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Accident vasculaire cérébral : La prévention est indispensable
Publié le mardi 23 aout 2016  |  L’Essor




Chez l’adulte, l’AVC est la première cause d’handicap et la deuxième cause de démence après l’Alzheimer
Le contrôle des facteurs à risques est la seule prévention contre cette dégradation brutale de l’état de santé. L’accident vasculaire cérébral (AVC) ou l’attaque cérébrale est un dysfonctionnement neurologique d’installation brutale ou soudaine liée à une lésion vasculaire. C’est une défaillance de la circulation du sang qui affecte une région plus ou moins importante du cerveau. Il survient à la suite de l’obstruction ou de la rupture d’un vaisseau sanguin. Il provoque la mort des cellules nerveuses. Elles sont alors privées d’oxygène et des éléments nutritifs essentiels à leurs fonctions. Chez la majorité des gens, il n’y a pas de signes précurseurs d’une crise.
Le professeur Youssoufa Maiga, chef du service de neurologie au CHU Gabriel Touré, a souligné que cette pathologie occupe une place prépondérante en termes de santé publique. Elle est la première cause d’hospitalisation des services neurologiques. C’est l’une des causes les plus importantes de demandes de scanner au Mali. Chez l’adulte, l’AVC est la première cause d’handicap et la deuxième cause de démence après l’Alzheimer. Le professeur précise qu’en dépit des avancées tant sur le plan diagnostic que thérapeutique, les AVC restent un problème de santé publique. L’Afrique était considérée comme le continent n’ayant pas d’AVC. La tendance est en train de s’inverser. L’intrusion massive de l’AVC dans les foyers africains est due aux changements des habitudes et à la transition démographique. Si rien n’est fait, prévient le professeur Youssoupha Maiga, le fléau peut compromettre le développement des pays africains, car cette pathologie touche les jeunes en âge de production. En Afrique subsaharienne les accidents vasculaires cérébraux (AVC) représentent la troisième cause de mortalité et la première cause d’incapacité motrice dans les grands centres de neurologie. Ils surviennent souvent chez des sujets de plus de 50 ans. L’OMS a noté que le nombre de décès chez les adultes jeunes (15-45 ans) est relativement élevé dans les pays en voie de développement : plus de 30% contre 20% dans les pays riches.
Le cerveau est un organe noble qui ne supporte pas d’être privé de sang. Sa consommation en sang est assurée par les artères et le drainage est assuré par les veines. Cette consommation est évaluée à 100 ml de sang par 50 g de matières cérébrales par minute. Toute situation tendant à réduire cet apport de sang ou d’oxygène fait souffrir le cerveau. Si cette souffrance se poursuit, elle va aboutir à des lésions irréversibles.
Les différents types d’AVC sont définis selon leur siège. Il y a des AVC liés aux lésions artérielles et des AVC liés aux lésions veineuses. Les AVC liés aux lésions artérielles sont les plus fréquents et les plus redoutables.
Dans ce groupe d’AVC, l’accident vasculaire ischémique survient à la suite de l’obstruction d’un vaisseau qui va provoquer une souffrance de la zone qui doit être irriguée par cette artère. Si cette souffrance continue, elle va aboutir à une nécrose. L’autre type d’AVC artériel est appelé l’accident vasculaire cérébral hémorragique. Il est en rapport avec la rupture d’un vaisseau. La conséquence sera l’inondation du tissu cérébrale par le sang. Cette inondation sera responsable d’une souffrance, parce que le vaisseau qui est destiné a apporté le sang est cassé. Elle représente environ 20 % des cas, et c’est la forme d’AVC la plus grave. Elle est causée par une hypertension de longue date. En plus de priver une partie du cerveau d’oxygène, l’hémorragie détruit d’autres cellules en exerçant de la pression sur les tissus. Elle peut se produire au centre ou à la périphérie du cerveau, tout juste sous l’enveloppe crânienne. Parmi les autres causes, plus rares, d’hémorragies cérébrales figurent les crises d’hypertension, une hémorragie dans une tumeur cérébrale et des problèmes de coagulation sanguine.
