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© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de L`avocat Me Mamadou Konate sur l’Affaire Birama Touré Bamako, le 04 mars 2016 L`avocat du dossier Me Mamadou Konate et le président du comité de soutien Kassim Traoré étaient devant la presse |
Après sa visite nocturne du 02 août dernier à la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako pour voir un seul détenu en la personne d’Amadou Mahamane Yattara, le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté, a convoqué dans son bureau à la Cité Administrative, le Directeur National de l’Administration Pénitentiaire et de l’Education Surveillée, Yaya Koné, le Régisseur de la MCA, Sou Dao accompagné des chefs de poste et de peloton. C’était le 03 août aux environs de 17 heures.
Avant cette réunion, le ministre Konaté avait instruit au Directeur National de l’Administration Pénitentiaire et de l’Education Surveillée d’exiger du Régisseur de la MCA de lui faire parvenir incessamment un rapport détaillé. Ce qui fut fait. La réunion du 3 août dernier a tourné court. Après avoir écouté trois ou quatre intervenants, le ministre a déclaré que le Régisseur devrait commencer d’abord à regretter le fait de « mettre sous entrave » le détenu Yattara dans une cellule de haute sécurité.
Ensuite, il commença une longue théorie sur les conventions internationales ratifiées par le Mali. Cette brillante plaidoirie en faveur des droits des prisonniers n’a pas convaincu un surveillant de prison qui ne cessait de secouer sa tête. Ce geste n’a pas plu au ministre de la Justice. « Si ce que je dis ne vous intéresse pas, vous pouvez sortir », aurait-t-il lancé, selon certaines indiscrétions. Sans perdre de temps, l’intéressé se leva et sortit du bureau du Ministre sans aucun remord. Me Konaté perd alors son sang-froid et pique une colère noire. Laissant ses autres interlocuteurs, il alla s’installer dans son fauteuil mettant ainsi fin à la réunion sous le prétexte de vouloir se contenter sur le rapport.
Le lendemain 4 août, des commentaires de la fameuse rencontre avec le ministre fusaient dans l’enceinte de la MCA. Les surveillants de prison n’y sont pas allés par quatre chemins pour dénoncer cet abus de pouvoir et d’immixtion du ministre qui veut saper leur moral. Selon plusieurs sources concordantes, le ministre Konaté veut chercher des poux sur la tête du Régisseur et des surveillants de prison qui, pourtant ne se reprochent rien dans cette affaire. La mesure punitive prise par l’administration pénitentiaire contre le nommé Yattara, prévue par le règlement n’a rien d’arbitraire, ni d’illégal. « Le régisseur est un bon chef, un vrai chef, un grand bosseur. Il passe la nuit ici à plusieurs reprises. Le régisseur s’est beaucoup battu pour l’amélioration des conditions des détenus. Il paie des ordonnances de sa poche pour certains détenus. Il écoute tout le monde. En dix neuf ans de service, je n’ai pas vu un chef comme lui. Je ne suis pas un griot. Je dis ce que je pense », déclare un gardien de prison. « Il y a plus de 1600 détenus à la prison construite pour 400 à 600 personnes. Les prisonniers sont entassés dans des cellules pour faute de place. L’eau entre dans certaines chambres. Il y a beaucoup de problèmes dans les prisons. Ce n’est pas la faute des surveillants de prison. Pourquoi le ministre, qui parle de violation des droits de l’homme, ne ferait rien pour la construction d’une nouvelle prison. », nous a confié un surveillant de prison visiblement remonté contre les agissements du ministre.
Il y a des problèmes sérieux à la MCA auxquels le ministre Konaté doit s’attaquer notamment la surpopulation carcérale, source de maladies surtout en cette période. En début de semaine, un cas de tuberculose a été découvert. Ce qui a conduit l’administration pénitentiaire à prendre des mesures pour tester tous ceux qui ont eu un contact avec le malade en question.
Affaire à suivre !
C. Doumbia
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