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Conflits à Kidal-récurrence des attaques terroristes Hold-up de la paix au Mali
Publié le vendredi 12 aout 2016  |  Le Républicain
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© AFP par STRINGER
Forum de Kidal




14 mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers inter-maliens d’Alger, la paix n’a jamais paru aussi lointaine qu’aujourd’hui au Mali. On assiste à une recrudescence des attaques djihadistes sur l’ensemble du territoire national. De la signature de l’accord à aujourd’hui, juin 2015-début août 2016, les attaques terroristes, les conflits interethniques et le grand banditisme ont fait plus de 600 morts dans le pays. Sur invitation du Haut représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’accord, les responsables du Gatia et de la CMA doivent se réunir aujourd’hui vendredi 12 août 2016 à Bamako afin de trouver une solution aux affrontements sanglants quasi ininterrompus qui les oppose pour le contrôle de la ville de Kidal.

Plus d’une année après la signature de l’accord de paix historique d’Alger, le retour d’une paix définitive au Mali est de plus en plus incertain. A Kidal, les groupes armés, le Gatia et la CMA, en lutte pour le contrôle de la capitale des Iforas, s’affrontent quasi quotidiennement depuis fin juillet 2016. Les combats ont repris, le mardi passé, 9 aout 2016, aux alentours de la ville de Kidal, plus précisément à Edjerer, zone située à une cinquantaine de km de la ville de Kidal. Les belligérants se renvoient la responsabilité de cette reprise des hostilités qui sont encore en cours.

Les états majors des deux groupes armés signataires de l’accord pour la paix au Mali se livrent à une guerre de communication. Chaque camp, tout en réaffirmant son attachement à l’accord de paix, se justifie ou se dédouane de la violation du cessez-le-feu pourtant prôné par le dit accord. Juste après la reprise des hostilités, dans un communiqué, Fahad Ag Almahmoud, le secrétaire général du Gatia, a indiqué: « le HCUA a attaqué ses postions situées à 65 kilomètres au nord-est de Kidal. Cette reprise des hostilités, ajoute-t-il, a été effectuée par des colonnes de véhicules parties de la ville de Kidal. Le Gatia déplore le fait qu’il lui est publiquement empêché de rentrer à Kidal tandis qu’aucune interdiction de sortie de la ville n’a été exigée au HCUA », précise Fahad Ag Almahmoud. Réplique immédiate de la Cma. Almou Ag Mohamed, porte parole des ex séparatistes, réfute les allégations du secrétaire général du Gatia. « Il ne s'agit pas ici du HCUA … mais de la CMA.

Hier comme aujourd'hui la CMA n'a pas attaqué mais a été attaquée », affirme-t-il, tout en ajoutant : « dans la vie il faut savoir ce qu'on veut! L'autre jour on demandait à la CMA de sortir de Kidal et de venir au contact loin des populations civiles et aujourd'hui qu'elle sort de Kidal, on dénonce encore!». C’est le silence radio au niveau de la Minusma après ce énième combat entre le Gatia et la CMA pour le contrôle de Kidal, une ville dans laquelle la force onusienne est présente. Contactée, après le début des hostilités, Radhia Achouri, la porte-parole de la Minusma a déclaré : « J’ai entendu que les conflits ont éclaté entre la Plateforme et la CMA à quelques 40 kilomètres de Kidal. Nous sommes en train de vérifier. Nous n’avons pas de troupe au-delà d’un rayon de 25 kilomètres de Kidal.

Il se fait tard et nos avions ne survolent pas la nuit. Nous sommes en train de voir avec Barkhane. Je ne nie pas, je ne confirme pas ». Quid du bilan de ces nouveaux affrontements ? Les sources proches du Gatia avancent 2 morts dans son rang et plus de 30 morts dans celui de la CMA. Sur invitation du Haut représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, les responsables des deux groupes armés doivent se rencontrer aujourd’hui vendredi 12 août 2016 à Bamako pour trouver un consensus. Dans ce sens, la CMA a dépêché, hier jeudi 11 août 2016, une mission composée de hauts responsables du mouvement (Algabass Ag Intalla, Hassan Fagaga, Brahim Ould Sidati, Inawilin Ag Ahmed et mossa Ag Charatmaman) à Bamako.

Le mois passé, les affrontements entre les deux groupes armés ont fait au moins une trentaine de morts. Dans l’après midi du lundi 19 juillet 2016, une dispute entre des combattants du Gatia (Plateforme) et du HCUA (CMA), a fait deux morts, malgré l’entente signé entre eux, deux jours avant, à Niamey, la capitale nigérienne. Le Gatia quittera la ville de Kidal au détriment de la CMA à la suite des violents combats entre les deux groupes le 21 et 22 juillet 2016. Une trentaine de personnes, de part et d’autre, y laisseront la vie. Le 31 juillet 2016, des nouveaux combats entre les deux groupes armés à Edjerer feront 6 morts.

Le spectre de Iyad Ag Ghaly
Du nord, le terrorisme s’est déplacé au centre et au sud du Mali. Ansardine, le groupe djihadiste de Iyad Ag Ghaly harcèle les Famas et les casques bleus de la Minusma sur l’ensemble du territoire national. Le 8 aout 2016, un convoi de la Minusma saute sur une mine au sud d’Aguelhok, région de Kidal. Un casque bleu perdra la vie dans cette attaque revendiquée par Ansardine. Un jour avant, le 7 aout, un convoi de ravitaillement des FAMAs tombe dans une embuscade entre Ténenkou et Diafarabé, dans la région de Mopti. Les corps de 5 soldats portés disparus seront repêchés dans le fleuve Niger. Une enquête a été ouverte, selon le ministère de la défense du Mali, pour faire la lumière sur les circonstances de leurs morts. Une fois de plus, Iyad Ag Ghaly revendique l’attaque.

Ansardine a aussi revendiqué l’attaque du poste de l’armée malienne à Nampala le 19 juillet 2016 passé. Après l’attaque, le gouvernement malien a communiqué, dans un premier temps, un bilan de 17 morts et 35 blessés. 15 jours après le drame et le lendemain de la publication des images de 5 militaires maliens capturés par Ansar Dine, le ministère de la Défense a légèrement revu à la hausse le nombre de blessés qui serait, aujourd’hui de 37. Le ministère a reconnu la disparition de 6 militaires maliens.
De la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, plus de 600 personnes ont trouvé la mort au Mali.

Madiassa Kaba Diakité
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