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Opération de libération des voies publiques dans le District de Bamako: Affrontements hier lundi entre protestataires et forces de l’ordre aux alentours de l’Assemblée nationale
Publié le mardi 16 aout 2016  |  Le Tjikan
Scènes
© aBamako.com par Androuicha
Scènes de violence en commune VI du district de Magnambougou
Bamako, le 16 novembre 2015. La mairie annexe de Magnambougou en commune VI du district de Bamako a été le théâtre d`une manifestation de mécontentement des jeunes qui s`insurgent contre l`inaction des autorités municipales face a la montagne d`ordures qui s`amoncelle dans le quartier.




L’opération de déguerpissement en cours à Bamako continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive. Elle a suscité d’ailleurs des affrontements hier lundi entre protestataires et forces de l’ordre aux alentours de l’Assemblée Nationale. Mais cela n’a en rien réussi à arrêter le gouverneur Amy Kane dans son élan. Un élan qu’elle puise du soutien du chef de l’Etat, du gouvernement, de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM), des autorités traditionnelles du District de Bamako et de la plupart des organisations faitières des commerçants détaillants. Cependant, cette opération commence déjà à donner l’impression d’une chose bâclée puisqu’il n’existe pas véritablement de suivi en la matière. Et du coup, certains commerçants déguerpis commencent déjà à occuper les endroits d’où ils ont été déguerpis.
Pour la réussite de ces opérations de déguerpissement, toutes les collectivités dans le District de Bamako ont été mises à contribution. Ce qui leur cause quotidiennement des critiques de la part de certains et des encouragements de la part d’autres. Car cette opération est loin de faire l’unanimité.
Faute de suivi, certains occupants illégaux recommencent à revenir occuper les espaces d’où ils ont été déguerpis. C’est le cas sur le tronçon marché Dabanani-Assemblée Nationale.
En effet, ces opérations ont débuté à Bamako le 21 juillet dernier par les alentours du cimetière de Niaréla.
Nombreux sont ceux qui n’avaient pas cru que le gouverneur Amy Kane allait mener cette opération à terme comme ce fut le cas à plusieurs reprises sous le régime du président Amadou Toumani Touré où des opérations similaires ont été menées partiellement. Car il suffisait que les commerçants fassent du bruit pour que ces opérations soient suspendues par les autorités d’alors. Ce qui fait que les occupants illégaux revenaient toujours occuper les espaces d’où ils ont été déguerpis.
Contrairement à ces opérations, celle en cours est menée par une femme connue pour son courage et sa détermination. Toute chose qu’elle a prouvée ailleurs et qui lui a valu la confiance des plus hautes autorités du pays en la nommant gouverneur de Bamako en cette veille de sommet Afrique-France que Bamako doit abriter en janvier 2017.
Ainsi, sans tarder, Amy Kane, après sa prise de fonction s’est mise à l’œuvre. Après avoir diligenté une campagne d’information et de sensibilisation menée auprès des notabilités, des autorités coutumières et religieuses, des associations de jeunes et de femmes, des opérateurs économiques concernés, Mme le Gouverneur est vite passée à l’acte.
Très rapidement, les Bamakois se sont rendus compte que le tout nouveau gouverneur du District est déterminé à raser sans ménagement les kiosques et autres hangars illégalement érigés sur les voies publiques. Résultat : en quelques semaines, les avenues et le centre-ville de Bamako ont été débarrassés de nombreuses installations anarchiques. Le coup est très dur à supporter pour des commerçants et étalagistes désemparés dont certains ne croyaient pas que les choses allaient se passer ainsi. Ce qui pousse certains commerçants déguerpis à protester et même à opposer de la résistance aux agents démolisseurs sous les ordres du gouverneur Amy Kane.
C’était le cas hier lundi 15 août aux alentours de l’Assemblée Nationale du Mali. Les occupants illégaux de la voie publique qui ont été déguerpis au niveau du marché Dabanani avaient dressé des barricades enflammées pour manifester leur mécontentement et demander l’arrêt immédiat des opérations. Et très vite, cette manifestation s’est transformée en affrontements avec les forces de l’ordre.
Selon Lassana Sylla, un cordonnier devant l’Assemblée Nationale, un groupe de personnes est venu aux environs de 10 heures avec des cailloux, des lance-pierres, des pneus et de l’essence. Et lorsqu’ils voulaient dresser les barricades enflammées, des policiers ont tenté de les en empêcher. Ce qui a donné lieu à des affrontements, explique M. Sylla. Selon qui, d’autres policiers du 1er arrondissement vont venir en renfort à leurs collègues en plus des éléments de la Garde Nationale.
Mais avant l’arrivée des renforts, les jeunes de la commune 2 avec à leur tête Aliou Koné, président de l’Association Kouroukan Fouga vont intervenir pour éteindre le feu allumé par les commerçants protestataires. Mais aussi ramasser les cailloux et les autres barricades déposées sur la route par les protestataires.
Pour Aliou Koné, c’est leur devoir civique en tant que jeunes d’empêcher les manifestants de casser les biens publics. Selon lui, il y’a parmi ces manifestants, des jeunes bandits qui profitent des évènements pour faire des pillages.
Pour lui, lors de ces affrontements, quelques manifestants et un policier ont été blessés.
Pour rappel, lors d’une rencontre entre Amy Kane, les leaders d’opinion et les délégués des commerçants et artisans après les premiers incidents survenus après le démarrage de ces opérations, le gouverneur avait présenté ses excuses pour ce qui s’est produit. Avant de promettre la poursuite des opérations jusqu’à terme. « Tout est négociable sauf l’arrêt de l’opération de libération des voies publiques », avait-elle martelé. Ce qui prouve sa détermination à aller jusqu’au bout de cette mission à elle confiée par les plus hautes autorités du pays qui l’appuient d’ailleurs. Ce qui prouve aussi que des manifestations du genre de ce qui est arrivé aux alentours de l’Assemblée Nationale hier lundi ne vont pas la dissuader dans sa mission.
Un seul bémol : Ces opérations ne bénéficient pas sérieusement d’un suivi. Ce qui fait que certains déguerpis sont en train de trouver des formules pour réoccuper les espaces d’où ils ont été déguerpis. Car convaincus qu’après le passage des bulldozers, c’en est fini pour cette opération.

Souleymane Birama Minta (Stagiaire)
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