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Tribune : Quel avenir pour l’élevage deltaïque face à une agriculture itinérante, consommatrice d’espace ?
Publié le vendredi 5 aout 2016  |  L’Indicateur Renouveau
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de passation de service au ministère du développement rural .
Bamako, le 18 janvier 2016 à la cité administrative. La salle de conférence du ministère du développement rural a servi de cadre à la cérémonie de passation de service entre le ministre sortant du développement rural Dr Bocary TRETA et les ministres entrants de l`agriculture et de l`élevage et de la pêche, respectivement Kassoum DENON et Dr Nango DEMBELE. (Photo Nango DEMBELE )




S’étendant de Ké-Macina à Tombouctou, le delta central du Niger renferme d’énormes potentialités en ressources pastorales accessibles à la décrue. Au cours de cette période, le delta accueille des millions d’espèces animales, bovines, ovines, caprines, asines, camelines pendant 7 à 8 mois.
L’élevage deltaïque confronté aux rigueurs climatiques et à l’accessibilité limitée aux espaces pastoraux pendant l’inondation reste toujours d’actualité. Certes, sa productivité diminue, mais le système d’élevage alternant l’exploitation des ressources pastorales sur les terres fermes pendant la saison des pluies, et les pâturages de décrue pendant la saison sèche, offre en fait un avantage économiquement certain.
En effet, la performance de ce système d’élevage se mesure par l’importance des effectifs du cheptel qui est de l’ordre de 80 % du cheptel national (dixit le ministre de l’Elevage et de la Pêche, à l’émission de l’ORTM sur l’action gouvernementale) si l’on considère le cheptel du Nord co-exploitant des ressources pastorales en saison sèche. L’importance de la commercialisation du bétail dans la région de Mopti tire son succès séculaire à partir de l'importance numérique du cheptel deltaïque.
Des bovins, ovins et caprins sont exportés depuis des décennies en destination de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Burkina et du Sénégal avec un chiffre d’affaire de près de deux (2) milliards de F CFA en 2015 (rapport annuel DNPIA). Le lait produit est vendu pour assurer l’autoconsommation familiale. Ainsi, la sécurisation du système dit deltaïque d’élevage mérite une attention particulière, eu égard au rayonnement socio-culturel et au brassage des populations du delta.
Cependant, les constats faits à la suite de relevés effectués sur les paysages ruraux incriminent l’extension des cultures qui se fait au détriment des pâturages naturels et même des pistes pastorales qui sont pourtant protégées par des dispositions de la charte pastorale.
Aujourd’hui, les perspectives d’extension des parcelles d’une agriculture céréalière dotée de moyens colossaux de l’Etat constituent une menace qui profile à l’horizon sur l’avenir de l’élevage en générale et de l’élevage deltaïque.
En effet, l’expansion pourrait occasionner une rupture d’équilibre du système d’exploitation pastorale alternée entre les saisons. D’un côté, le risque d’une occupation culturale des pâturages naturels d’hivernage est très élevé or c’est la richesse de ces pâturages qui assure les besoins de production animale (laine, viande, lait, etc.). De l’autre, l’amenuisement des ressources pastorales deltaïques concoure aussi à la baisse de la production animale pendant la saison sèche.
La suite de la contreperformance de la production animale signifie une faible capacité d’accueil des pâturages ; ce qui est lourd de conséquence sur la mobilité des animaux et des éleveurs. Cette tendance, si elle n’est pas inversée, se traduirait inéluctablement, à plus moins brève échéance, au déclin de l’élevage transhumant et partant, de l’élevage nomade lié à l’exploitation des pâturages deltaïques.
Ousmane Alpha Diallo
Source: L'Indicateur du Renouveau
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