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Soumeylou Boubèye Maiga à propos de la situation au Nord du Mali : « Le Mali n’a rien à négocier avec Iyad Ag Ghali….»
Publié le mercredi 10 aout 2016  |  Le Tjikan
Coopération
© aBamako.com par mouhamar
Coopération militaire régionale: Exposition de Soumeylou Boubeye Maiga
Bamako, le 13 février 2014 (Hotel Salam. Lors de la 14e édition du forum de Bamako, le ministre de la défense et des anciens combattants du Mali, Soumeylou Boubeye Maiga a fait un exposé sur la Coopération régionale - mutualisation des dispositifs et stratégies de sécurité.




Invité par le Groupement Patronal de la Presse Ecrite, l’ancien ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubèye Maiga, a partagé son point de vue sur la situation sécuritaire générale du pays, les reformes en cours dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation issu de processus d’Alger. C’était le samedi 6 août dernier à la Maison de la Presse à la faveur d’une conférence de presse.
Mettant de côté carrément sa casquette de président d’un parti politique, l’ancien ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga, a parlé en fin connaisseur des questions du terrorisme dans la zone du Sahel.
Avec cartes à l’appui, l’expert a fait un brillant exposé pendant plus d’une heure sur plusieurs thématiques relatifs entre autres, aux zones d’influence des différents groupes terroristes, les enjeux géostratégiques dont le Mali fait l’objet, les récents événements de Nampala, le dispositif sécuritaire adopté par le Mali pour lutter contre le terrorisme, la mise en œuvre de l’Accord de Paix et de Réconciliation issu du processus d’Alger.
Pour Soumeylou Boubèye Maïga, les groupes armés terroristes qui interviennent au Mali et en Afrique mutualisent de plus en plus leur capacité de nuisance. Et dans cette dynamique, dit-il, les groupes terroristes d’Ançar Eddine, du Front de Libération du Macina et autres sont parrainés par Aqmi.
Raison pour laquelle, analyse-t-il, les attaques de l’Hôtel Radisson à Bamako, celle de Ouagadougou, et de Grand-Bassam, ont toutes été revendiquées à la fois par plusieurs groupes terroristes. A l’en croire, l’algérien, Moctar BelMoctar, parrain auto proclamé de ce que d’aucuns appellent ‘’le Sahelistan’’, a réintégré le groupe Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) depuis août 2015.
Quant au groupe terroriste Boko Haram, basé principalement entre le Nigéria, le Cameroun et le Tchad, selon l’ancien ministre Soumeylou Boubèye Maiga, après avoir prêté allégeance, au groupe Etat Islamique (EI), la nébuleuse terroriste contrôle le trafic d’armes et de drogues entre les ports d’Afrique de l’Est et de l’Ouest.
Parlant du Mali, l’expert Soumeylou Boubèye Maïga, a déclaré que le Mali est situé dans une zone stratégique sur le plan géopolitique. A l’en croire, les études de l’Institut Géologique Américain ont prouvé que le bassin de Taoudénit contient beaucoup plus de gaz que l’on estimait. Et poursuit-il, l’Europe puise 30% de son gaz dans les réserves de l’Afrique du Nord. Tandis que les Etats Unis s’approvisionnent à hauteur de 15 à 20% en gaz et pétrole dans les réserves de l’Afrique au Sud du Sahara.
Aux dires de Soumeylou Boubèye Maiga, la zone allant de la Mauritanie au Tchad en traversant le Mali est une zone où le trafic de drogue, d’armes, de cigarettes et d’autres stupéfiants est très important. Selon ses révélations, le trafic de drogue a généré environ 900 millions d’Euro soit près de 600 milliards FCFA en 2015.
Selon lui, en Afrique, il y a toujours une proximité entre les zones de production ou de recherche de matières premières telles que le pétrole, le gaz et les zones de conflits.
« Il revient au Mali de défendre ses propres intérêts… »
A la question de savoir si la France et les pays voisins du Mali ne seraient pas plus préoccupés par leurs propres intérêts que le retour de la paix au Mali, le ministre Soumeylou Boubèye Maiga, a répondu qu’il revient à l’Etat malien de défendre ses propres intérêts comme le font les autres.
« En 2012 lorsque la crise Libyenne a éclaté, nous avons déroulé le tapis rouge aux mouvements armés qui ont parcouru plusieurs centaines de kilomètres avant d’arriver au Mali. Alors que nous ne partageons pas de frontière avec la Libye. Cela veut dire que nous avons failli quelque part» a-t-il rappelé.
Parlant de l’Accord de Paix et de Réconciliation issu du processus d’Alger, Soumeylou Boubeye Maiga dira que « sur le plan sémantique, c’est un accord pour la paix et non un accord de paix ». Pour cause explique-t-il, il est prévu de soumettre plusieurs dispositions de l’Accord à une concertation nationale pour sa mise en œuvre. Mieux, l’ancien ministre de la Défense propose que l’Accord de paix fasse l’objet d’un débat à l’Assemblée Nationale pour être adoptée comme une loi-cadre.
Selon lui, le gouvernement et la communauté internationale doivent convenir d’un agenda précis pour la mise en œuvre de l’accord.
« Tant que la souveraineté de l’Etat ne s’exerce pas sur l’ensemble du territoire national, il faut s’attendre à des problèmes. Le retour progressif n’est pas un calendrier », dit-il.
Quant aux récents évènements de Nampala, selon lui, le problème n’est pas lié au déficit d’équipements dans le camp contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, mais plutôt au concept de défense que nous adoptons.
« Il nous faut être plus mobiles sur le terrain et plus offensifs. Tant que nous resterons dans une posture plus ou moins défensive, nous resterons vulnérables aux attaques », dit-il.
Interrogé sur des possibilités pour le gouvernement de négocier avec le chef du groupe terroriste, Ançar Eddine, Iyad Ghali, l’ancien ministre Soumeylou Boubèye Maïga, a déclaré « qu’on ne peut rien négocier avec Iyad ». « Il est un terroriste, il doit être traité comme tel, sinon négocier avec lui va le légitimer », a indiqué M. Maiga.
Evoquant ses rapports avec la majorité présidentielle, Soumeylou Boubèye Maiga a déclaré qu’il ne peut pas se mettre dans une posture de dénonciation.
« Je ne suis pas proche de la majorité, je suis dans la majorité. Ce pouvoir, c’est notre pouvoir, car nous avons tous aidé le président Ibrahim Boubacar Keïta. On peut aider le président sans être dans le rouage gouvernemental », a-t-il laissé entendre.
Lassina NIANGALY
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