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Hommage à Mantala Arbi dit Abey : un artiste polyvalent s’en est allé
Publié le vendredi 5 aout 2016  |  L’Essor




L’orchestre régional de Tombouctou vient de perdre une figure emblématique. Mantala Arbi dit Abey Boné est décédé hier à Magnambougou, en Commune VI du District de Bamako. Du haut de ses 90 centimètres, comme il nous l’a précisé lui-même en 2006, lors d’une interview, Abey était le principal animateur du Djaba de Tombouctou. Personne de petite taille, il fut tour à tour chanteur, animateur et parfois guitariste de l’orchestre régional de Tombouctou. Il venait de créer son propre orchestre qu’il avait appelé le Halla. L’unique récompense qu’il a obtenue est le trophée d’encouragement décerné par le jury de la Biennale artistique et culturelle de 2005 à Ségou.
Malgré sa taille, Mantala Arbi dit Abey n’a jamais été rejeté, au contraire, il fut choyé aussi bien dans sa famille que dans le village de Diré, à 125 kilomètres au sud de Tombouctou, où il a vécu une partie de sa vie. « A l’école, tout le monde m’adorait », se souvenait-t-il. Il était fréquemment invité à danser et à jouer au football.
« Et les gens étaient curieux de savoir que, malgré cette petite taille, j’étais comme tout le monde ». Décomplexé et bon vivant, il doit cette philosophie de vie à sa mère qui l’a jalousement protégé depuis sa tendre enfance. « C’est pourquoi, elle (sa mère) m’a donné le nom de son père » et le surnom de Abey Boné qui signifie en langue nationale sonrhaï le turbulent, le bandit.
Ainsi, Abey fut-il très tôt appelé dès l’âge de 12 ans au sein de la troupe de Diré. Dans le ballet intitulé « Soni Ali Ber », Abey y interprète le rôle du « djinn ». Ayant bien tenu ce personnage, il fut sélectionné dans la troupe régionale en 1984. En 1986, il fait l’école buissonnière et refuse de répondre à l’appel de la troupe. Deux ans plus tard, il revint dans la troupe comme membre de l’orchestre, danseur et animateur. Ce qui fut un avantage avec l’orchestre, « on reste longtemps sur la scène », explique-t-il.
Il appris beaucoup auprès du chef d’orchestre Sidi Bouhaya et le soliste Moulaye Haïdara. Avec l’interruption de la biennale en 1990, l’orchestre se produisait rarement. Puis en 2001 2003 et 2005, Abey fut successivement chanteur accompagnateur, chanteur et animateur. Il se perfectionna en même temps à la guitare.
Son orchestre était très sollicité dans la Cité des 333 Saints. Le Halla, le si bien nommé, fut de toutes les fêtes. Les jeunes et les mélomanes de différents âges le demandaient partout, même dans les communes les plus reculées de la région. Lors des soirées culturelles de l’Université des cinq continents à Tombouctou, le Halla et son chef furent les plus acclamés. En effet, en moins de 45 minutes de prestation, l’orchestre aux matériels flambant neuf a fait le tour des rythmes de la Guinée, du Sénégal, du Congo et même de la Tunisie pour le plaisir des étudiants de ces pays présents à la place Sankoré. Sa capacité d’animation au micro, ses pas de danse et ses déhanchements ont réveillé la curiosité des nombreux spectateurs.
C’est en janvier 2005, au festival d’Essakane, que Abey rencontre un mélomane mauritanien du nom de Hamoud Ould Déïrouche qui lui acheta des instruments pour un orchestre d’une valeur de 12 millions de Fcfa. S’il continua à assurer les animations, il voulut faire une cassette, mais pas dans la précipitation. « Car, arguait-t-il, il faut mettre à la disposition du public des produits durables et d’une grande valeur artistique », La mort ne lui en laissa pas le temps. Repose en paix l’artiste.
Y. DOUMBIA
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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