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Attentats-Suicides, Pose De Mines… Cet autre front ouvert par les narco djihadistes
Publié le lundi 11 fevrier 2013  |  Le Prétoire




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Au moment où les troupes franco-africaines achèvent la reconquête du Nord avec la prise de Tessalit, les djihadistes optent pour la guérilla afin de terroriser d’avantage la population. Les islamistes sont-ils en train d’ouvrir un nouveau front de l’intérieur ? En tout cas, tout porte à croire que les groupes islamistes armés, qui ont refusé le choc frontal avec les soldats français et maliens, semblent avoir opté pour un recours aux attentats suicides et à la pose de mines.

Après le premier attentat suicide recensé au Nord, l’inquiétude est de taille dans la ville de Gao avec l’arrestation de deux jeunes portant des ceintures d’explosifs sur la route menant à Bourem et à Kidal et un troisième attentat dans la nuit du samedi au dimanche par un kamikaze. L’armée malienne est en état d’alerte à Gao: le nombre des patrouilles a doublé et les contrôles renforcés. C’est donc bien une nouvelle phase du conflit qui est désormais ouverte.

Les attentats ont été revendiqués par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), l’un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions. Le Mujao avait dit avoir créé une nouvelle zone de conflit, promettant d’attaquer des convois, de poser des mines et d’organiser des kamikazes.
Il faut être conscient que la reconquête du Nord s’est réalisée de manière très rapide, surtout au regard de la superficie de cette zone. Il reste fatalement des combattants salafistes dans les zones reconquises. Ils se cachent parmi la population des villes, ou se sont mis à l’écart des localités, mais ils pourront commettre un travail de harcèlement qui prendra plusieurs formes: attentats, attentats-suicides, pose de mines, braquage de véhicules sur les axes les moins surveillés. Des groupes armés comme Mujao Aqmi et Ansar Eddine disposent de moyens de mener une action terroriste de long terme, malgré les lourdes pertes lors des frappes de l’armée française.

D’après les autorités françaises, plusieurs centaines de salafistes ont été tués dans les différents combats qui les ont opposés aux forces françaises et maliennes. Ce qui veut dire que même s’ils ont été durement atteints, il reste plusieurs centaines, voire des milliers de combattants aguerris, mobiles et très biens armés dans cette zone. En réalité, dans certaines localités du nord, ont ne sait pas de quel soutien ou quel rejet, ces combattants peuvent jouir. Il va très certainement y avoir des éléments qui vont abandonner le combat et tenter de partir à l’étranger, mais il restera des centaines d’autres au nord Mali pour combattre l’armée malienne appuyée par les troupes françaises et celles de la Misma, avec une stratégie de guérilla. Il faut dire également qu’on aura un ralliement d’une partie des combattants d’Ansar Dine à des mouvements comme le Mnla et le Mia. C’est le topo des loups qui voudront se faire passer pour des agneaux afin d’accéder à la bergerie. Pour les leaders du Mujao et les combattants d’Aqmi, les deux alternatives seront en revanche le combat de longue durée ou la fuite vers des pays voisins. C’est pour dire que les islamistes, bien que repoussés aux frontières, peuvent continuer à représenter une menace sérieuse dans la région.

Très certainement va-t-on revenir à des formes de menaces comme il en existait avant la crise malienne, disons avant l’occupation des trois régions du Nord. Des possibilités d’attentats, d’enlèvements, voire d’accrochages avec des services de sécurité ne sont donc pas à exclure dans des pays comme le Niger, la Mauritanie ou l’Algérie, même si par ailleurs, ces pays font des efforts pour combattre ces différentes formes de menace. Autre inquiétude, plus politique celle-là, c’est que l’on a assisté, dans la zone, et en particulier en Mauritanie, dans certains milieux religieux, à une véritable condamnation de l’intervention française.

Nouhoum DICKO

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