Concernant les signes, toute pathologie neurologique d’installation brutale ou soudaine doit faire penser à un accident vasculaire cérébral. « Tout dysfonctionnement neurologique s’installant soudainement ou brutalement doit être considéré comme un AVC jusqu’à preuve du contraire. Il doit conduire à une consultation urgente ou la mise en route d’exploration, afin d’infirmer ou de confirmer la maladie », a insisté le professeur Maïga. Selon la zone atteinte dans le cerveau et l’étendue de l’AVC , les signes varient legèrement. Ils peuvent apparaître brutalement, même pendant le sommeil ou progressivement. Il n’y a pas de règle.
un réel problème de santé publique.Cependant, il peut s’agir d’un déficit moteur d’un membre ou des troubles du langage, d’installation brutale ou des troubles à vision d’installation brutale. Il peut notamment s’agir d’une perte de sensibilité d’installation brutale. Dans tous les cas, il faut s’alarmer en présence des symptômes suivants : une faiblesse musculaire ou une paralysie de la face de la main, du bras, de la jambe ou encore de tout un côté du corps. Une sensation de fourmillement et un engourdissement d’une partie du corps, des difficultés à parler, une perte subite de la vision totale ou partielle d’un œil ou des deux yeux, un mal de tête brutal et inhabituel, des étourdissements, des pertes d’équilibre ou des problèmes de coordination des mouvements.
Cette pathologie majeure devient un réel problème de santé publique. Son coût inhérent est plus important que celui de la grande majorité des maladies infectieuses. Il est indispensable de la prévenir. Le neurologue Maïga explique que la protection contre l’AVC est essentiellement basée sur la prévention et le contrôle des facteurs de risques. Parmi ces facteurs de risques, il a cité l’hypertension artérielle (qui est le chef de fil), le diabète, le cholestérol, la sédentarité et l’obésité. Il existe d’autres facteurs importants.
Le contrôle strict de ces facteurs constitue la clé de la prévention. La pratique du sport ou d’une activité physique est préconisée. Il faut adopter une hygiène de vie alimentaire en réduisant la consommation du sel, des graisses et du sucre. Mais il faut privilégier les légumes et les fruits. Quand l’AVC s’installe la prise en charge est difficile et longue. «La prévention est la pierre angulaire de la lutte contre cette maladie», a déclaré Youssoupha Maiga.
Quand cette pathologie s’installe, il est impérieux de transporter le patient, le plus tôt que possible, à l’hôpital.
L’accident vasculaire cérébral est une urgence médicale. Il nécessite un traitement immédiat, tout comme une crise cardiaque. Le patient doit arrivé à l’hôpital, de préférence, avant les trois premières heures qui suivent l’attaque, sinon il risque de perdre beaucoup de matières cérébrales. D’où l’expression des anglo-saxons « Time is brain » en français «le temps c’est du cerveau». Plus on gagne du temps, plus on sauve de la matière cérébrale. Plus on perd du temps plus on perd du cerveau.
Ce gain de temps est avantageux pour le patient mais il doit être conduit à l’hôpital dans des conditions médicalisées. Le malade doit être placé au mieux dans une ambulance ou au minimum dans une voiture. Il ne doit jamais être transporté sur une moto. La mise en route rapide des explorations est aussi essentielle.
Le pronostic dépendra de la prise en charge précoce et adaptée du patient. Le patient pourra être sauvé et les séquelles minimisées. Le traitement de l’accident vasculaire cérébral est surtout préventif. Mais le traitement curatif est médicamenteux.
La gestion des séquelles fera appel à une kinésie thérapie ou une prise en charge orthophonique. La prise en charge chirurgicale peut intervenir dans quelques rares cas. Il existe aussi des médicaments ou des techniques appelés thrombolyse. Il s’agit d’injecter un anticoagulant dans le vaisseau. Ce traitement améliore le pronostic de l’AVC. Cette technique n’existe pas encore au Mali. Le professeur Maïga assure qu’elle sera mise en place prochainement, et qu’elle sauvera beaucoup de vies dans notre pays.
F. NAPHO
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