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Mali, la France à la croisée des chemins
Publié le samedi 9 fevrier 2013  |  Le Point.fr




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Jusqu’ici, tout va bien ! Mais dans le nord du pays, les islamistes préparent une contre-attaque qui pourrait retarder le retrait des troupes françaises.

La France a deux principaux écueils à éviter au Mali. Le premier, et cela a été mille fois répété depuis le 11 janvier, est le risque d’enlisement. Manifestement, François Hollande en a pris la mesure. Le 6 février, Laurent Fabius, dans une interview, annonçait que la France commencerait à rapatrier certains de ses 4 000 hommes, avant le début du mois de mars. Mais il reste le second écueil, et c’est probablement le plus dangereux : ce serait de partir trop tôt. Les trois premières semaines de guerre ont presque ressemblé à une promenade de santé. Les troupes françaises au sol sont entrées dans des villes que les djihadistes avaient fuies.



Ces derniers jours, ils sont de retour. À Gao, ville tenue par le Mujao, les djihadistes, cachés aux alentours, tentent de se lancer dans la guérilla : pose de mines (des soldats maliens et des civils ont été tués), tirs de roquettes et premier attentat-suicide. "Filiale d’Aqmi", le Mujao regroupe des hommes venus de tout le Sahel. Ils ont reçu le renfort de combattants de Boko Haram, le mouvement djihadiste nigérian. Le Mujao est le seul, dans l’immédiat, qui a signé ses actes et sa reconversion dans la guérilla.
L’Algérie a fermé sa frontière avec le Mali

Aqmi et peut-être Ansar Dine, du Touareg islamiste Iyad Ag Ghali, vont probablement suivre. Combien sont-ils ? À peine un millier, semble-t-il, pour les combattants aguerris. Aujourd’hui, ils paraissent en partie dispersés. Si certains ont pu couper leur barbe et abandonner le treillis militaire pour se cacher dans des villages, c’est une solution de très court terme. Ils seront vite dénoncés par la population. D’autres essaient de fuir le Mali. Certains ont été repérés entrant au Soudan, d’autres ont été arrêtés à la frontière mauritanienne et, pour la première fois, deux djihadistes, un Algérien et un Malien, ont été interceptés à Tin Zaouaten, bourgade sur la frontière entre l’Algérie et le Mali.

Le fait est important : c’est dans le Sud algérien que les hommes d’Aqmi se ravitaillaient, très probablement avec des complicités locales. L’Algérie a décidé de jouer le jeu : elle a fermé sa frontière avec le Mali (autant que faire se peut, sur une longueur de 1 400 kilomètres), a permis le survol de son territoire aux Rafale français, qui apparemment n’en ont pas profité (ils sont passés au-dessus du Maroc), a renforcé ses forces armées à Tamanrasset et au-delà, et maintenant intercepte les djihadistes. Ces dernières années, la présence d’Aqmi (dont les chefs sont algériens) au nord du Mali permettait à Alger de se débarrasser de ses islamistes au détriment de Bamako. Il est évident qu’Alger ne veut pas voir revenir sur son sol les salafistes d’Aqmi, qui viendraient renforcer les groupes armés qui sévissent encore en Kabylie.
Les islamistes se réorganisent

Aqmi et Ansar Dine devraient bientôt être pris en étau. Après Aguelhok, les militaires français et tchadiens sont désormais à Tessalit, une mini-base, très ancienne, au nord-ouest de l’Adrar des Ifoghas. Une piste en dur, longue de six kilomètres, y a été construite il y a plus de cinquante ans. Ces derniers temps, le camp était occupé par Ansar Dine. C’est la seule piste, à l’extrême nord du Mali, où il est possible de poser un gros porteur. En janvier, les Maliens ont proposé aux Français de s’y installer. Dans un passé récent, les États-Unis avaient demandé à y implanter une base pour surveiller le Sahel. Bamako avait refusé. Tessalit est un endroit stratégique pour prendre en tenaille l’Adrar des Ifoghas, où Aqmi s’est réfugiée et cache probablement les otages enlevés à Arlit au Niger et détenus par Abou Zeïd. Le dernier otage est aux mains du Mujao.

Est-ce en prévision d’une telle situation de siège qu’Aqmi a aménagé dans le massif du Tigharghar, au coeur des Ifoghas, des caches pour les armes, le ravitaillement, le carburant ? C’est probablement la raison pour laquelle un groupe armé s’est emparé, il y a quelques mois à Tombouctou, de gros engins de chantier appartenant à deux sociétés. Le matériel a rejoint le Grand Nord. C’est là qu’il faudra aller extraire les djihadistes, "à la fourchette à escargot" selon le mot d’un militaire français au Mali.

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