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Graine de Vérité : Pro Gatia, nous devons l’assumer…
Publié le lundi 15 aout 2016  |  Le SURSAUT
Gatia
© Autre presse par DR
Gatia Anefis




Il n’y a plus de doute, la nouvelle forme de la guerre au Nord est bien touarègue, intercommunautaire. Elle oppose les Ifoghas aux Imrads. Au regard de cette nouvelle donne, il est légitime de s’interroger sur l’extraordinaire changement de situation dans ce conflit en l’espace de trois ans. Elle est passée d’une revendication indépendantiste avec le MNLA à la domination islamiste du MUJAO pour évoluer vers une guerre interethnique opposant Peuhls et Touaregs, avant de susciter une prise de conscience qui a abouti à la rivalité entre Ifoghas et Imghads. Cette nouvelle situation conflictuelle est venue s’ajouter, aujourd’hui au lot de nos préoccupations.
Car, en trois semaines de guerre, elle a enregistré des dizaines, voire des centaines de victimes parmi les Touaregs, en quête d’hégémonie sur la ville de Kidal. Comme si cette situation n’entravait en rien son développement, l’Etat malien se limite à des réactions de ‘’sage’’ réprobation à travers des communiqués interminables.
Les partenaires de la stabilité, la MINUSMA et la force Barkhane, se fendent sur la logique d’une protection des vies civiles pour mal dissimuler leur dessein. Or, la situation est tellement confuse qu’elle nécessite une prise de position claire et tranchée. A cet effet, une analyse respective de l’identité des forces belligérantes pourrait donner de pistes pour la prompte résorption de cette situation, qui entrave les efforts consentis ces quinze derniers mois dans la mise en œuvre de l’Accord.
L’analyse portera, en premier lieu, sur la CMA. Des dirigeants de ce groupe armé, constitué par le MNLA et le HCUA, se rebiffent et soutiennent que c’est plutôt le groupe HCUA qui s’oppose au GATIA . S’il s’agit du HCUA, il est facile de déduire que son opposition au maintien du GATIA dans Kidal se justifie par le simple fait qu’il est reconnu comme la branche politique et civile de tous les groupements islamo-terroristes qui s’opèrent de Kidal jusqu’au territoire libyen. Dans ce contexte, la présence du GATIA gène les manœuvres en cours contre l’Etat malien.
En second lieu, la deuxième force belligérante, le GATIA. Elle présente trois caractéristiques appréciables. La première est relative à son respect des fondements républicaines du Mali, ce qui lui fait attribuer, par les médias français, la dénomination saugrenue du ‘’groupe rebelle pro gouvernemental malien’’. La deuxième concerne sa force de frappe. Il dispose de régiments de combattants aguerris, qui n’ont jamais trempé dans des actions de terrorisme ou de trafics de drogues, à l’instar des autres groupes armés. Enfin la troisième caractéristique et non de moindre est historique. Il est constitué d’ethnie autochtone, majoritaire et seule susceptible de combattre toutes ces nouvelles formes de menaces, fabriquées ailleurs et imposées au Mali.
La vérité est donc toute nue : la stabilisation du Nord, notamment de Kidal, n’est pas dans l’intérêt de tout le monde. Les Ifoghas font le jeu de la France et Iyad fait l’affaire de l’Algérie. A ces deux maillons importants du retour de la paix au Nord, le Mali doit assumer son attachement à la position du GATIA. Ainsi l’on pourra procéder à une nouvelle donne.
Moustapha Diawara
Source: Le Sursaut
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