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Cheick Tidiane Seck: "La division du Mali ne sert que ceux qui ont le pouvoir"
Publié le dimanche 10 fevrier 2013  |  Humanié.fr




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En concert samedi soir à l’Alhambra, au Festival au fil des voix, le maestro malien, revenu de son pays le coeur en charpie, évoque ses souffrances d’avoir vu son pays aux mains de la barbarie.

Dans quel état d’esprit êtes-vous revenu du Mali, il y a deux semaines ?

Cheick Tidiane Seck. Avec de la colère, modulée cependant par ma conviction qu’il faut garder espoir. Colère de constater, de mes propres yeux, une barbarie dont je n’aurais jamais imaginé qu’elle allait contaminer le Mali. Colère contre les dirigeants qui ont enfoncé le peuple malien dans la misère, à cause de la course au pouvoir et de la corruption, à cause du détournement de la démocratie au profit de la classe des nantis, à cause de l’analphabétisme que cette classe n’a pas veillé à endiguer… Toutefois, la veille de mon retour en France, j’ai eu un petit peu de baume sur le cœur. Je suis allé jammer dans une salle de Bamako appelée le Parc des princes, pour conjurer le cafard qui m’habitait. Etaient rassemblés des musiciens de toutes ethnies – songhaï, malinké, bamanan, touareg… Ce soir-là, le Mali que nous avons toujours cultivé ensemble était intact.

Dans votre album Guerrier, la chanson « Mali den – People » rend hommage au peuple malien…

Cheick Tidiane Seck. Oui. "Mali den" signifie "fils du Mali". J’ai complété le nom du morceau avec « People », pour que l’on comprenne que j’évoque le peuple. En fait, j’avais composé la musique il y a longtemps, un jour où j’étais en compagnie d’Amadou Bagayoko, connu, en Occident, comme étant la moitié du tandem Amadou & Mariam [lauréat, hier, de la Victoire de la Musique pour le meilleur album de musique du monde, NDLR]. Amadou est un formidable guitariste. Nous nous sommes connus en 1968, il avait quatorze ans, j’en avais quinze. A l’époque, j’allais déjà à la recherche de disques, au cœur du marché de Bamako. Dans ce gigantesque bazar populaire, je dénichais des vinyles de France, d’Angleterre, des Etats-Unis, des chefs-d’œuvre de la Motown. Pour revenir à mon nouvel album, j’ai travaillé dessus avant que le putsch soit perpétré. Mais il y avait, quelque part en moi, une intuition. J’ai eu besoin de rappeler que nous sommes tous les enfants du Mali.

Vous-même avez une ascendance issue de différentes régions et cultures…

Cheick Tidiane Seck. Oui, coule en moi du sang sénoufo, toucouleur et malinké. Je me revendique de toutes les ethnies du Mali. La division ne sert que ceux qui ont le pouvoir ou qui le veulent à tout prix, elle sert ceux qui la manient à la manière d’une arme contre les plus démunis.

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