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Attaque kamikaze à l’aube à Gao, la première du conflit malien
Publié le vendredi 8 fevrier 2013  |  AFP




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GAO (Mali), Le soleil se levait à peine vendredi à Gao,
dans le nord du Mali, lorsqu'une détonation a retenti: un kamikaze à moto
s'est fait exploser à un poste de contrôle de l'armée malienne, trouvant la
mort dans la première attaque de ce style au Mali qui rappelle celui des
insurgés afghans.
06H30 (locales et GMT), à la sortie nord de la ville, aux portes du désert,
à 1.200 km au nord-est de Bamako.
Sur la voie de sable, un grand panneau de deux mètres sur deux porte encore
l'emblème noir et blanc des islamistes. Le kamikaze "est arrivé à notre niveau
à moto, c'était un Tamashek (Touareg), et le temps de l'approcher, il a fait
exploser sa ceinture", explique l'adjudant Mamadou Keita, posté au check-point.
Ce dernier consiste en quelques gros pneus barrant la voie bordée de petits
arbres. Non loin traîne la carcasse tordue et calcinée de la moto - le moteur
rattaché à la roue avant, le reste a été annihilé par l'explosion.
"Chez nous, il y a un blessé léger", précise le sous-officier.
"C'est une +peau blanche+", surnom donné par la population noire aux Arabes
et aux Touareg, murmure la foule de dizaines d'hommes rameutés par le bruit,
tenus à distance par des soldats maliens.
Le kamikaze, un jeune homme, a été coupé en deux par sa ceinture
d'explosifs. Seul subsistent la tête rattachée aux épaules et au haut du
torse, vêtus des lambeaux d'un uniforme de la gendarmerie locale. Une main,
sans doute celle ayant déclenché la bombe, est arrachée.
Dans la rue sont éparpillés d'autres fragments humains que des volontaires
s'affairent à ramasser, avant de charger le tout sur une carriole tirée par un
âne qui s'éloigne lentement.
Pour Aloucène Amadou Maïga, un maçon quadragénaire portant un turban jaune,
"c'est à cause de Dieu seulement qu'on est sauvés, sinon on meurt tous".
De fait, le bilan aurait pu être plus lourd: le kamikaze transportait un
obus d'une cinquantaine de centimètres de long, qui n'a pas explosé.

"On a peur"

"On a peur", résume Youssouf Cissé, approuvé par la foule. "On n'était pas
du tout habitués à ça, les kamikazes", poursuit l'homme arborant boubou bleu
et calot blanc pour ce jour de prière.
"Il faut que les services de sécurité prennent toutes les mesures pour
protéger la population", martèle-t-il.
Un voeux pieux: une seconde explosion a eu lieu vendredi matin près de Gao,
selon une source militaire française qui n'a su préciser sa localisation, mais
suspecte "une roquette".
Eparpillés dans les petits villages de brousse très difficiles à contrôler
- le Mali fait deux fois la France -, des islamistes armés restent actifs
autour de la ville. Ils avaient déjà tiré une volée de roquettes mardi, tombée
à l'extérieur de Gao, au sud.
Une dizaine d'entre eux ont été capturés vendredi et ramenés en ville dans
des pick-up maliens, torses nus, les mains attachées dans le dos, sous les
huées de la foule, a constaté un journaliste de l'AFP.
La plus grande ville du nord du Mali avait été reprise le 26 janvier par
les armées française et malienne aux groupes islamistes armés, dont le
Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui a
revendiqué l'attaque suicide de vendredi, la première du conflit malien.
Incapables de résister en combat frontal, pilonnés par l'aviation française
depuis le 11 janvier, lorsque la France a engagé ses forces contre eux pour
les empêcher de prendre Bamako, les jihadistes semblent avoir désormais opté
pour la guerre asymétrique chère aux insurgés afghans: utilisation de
kamikazes et de mines artisanales.
De tels engins sont découverts quasi quotidiennement autour de Gao, selon
des sources militaires française et malienne. Ils ont déjà coûté la vie à au
moins six Maliens: quatre civils ont péri mercredi, et deux soldats le 31
janvier, lorsque leurs véhicules respectifs avaient sauté sur des mines, sur
la route entre Gao et Douentza, à 400 km au sud-ouest.
Vendredi après-midi, les soldats maliens rasaient les arbres entourant le
poste de contrôle, qu'ils fortifiaient avec des sacs de sable.
bur-mba/stb/sba

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