEAO forment la Misma (Mission internationale de soutien au Mali), autorisée par une résolution du Conseil de sécurité en décembre. La Misma doit, à terme, envoyer quelque 6 000 hommes, mais leur déploiement est lent, seuls environ 2 000 se trouvant actuellement sur le terrain, soit un peu plus que ceux du Tchad (non membre de la CEDEAO) qui a promis 2.000 hommes. Environ 1800 soldats tchadiens se trouvent déjà à Kidal.

Tout ou partie de ces troupes africaines passeront sous la bannière ONU mais il ne s’agira pas d’une force hybride, comme la Minuad au Darfour (force conjointe ONU/Union africaine). Ce sera « une force sous casque bleu avec une chaîne de commandement remontant au Conseil de sécurité », a précisé l’ambassadeur de France auprès des Nations unies.

Il n’y aura cependant pas de Casques bleus avant la fin de l’offensive française et sans plusieurs semaines de préparation.

Le président français François Hollande a indiqué que la France envisageait de commencer à retirer ses soldats en mars, « si tout se passe comme prévu ». Son chef de la diplomatie Laurent Fabius avait précisé de son coté mercredi que la France œuvrait pour une mise en place d’une opération de l’ONU en avril.

Lors de sa visite chez nous le 2 février, le président Hollande avait cependant assuré que l’armée française n’avait pas encore « terminé sa mission » face aux « terroristes » et assuré qu’elle resterait au côté de nos militaires pour « finir cette opération ».

Il peut compter sur l’appui de l’opinion de son pays pour cela car près de trois Français sur quatre (73%) sont favorables à l’intervention militaire au Mali, quatre semaines après son lancement. Ce taux d’adhésion est inégalé depuis vingt ans pour une opération extérieure française, souligne un sondage de l’institut Ifop à paraître aujourd’hui. Selon l’étude, 27% des personnes interrogées sont « tout à fait favorables » et 46% « plutôt favorables » à l’engagement de l’armée française au Mali, soit un total de 73% de Français approuvant l’opération.

« Jamais, depuis le début de l’intervention militaire en Somalie en décembre 1992, une opération extérieure (française) n’avait bénéficié d’un tel soutien », note l’Ifop. L’adhésion est en constante augmentation depuis le début des opérations: elle s’élevait à 63% dans un sondage Ifop réalisé les 12 et 13 janvier, et à 65% dans une étude du même institut réalisée les 17 et 18 janvier.

L’intervention est davantage plébiscitée par les sympathisants du Parti socialiste au pouvoir (90%) que par ceux du principal parti d’opposition de droite, l’UMP (73%).

Par ailleurs, le président du Bénin Thomas Boni Yayi, qui était jusqu’au 27 janvier le président en exercice de l’Union africaine (UA), s’est prononcé mercredi à Paris pour une poursuite du « leadership » de la France dans notre pays. « Une fois que la Misma aura été mise en place avec 6 000 à 8 000 soldats, c’est normal que la France puisse progressivement réduire son contingent », a jugé le président béninois devant la presse à l’issue d’un entretien avec François Hollande à l’Elysée. Il a aussi souligné la volonté de l’Afrique de « jouer sa partition aux côtés de la France ». « Lorsque la guerre aura été terminée, lorsqu’on aura le sentiment que toute la zone sahélo-saharienne aura été ratissée, la Misma pourra être transformée en une force de paix avec naturellement un mandat sous le chapitre VII de la Charte de l’ONU, parce que nous voudrions débarrasser définitivement la bande sahélo-saharienne du terrorisme », a détaillé Boni Yayi.

Le chapitre VII de la Charte de l’ONU permet d’imposer des sanctions économiques et diplomatiques à un pays pour le contraindre à se plier à une décision du Conseil. Il autorise aussi le recours à la force.

Ici à Bamako, les premiers formateurs de la mission européenne EUTM sont attendus aujourd’hui dans la journée. Le Portugal a annoncé mercredi l’envoi de sept formateurs militaires dans le cadre de cette mission de soutien de l’Union européenne à notre armée. Convoqué par le président portugais, Anibal Cavaco Silva, le Conseil supérieur de défense nationale du pays a donné son feu vert au « déploiement de sept militaires qui intègreront la mission d’entraînement de l’Union européenne au Mali, pour une durée prévue d’un an et demi », selon un communiqué lu à l’issue de la réunion.

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