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Gao- Kidal- Bamako : Le gouvernement agit, le désordre s’installe
Publié le mercredi 3 aout 2016  |  Le Républicain
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Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Après une série de tragédies causant désolations et même morts d’hommes dans les régions nord du Mali, le sud du pays est entré dans des troubles surtout avec l’affrontement entre les jeunes commerçants détaillants et les forces de l’ordre au centre commercial de Bamako. Depuis le soulèvement des jeunes de Gao contre l’installation des autorités intérimaires le 13 juillet dernier, un malheur semble en appeler un autre chaque fois que le gouvernement agit.
Ce qui est regrettable est que chacune de ces récentes tragédies du Mali découle de l’échec des décisions administratives censées rendre service aux citoyens. Pour preuve, c’est au nom de l’embellissement de la capitale malienne que l’opération Bulldozer a été lancée. Ville notoirement sale, Bamako a toujours eu besoin d’un grand toilettage des voies publiques. Mais les autorités n’en avaient pas fait une priorité jusqu’à maintenant : la veille de l’important sommet Afrique -France qui doit se tenir dans quelques mois.
La faute du gouvernement aura été d’avoir attendu si longtemps avant de montrer les muscles pour assainir la ville de Bamako. Malheureusement, l’urgence ne laisse pas assez de temps aux commerçants installés sur les trottoirs pour trouver de nouveaux espaces, ce qui a rendu l’affrontement inévitable entre les acteurs concernés.
Et la tension n’est pas près de tomber, car le ton a été donné par Ami Kane, le gouverneur du district de Bamako. D’ailleurs, elle a déclaré que tout est négociable sauf l’arrêt de l’opération. Tout le monde est d’accord que la capitale doit être embellie, mais les déguerpis ont le sentiment de subir une injustice car beaucoup d’entre eux avaient été autorisés par les services municipaux et s’acquittaient des taxes.
Autre décision administrative ayant dérapée: l’installation des autorités intérimaires dans les régions nord du pays. De simples questions permettent de comprendre l’incertitude dans laquelle étaient les jeunes de Gao. Qui étaient les personnalités pressenties le 15 juillet pour succéder aux conseils communaux à Gao? Tout ce que l’on avait retenu à Gao, c’est que les groupes armés étaient en passe de bénéficier des avantages de l’accord d’Alger sans les jeunes patrouilleurs.
Ce qu’on n’avait pas prévu à la signature de l’accord de paix est la possibilité de nouveaux antagonismes, des rivalités locales liées au partage du pouvoir. Tout comme à Gao, il est devenu impossible d’installer les autorités intérimaires dans la région de Kidal. Le défi reste à présent de trouver un consensus à Kidal pour arrêter le bain de sang dû en partie à l’application de l’accord d’Alger.
Mais pour cela il faut surtout dépasser définitivement le clivage traditionnel entre les communautés Touareg Imghad et Ifoghas. A Gao, il faudra écouter les contestateurs dont les préoccupations sont partagées par d’autres voix au nord comme au sud du pays.
Quant à la situation à Bamako, les autorités sont tenues de trouver une solution définitive à la congestion de la rive gauche de Bamako où sont concentrés tous les services publics. Il faudra aussi éviter que les marchands reviennent sur les trottoirs comme ce fut le cas dans le temps.
Soumaila T. Diarra

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