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Focus «Le Mali n’est pas à l’abri d’un putsch militaire», écrit Joseph Brunet-Jailly, chargé d’enseignement en Sciences-Po auteur d’un livre «Le Mali contemporain»
Publié le lundi 15 aout 2016  |  L’Inter de Bamako
Joseph
© Autre presse par DR
Joseph Brunet-Jailly
Joseph Brunet-Jailly, Consultant et enseignant en Sciences Po à Paris




Le Mali sous tutelle de la Communauté internationale : une impasse ! C’est le sous titre de l’ouvrage «Le Mali contemporain» de Joseph Brunet-Jailly, Jacques Charmes, Doulaye Konaté «Si aucune initiative politique n’est prise, il faut craindre qu’à nouveau un lieutenant ou un capitaine se sente appelé. Le contexte de déliquescence dans lequel se trouve notre pays ne l’épargne pas d’un pronunciamiento. Tous les ingrédients sont là pour ce faire.»
C’est une parodie d’Etat qui s’est reconstruite en 2013, avec les élections souhaitées par la «communauté internationale». La démobilisation des citoyens qui se conjugue avec l’érosion de la confiance à l’égard de l’Etat et la hausse du sentiment d’insécurité sont autant de signaux inquiétants qui doivent être pris en compte pour éviter un basculement du pays dans l’instabilité.
La situation est donc extrêmement instable. En même temps, la population s’est rendu compte de la totale impuissance de l’Etat. Il semblerait que neuf sur dix des hommes adultes des régions qui ont été occupées possèdent maintenant une ou plusieurs armes, et soient décidés à se faire justice. La multiplication des attaques de tous genres en est la conséquence.

«Et Kati ne fera plus peur à Bamako», dixit IBK
Lorsque le nerf de la guerre au Mali est la drogue et lorsque nos dirigeants laissent s’installer des narcotrafiquants dans le septentrion et exportent le terrorisme dans les pays frontaliers, il y a lieu à parier que ni la MINUSMA, ni Barkhane ne peuvent assurer la stabilité au régime IBK. Et pour cause, la France affaiblit le gouvernement du Mali et accorde un appui logistique aux groupes armés. Dans un tel contexte un soulèvement général des Maliens n’est pas exclu à Bamako, qui pourrait se solder par la fuite des sponsors français (Barkhane et MINUSMA).

Gologo avait prédit une seconde révolution au Mali
Docteur Mamadou El Béchir Gologo (Paix à son âme), doyen et homme éclairé, membre fondateur du parti de l’indépendance (US-RDA) et observateur de la scène politique malienne, avait dit ceci : «Une seconde révolution attend le Mali, elle sera très sanglante. Ce sera un nouveau départ pour notre pays. Le monde entier convoitera le Mali». L’air du temps serait propice à une seconde révolution enclenchée par le déguerpissement des propriétaires des kiosques à Bamako.

Décomposition de l’Etat : la part d’ATT
Le général Amadou Toumani Touré a tourné le dos aussi bien à la décentralisation qu’à la démocratie : les ressources et le pouvoir de décision sont restés concentrés à Bamako, le progrès vers la démocratie a été remplacé par le consensus monnayé en espèces sonnantes et trébuchantes, les partis politiques ne s’intéressant- il faut bien le reconnaître qu’à la distribution des avantages du pouvoir.

Titre foncier attribué à l’ASSEP: la disparition du soit transmis N°0691/PR C II du 04 avril 2016 au PR-TGI a-t-elle un lien avec la nomination de Me Mamadou Ismaël Konaté au ministère de la Justice ?
Cela fait bientôt une année que certains directeurs de publication, des ayant droits à des parcelles attribuées par le gouvernement à l’Association des éditeurs de la presse privée écrite (ASSEP) floués, ont saisi la justice, tout en adressant une lettre ouverte au président IBK afin qu’il tranche pour de bon la grande opacité qui entoure cette gestion foncière.
Rappelons que ce titre foncier N°8124 en commune VI qui fait l’objet d’un arrêté interministériel N°4991 du 7 décembre 2011 est un faux arrêté ; la superficie du titre foncier attribuée à l’ASSEP est de 4 ha 99 a 97 ca.
Arrêté interministériel qui, selon nos enquêtes, est faux quand on se réfère à la loi et aux décrets d’application du Code domanial et foncier qui stipulent : les collectivités territoriales disposent de leur domaine privé immobilier. Toutefois : lorsqu’il s’agit de terrain nu, l’attribution ne peut s’effectuer qu’après approbation du préfet pour les superficies supérieures à 1000 m2 mais inférieures ou égales à 5000 m2. Le Conseil de ministres intervient au-delà de 5 ha.
Récemment, un groupe de directeurs de publication a introduit une plainte «soit transmis N°0691/PR C II du 04 avril 2016 au PR-TGI C VI contre Dramane Aliou Koné et autres au tribunal». Ce dossier, selon nos investigations, aurait aussi disparu. Chose incompréhensible ! Mais prévisible, car l’actuel ministre de la Justice entretient de très bonnes relations avec le groupe des «bandits de la presse».
Comment un dossier peut disparaître d’un tribunal à un autre dans la même sphère géographique ? Alors s’il s’agit bien d’un acte crapuleux commis par des hommes de la plume, l’Etat doit sévir.
Aujourd’hui, un réseau de détenteurs de sceaux des édiles des communes de Bamako a été démantelé par les limiers. Or à une époque récente, le maire de la commune VI aurait accusé un de nos confrères de vol de copies de lettres d’attribution de parcelles dans son bureau.

Notre force, c’est notre justice pour lever le voile sur une des corporations dont certains membres se croient intouchables. Ne dit-on pas que force doit rester à la loi ? Au Mali, on se sert du droit pour tuer le droit. Un gouvernement ne peut accomplir sa mission que si les lois sont respectées.

POINT DE MIRE: La colonisation a exploité l’Afrique
Les promoteurs de la colonisation, à l’instar de Jules Ferry ou de Pierre Leroy- Beaulieu, ne cachaient pas que la possession de territoires avait pour but d’en tirer des profits, même s’ils se donnaient «bonne conscience»-pour reprendre l’expression de l’historien Henri Brunschwig-en affirmant leur apporter la civilisation.
L’exploitation, appelée «mise en valeur coloniale» après la Première Guerre mondiale, reposait sur quelques bases : les colonies devaient fournir des matières premières aux métropoles, leur acheter des objets manufacturés, et ne rien leur coûter.
La réussite du projet impliquait la participation des populations, qu’il fallait transformer, de ce fait, en producteurs-consommateurs-contribuables, ainsi qu’en travailleurs comme nous l’avons vu précédemment. L’exploitation économique de l’Afrique privilégia donc les échanges.
Le commerce intérieur, assuré jusqu’alors par des «traitants», autochtones ou étrangers, dut se reconvertir et s’intégrer aux conditions nouvelles de la dépendance. Les exportations visaient principalement à satisfaire les besoins des industries métropolitaines.

Les richesses minières, dont aucune prospection systématique ne fut d’ailleurs effectuée avant les indépendances.
Source: L'Inter de Bamako
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