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Après Nampala : Monsieur le Président, « Ça ne peut pas continuer ainsi, ça suffit, ça suffit »
Publié le lundi 8 aout 2016  |  Le Républicain
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© aBamako.com par A S
Le Président de la République rend hommage aux soldats tombés à Nampala
Le Président de la République SEM Ibrahim Boubacar KEITA rend hommage aux soldats tombés à Nampala le 21 Juillet 2016 à Segou




L’article de notre confrère mauritanien Alakhbar publié la semaine dernière a évoqué 5 militaires maliens capturés par Ançar-dine, lors de l’attaque du 19 juillet 2016 contre le camp de l’armée malienne de Nampala, près de la frontière avec la Mauritanie. Le 4 aout 2016, le lendemain de la publication des images des 5 militaires maliens, le ministère de la défense au cours d’un point de presse a parlé de la disparition de 6 militaires maliens, sans avouer que les nôtres sont aux mains des djihadistes. Les funérailles de 17 militaires maliens tombés à Nampala ont eu lieu à Ségou le 21 juillet en présence du président de la République, chef suprême des Armés, Ibrahim Boubacar Kéita qui a décoré à titre posthume les 17 soldats morts lors de l’attaque djihadiste de la veille.

« Cinq soldats maliens sont apparus dans une vidéo de 4.42 minutes transmise à Alakhbar, mercredi 3 août, confirmant être capturés par le groupe jihadiste Ançar-dine, actif dans le nord du Mali », a écrit Alakhbar. Les cinq soldats précisent qu’ils ont été enlevés lors de l’attaque du 19 juillet 2016 contre le camp de l’armée malienne de Nampala, près de la frontière avec la Mauritanie. Le premier intervenant a affirmé avoir été capturé le 19 juillet par Ançar-dine pendant qu’il était en mission de sécurisation de Nampala. La vidéo montre les autres militaires maliens capturés (un caporal, et trois soldats) se présenter.

Dans la vidéo, on aperçoit des combattants de Ançar-dine derrière les otages et qui dictent à ces derniers ce qu’ils disent, en ce qui concerne notamment la date de leur enlèvement. « Le rapport d’enquête diligentée sur le terrain, le 24 juillet dernier, suite aux événements douloureux survenus à Nampala, le 19 juillet 2016, a établi un bilan qui fait état de 17 morts, 6 portés-disparus et 37 blessés. », selon le porte-parole du département de la Défense et des Anciens Combattants, le Colonel Abdoulaye Sidibé, au cours de la conférence de presse le jeudi dernier. Le bilan de Ançar-dine fait état de 20 morts du côté de l’armée malienne et de 4 jihadistes tués.

Un hommage national s’est déroulé jeudi 21 juillet, à Ségou, en présence du président, Ibrahim Boubacar Keïta. Le chef de l’Etat malien s’est recueilli devant chacune des dépouilles, avant de les décorer à titre posthume. Le visage serré, des militaires suaient à grosses gouttes sous un soleil de plomb, les cercueils de leurs frères d’armes sur les épaules.

Les quinze cercueils ont défilé lentement devant l’assemblée avant d’être déposées sur des tables recouvertes d’un linceul blanc. Près d’un millier de personnes étaient présentes, silencieuses, dans l’enceinte du camp militaire. Le président, mais aussi le premier ministre et le représentant spécial de l’ONU au Mali, des journalistes de la presse nationale et internationale, ont fait le déplacement à Ségou, la capitale de la quatrième région administrative dont dépend Nampala. « Soudain un cri déchire l’assistance, un militaire s’effondre : « Ça ne peut pas continuer ainsi, ça suffit, ça suffit », s’époumone-t-il avant d’être écarté par les services de sécurité, a écrit notre confrère de Le Monde.

Selon notre confrère Le Monde, après « la débandade » de Nampala, le gouvernement a verrouillé toute la communication liée à cette affaire. « La communication y a été ultra contrôlée ». La presse y avait interdiction de s’approcher des familles des victimes. Ibrahim Boubacar Keïta s’est aussi rendu à l’hôpital de la ville pour rencontrer les blessés. Une visite à huis clos. Impossible d’accéder au centre hospitalier. Du côté des militaires présents à la cérémonie, on avoue sans détour « que c’est une claque, une humiliation. Une défaite logistique. On n’était pas préparés. » Certains osent même dire que cette communication ultra contrôlée est là pour éviter « les polémiques », selon Le Monde. Le président, lui, n’était pas là pour s’étendre sur les circonstances, mais pour « porter le deuil de nos enfants dans la fleur de l’âge », selon notre confrère.

B. Daou
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