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L’Union africaine face à la crise du Mali: "Plus jamais ça!"
Publié le vendredi 8 fevrier 2013  |  L’Express




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Thomas Boni Yayi, chef d'Etat du Bénin et président en exercice de l'Union africaine (UA) jusqu'au 27 janvier, date à laquelle il a transmis le témoin au Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, était ce jeudi à Paris. Pour L'Express, il dresse un diagnostic lucide de la performance des institutions africaines lors de la crise malienne.

Vous avez salué à diverses reprises le "leadership" de la France sur le théâtre malien. Cette primauté ne serait-elle pas avant tout le révélateur de l'échec de l'Union africaine et de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao)?
Le constat s'impose: nous avons mis du temps à réagir. Car nous avons cru à la bonne foi des rebelles armés. D'abord le MNLA -Mouvement national de libération de l'Azawad-, qui est à l'origine de toute cette confusion, puis Aqmi, Ansar-Eddine et le Mujao. Nous avons voulu croire à la possibilité de dialoguer, de manière à restaurer l'ordre constitutionnel et à permettre au Mali de renouer avec sa tradition démocratique. Finalement, les faits nous ont donné tort. Une fois installés, ces terroristes-là ont déclaré la guerre à l'humanité.

En ce sens, vous avez parfaitement raison: il y a eu des difficultés pour forger un consensus au niveau de Bamako, mais aussi de la Cédéao appuyée par l'UA, comme de la communauté internationale. Même après le vote de la résolution 2085 [par le Conseil de sécurité de l'Onu], obtenir le principe de l'envoi d'une force internationale n'a pas été facile. Aux Nations unies, ça discute énormément. C'est pourquoi je salue la fermeté de la France, son intervention appropriée et le professionnalisme de son armée.

Voilà plus de dix ans que l'on annonce la naissance d'une Force africaine en attente. La Cédéao a avalisé l'octroi -éphémère il est vrai- du statut d'ancien chef d'Etat au capitaine putschiste Amadou Sanogo. Quels enseignements tirez-vous de tels errements?
C'est dans l'organisation du travail que nous avons à progresser. Lorsque le coup d'Etat a eu lieu [le 22 mars 2012], un médiateur a été nommé...

Lequel médiateur, en l'occurrence le président burkinabé Blaise Compaoré, a fait preuve d'une singulière mansuétude envers les rebelles comme envers Sanogo.
Disons qu'il s'est donné les instruments pour tenir un certain nombre de conciliabules. Mais le statut d'ancien chef d'Etat n'a pas été conféré au capitaine Sanogo par la Cédéao. Jamais. Nous avons réfuté cela. Nous l'avons même invité à rentrer à la caserne. Moi-même, j'ai demandé au président Goodluck Jonathan du Nigeria de créer les conditions pour qu'il cesse d'interférer dans la vie politique du Mali et de lui proposer l'asile à Abuja. Ce qu'il a fait. Hélas, Sanogo a refusé. Ce que nous avons déploré. C'est donc avec stupéfaction et tristesse que nous avons appris que le même capitaine fait irruption de temps en temps dans l'arène politique malienne, au point d'avoir orchestré la destitution du Premier ministre Cheick Modibo Diarra.

Pour le reste, il est vrai que nous avons tardé à agir et les terroristes nous ont trahi, déclarant la guerre au monde entier en projetant de prendre Mopti puis Bamako. A cet instant, nous n'avions pas, c'est exact, une force disponible. Elle a pourtant été créée, cette Force en attente. Chaque pays est autorisé à libérer un contingent pour la constituer. Une Force virtuelle? Soit. Soyons honnêtes: notre capacité à la mobiliser pose problème. C'est l'un des aspects de l'état des lieux que j'ai laissé à la présidente de la commission de l'Union africaine [allusion à la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, patronne de l'exécutif permanent de l'UA]. Nous devons en tirer les leçons pour l'avenir. Plus jamais ça! La crise malienne doit nous conduire à nous réorganiser, de manière à afficher une certaine responsabilité dans la gestion des affaires de notre continent.

Comment tarir dans l'aire sahélienne le trafic de drogue, source de revenu essentielle des djihadistes?
Nous devons agir à trois niveaux. D'abord, au niveau de nos Etats, où il faut une meilleure gouvernance politique, économique et sociale, fondée sur la vertu et le sens des responsabilités. Avec un mécanisme de surveillance continental doté d'un mandat permettant de rappeler à l'ordre si besoin chacun de nous. Là où il y a saine gouvernance, il ne peut y avoir de narcotrafic ou de groupe ethnique marginalisé au point de prétendre proclamer sa république [allusion aux Touaregs du MNLA].
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