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Bamako : Libération des voies publiques : les péchés mignons d’une action de salubrité
Publié le vendredi 12 aout 2016  |  L’Indicateur Renouveau
Opération
© aBamako.com par Androuicha
Opération assainissement du district de Bamako.
Bamako, le 3 août 2016. Les autorités de la ville de Bamako ont entrepris une vaste campagne de démolition des hangars installés illégalement aux abords des voies publiques.




La libération des grandes artères de la capitale est une démarche approuvée par les Maliens. Mais le bon sens voulait des mesures d’accompagnement en amont pour sauver de milliers d’emplois informels, gain-pain d’honnêtes citoyens.

Lancée depuis une dizaine de jours, l’opération de libération des voies publiques avance dans un rythme soutenu. Toutes les collectivités s’attèlent à faire du projet une réalité. L’acte premier du règne de Mme Ami Kane-Sacko, le gouverneur du district, a été de passer un vigoureux coup de balai sur la capitale. Pour cette raison, elle essuie quotidiennement une volée de bois verts, mais aussi des encouragements. La seule évocation de son nom alimente aussitôt le débat.

Certes, les travaux ont permis de donner une nouvelle visibilité à la Cité des Trois caïmans, mais les opérations du gouverneur ont aussi laissé des traces en termes de dégâts matériels et financiers. Selon le président du Groupement des commerçants des marchés, Hama Abbas Cissé, cette opération a mis plusieurs secteurs d’activités en difficultés.

“Des milliards sont partis en fumée. Nous ne sommes pas contre la libération des voies publiques pour l’embellissement de la capitale. Mais, le processus devait commencer par le recensement des commerçants pour dégager une place. Rien de cela n’a été”, déplore-t-il.

Le président de la Fédération des syndicats des conducteurs et du transport, Marafa Touré, pense aussi que le gouverneur Ami Kane n’a pas été prudent avec les acteurs. Une telle opération d’envergure, se défend-il, implique tous. “La propreté de la capitale est une préoccupation partagée. Mais prendre une mesure qui va mettre des milliers de jeunes sur le chemin de banditisme et de l’exil n’est pas la bienvenue”, martèle-t-il à la faveur d’une assemblée générale.

“Le gouverneur a volontairement ignoré le rôle que jouent les organisations faîtières. Et bonjour les dégâts ! Nous n’avons jamais été consultés. C’est pourquoi, nous exigeons l’arrêt des opérations, le recasement des déguerpis dans les bâtiments administratifs inoccupés comme solution immédiate, le dédommagement de certains déguerpis ayant des autorisations permanentes…”

Ces cris peuvent s’entendre d’un point de vue purement humain. Les déguerpis nourrissent des milliers de familles avec leurs recettes journalières.

Même s’ils ont illégalement occupé le domaine public et surtout fini par croire qu’ils étaient dans leur bon droit, mais un constat est réel, ce malentendu est encouragé par l’absence d’application de règles normatives, surtout quand elle n’est pas accompagnée de toutes sortes de considérations para-sociétales de la part de l’exécutif. C’est pourquoi des observateurs pensent que chaque action publique doit mobiliser l’adhésion des différentes parties avant sa mise en œuvre.

A la lumière des propos des commerçants, Mme Sako Ami Kane semble ignorer la mesure de prudence dans l’exécution de l’opération. Elle devait aller dans la dynamique de son prédécesseur. L’ancien gouverneur du district de Bamako, Hadi Traoré, concertait les maires et les services techniques de la capitale pour trouver une solution aux engorgements des grandes artères. Même si la procédure n’a été une réussite totale, certaines voies ont été libérées sans dégâts énormes.

Bréhima Sogoba
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