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Oumar Sabo: « je veux mon diamant de 40 milliards »
Publié le mardi 2 aout 2016  |  Le Procès Verbal




Dans notre parution N°344 du lundi 25 juillet 2016, nous publiions l’histoire d’Oumar Sabo, ce jeune homme qui, après avoir ramassé un diamant, avait été agressé par un prétendu acheteur: Youssouf Poudiougou. Suite à cette publication, l’intéressé a accepté de nous accorder une interview dans laquelle il revient sur sa mésaventure mais aussi sur les derniers développements de l’affaire.

Comment avez-vous ramassé le diamant ?

Un matin du mois d’avril 2016, je revenais du village de Papara, situé sur le territoire ivoirien, près de la frontière malienne, pour rendre visite à des parents dans le hameau dénommé Allahmdouliilaye-Dadjan. Ce hameau dépend du village de Finkolo, dans la commune malienne de Fourou. Pour vous y rendre, vous devez vous faire transporter par des motocyclistes. C’est ainsi que j’ai loué les services d’un motocycliste qui m’a déposé au bord d’un marigot qui constitue la limite entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Il n’y a qu’à traverser le lit du marigot pour se retrouver dans le hameau. Pendant que je traversais le marigot, j’ai aperçu une pierre qui brillait. Pour avoir travaillé dans des mines traditionnelles il y a quelques années, j’ai compris que la pierre brillante n’était rien d’autre qu’un diamant. Fou de joie, j’ai ramassé la pierre et j’ai foncé dans le premier bureau d’achat de pierres précieuses de la localité. Le gérant de ce bureau s’appelle Youssouf Poudiougo. Je le savais acheteur habituel de pierres précieuses. Lui et moi sommes originaires de la même localité: le cercle de Koro. Lorsque je suis arrivé chez lui, il m’a reçu et je lui ai présenté ma pierre. Après l’avoir vérifiée, Youssouf Poudiougo a confirmé qu’il s’agissait bel et bien d’un diamant d’une valeur marchande de 40 milliards de FCFA! Il tremblait de tous ses membres. Il m’a photographié et m’a remis une attestation de réception du diamant. J’ai compris plus tard que pour aiguiser mon appétit, il a surévalué le poids de la pierre en prétendant qu’elle pesait 20 kilos. Aujourd’hui, je me rends compte que ce poids était exagéré même si je suis convaincu de l’immense valeur du diamant. Ne sachant ni lire, ni écrire, je me suis fait piéger au sujet de l’attestation où il a mentionné: « Oumar Sabo reconnaît avoir reçu des mains de Oumar Sabo » la pierre précieuse.

Et après ?

Après, nous avons pris la route de Bamako à bord de son vehicule 4X4. A Bamako, Poudiougou devait me remettre mes 40 milliards de FCFA. Dans le véhicule, Poudiougou a fait entrer trois autres hommes. A l’entrée de Bamako, Poudiougou a arrêté le véhicule dans un endroit obscur et en est descendu au motif que c’est là que les 40 milliards me seraient remis. Il a fait semblant d’appeler au téléphone ses clients qui devaient apporter l’argent. A ma grande surprise, les trois hommes qui ont voyagé avec nous m’ont aggrippé, battu, ligoté et laissé pour mort. Revenu à moi-même le matin, j’ai été sauvé par un passant qui avait entendu mes cris de détresse. Je porte encore les stigmates partout sur mon corps.

Youssouf Poudiougou, vous accuse de folie…

En effet, toutes les personnes qui ont voulu m’aider en appelant Youssouf au téléphone m’ont rapporté que selon lui, j’étais fou. Poudiougou fait croire à tout le monde que je suis fou et c’est sous le coup de cette folie que je réclame un diamant imaginaire. Comment un fou pourrait-il se rappeler tout le processus de découverte et de vente d’un diamant ? Pourquoi n’ai-je pas accusé un autre acheteur de pierres d’avoir détourné mon diamant ? En outre, monsieur le journaliste, vous avez discuté avec mon oncle qui me connait depuis ma naissance. Il vous a confirmé que je n’ai jamais été fou!

Certaines autorités croient à la version de Poudiougo, non ?

Ces autorités ont été trompées par Youssouf Poudiougou. Il a été interpellé par le juge de Kadiolo, dont dépend notre hameau. Après nous avoir entendus, le juge a déclaré qu’une affaire de plusieurs milliards dépassait sa compétence; il m’a demandé d’aller m’adresser au procureur général de Bamako et que si ce dernier le lui demande, il poursuivra Poudiougou. J’aurais souhaité que le juge ordonne une expertise médicale pour savoir si je suis fou ou non. Mais il ne l’a pas fait.Samedi 30 juillet 20196, mon oncle m’a conduit chez un psychiatre qui m’a consulté. Son verdict est que je ne soufre d’aucune maladie mentale. Pour tenter de noyer le poisson, Poudiogou a téléphoné à mes parents au village: il leur a fait croire que je menaçais de le tuer et que la gendarmerie avait décidé d’aller arrêter tous les membres de ma famille. Mes parents sont tombés dans le panneau et ont délégué d’urgence un de mes oncles pour venir me chercher à Bamako où j’étais venu voir le procureur général. Arrivé à Bamako, mon oncle a compris la manigance de Poudiougou: il a appelé au village pour rassurer les autres parents et leur faire comprendre que Poudiougou mentait. Il m’a même remis de l’argent pour continuer la procédure judiciaire. J’estime que même si j’étais fou, Poudiougou n’avait aucun droit de me faire ligoter et bastonner. Je demande justice. Je veux recouvrer mon diamant. Je verrai le procureur général
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