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Face aux défaites militaires de la CMA : La France lâche son protégé
Publié le lundi 22 aout 2016  |  L’Inter de Bamako
Jean-Yves
© AFP par DR
Jean-Yves Le Drian avec les soldats de Serval pour le Nouvel An
Mardi 31 décembre 2013. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Dian, a passé le réveillon auprès des soldats français déployés à Gao et à Bamako dans le cadre de l`opération Serval.




Conscientes de son soutien négatif dans la stabilisation du Mali et fatiguées de voler toujours au secours la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) pour le contrôle de Kidal, les autorités françaises se sont déchargées sur le gouvernement malien à réunir les deux protagonistes à Bamako pour une issue heureuse à cette épineuse question. Tant mieux si la France a compris que la solution du problème malien est entre les mains des Maliens et non entre ses mains.

La crise politico-sécuritaire dans laquelle est plongé notre pays depuis 2012 reste et demeure un problème purement malien. N’en déplaise aux ennemis de la paix tapis dans l’ombre et dont l’ingérence ses dernières années dans les affaires intérieures de notre pays a davantage creusé le fossé entre les fils d’une même nation qui se regardent désormais en chiens de faïence.

Et il va s’en dire que sa solution est entre les mains des Maliens qui ont été utilisés les uns contre les autres par la diplomatie impérialiste française dans l’unique but de s’emparer de nos richesses.

La preuve : les deux groupes rivaux (GATIA et CMA qui se battent pour le contrôle de la région de Kidal ont entamé sous l’égide de la médiation algérienne les négociations depuis quelques semaines à Bamako.

Si la France avait vite compris que le règlement de la crise malienne était entre les mains des Maliens, elle allait nous épargner une guerre fratricide avec son lot de morts, d’orphelins, de déplacés et de réfugiés en soutenant les bandits de la CMA qui désirent régner en maîtres absolus sur un territoire à eux seuls en y menant des activités illicites (trafic de drogue, de cigarettes, d’armes…).

Ce retournement de veste de la part de la métropole est le couronnement d’un échec de la politique française qui avait pris le soin sur elle de confier le sort du Mali à d’autres pays pour le dépecer afin de satisfaire sa boulimie en puisant à grande satiété ses ressources naturelles. Il traduit aussi l’échec du soutien de la France à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui ne cesse de subir des revers militaires chaque fois qu’elle engage des combats contre un groupe ennemi. Elle a été vaincue par Alqaïda et plusieurs fois par le GATIA.

Mais après chaque défaite, la France lave son affront en livrant une guerre sans merci contre ceux qui ont mis en déroule son «enfant». Le dernier en date est l’expulsion du GATIA de Kidal. Il est à rappeler que ce groupe avait pris le contrôle de Kidal lors des affrontements du mois de juillet dernier.

Fatiguée d’apporter son soutien (diplomatique, militaire et financier) sans faille aux responsables de la CMA qui n’excellent que dans le trafic de drogue, la France serait sur le point de lâcher son protégé qui devient de plus en plus encombrant. Elle est accusée de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par les organisations de défense des droits de l’homme.

Aussi, entretient-elle une société esclavagiste avec la bénédiction de la France qui se dit pays des droits de l’homme. Mais là où les autorités françaises n’arriveraient pas encore à comprendre, ce sont les multiples défaites subies par la CMA qui faisait croire à l’opinion internationale qu’elle disposait des armes lourdes pillées dans les garnisons libyennes en 2011 et des hommes du désert aguerris au combat.

Finalement, c’est la défaite de la CMA face au GATIA il y a deux semaines qui a fait déborder le vase.

Pour sauver les meubles, une délégation du groupe narcotrafiquant est dépêchée d’urgence à Bamako pour prendre langue avec les responsables du GATIA. Cette rencontre, on le sait, est un moyen de faire taire les armes. Elle donnera une chance aux négociations au cours desquelles chaque partie aura l’occasion de défendre ses revendications sur la question de Kidal.

Une zone que la CMA voulait en faire une affaire personnelle en écartant les autres sur des bases ethniques et non de projet de développement pour la 8è région administrative du Mali.

La France sait maintenant qu’avec les revers militaires de son protégé, elle a intérêt à laisser les Maliens gérer leur propre problème dont la clé de sortie est entre leurs mains et non dans celles d’une puissance étrangère qui n’agit que pour ses intérêts.

Yoro SOW

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