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Le Républicain N° 4560 du 8/2/2013

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Les formateurs militaires de l’UE à Bamako / La nécessaire soumission de l’armée au pouvoir civil
Publié le lundi 11 fevrier 2013  |  Le Républicain




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L’armée malienne a besoin d’une refondation en professeur. Pour relever son niveau jugé largement en deçà de la moyenne, une équipe de formateurs européens qui était longtemps annoncé a foulé le sol malien ce vendredi 8 février 2013. Les formateurs européens arrivent dans un contexte particulier marqué par la situation très tendues entre des composantes de cette armée. Il s’agit de l’épineux conflit entre les bérets rouges et les bérets verts qui date du putsch du 22 mars 2012 et du contre-putsch du 30 avril 2012. Ainsi ce 8 février, pour faire plier les bérets rouges à la décision de la hiérarchie militaire de disloquer la 33ème Compagnie des Commandos parachutistes, en les affectant dans diverses unités, les militaires ont très tôt encerclé le camp des bérets rouges de Djicoroni. Entre les bérets verts basés à Kati et les bérets verts, c’est devenu une obscure question de lutte intestine entre les éléments des forces armées maliennes. Ces querelles entre les militaires maliens au moment où se joue l’avenir du Mali, donne l’impression que pour notre armée le Mali ne passe pas avant les égos des uns et des autres.

« C’est suite au triste spectacle d’échanges de tirs fratricides entre vous, au grand désespoir du peuple Malien et à un moment où la principale préoccupation de chaque malienne et de chaque malien devrait constituée par les opérations que nous sommes entrain de mener au Nord contre le Terrorisme et le crime organisé qui ont soumis pendant de trop longs mois déjà nos compatriotes du Nord à un véritable calvaire. Devant un tel spectacle, quel sentiment croyez vous qu’éprouvent vos frères, vos compagnons d’armes, venus vous offrir de mourir à vos cotés pour sauver votre pays ? », s’est interrogé le Président de la République, Dioncounda Traoré. Le sentiment que certains d’entre nous n’ont toujours pas compris la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons ou tout simplement ne donne aucune importance à l’existence même de leur propre Patrie. Le sentiment qu’ils sont venus peut mourir pour rien, a-t-il ajouté.
La situation interpelle gravement les pouvoirs publics sur la nécessaire observation du principe de la soumission du pouvoir militaire au contrôle du pouvoir civil. Un principe qui est «pratiqué dans toutes les démocraties du monde », selon le porte parole du Quai d’Orsay Philippe Lalliot au cours du point de presse du vendredi. « Le principe de la soumission de l’armée au pouvoir civil, est un des objectifs affichés dès le départ dans les positions françaises. C’est tellement vrai d’ailleurs que c’est notamment à la demande de la France que se déploiera très bientôt une mission de formateurs de l’Union européenne qui aura pour mission de restructurer et former les forces armées maliennes. Le rôle de l’armée dans un Etat démocratique et sa relation avec les autorités civiles et politiques en seront un élément essentiel », selon le porte parole du Quai d’Orsay. Selon lui « l’armée malienne doit obéir au pouvoir civil. Quand on parle de restauration de l’intégrité du territoire malien, cela suppose en effet le déploiement sur tout le territoire malien des forces armées maliennes sous l’autorité, le contrôle du pouvoir civil, ce qui se fait jusqu’à présent ».
Arrivée des formateurs européens
La délégation de l’Union Européenne composée des formateurs est arrivée à Bamako le vendredi 8 février 2013. Ils ont été accueillis à l’Aéroport internationale Bamako-Sénou par le chargé d’affaire de l’Union Européenne au Mali, Bertrand Soret et le Colonel Zoumana Diawara de l’armée malienne. Il s’agit du premier contingent des formateurs de l’Union Européenne. La délégation est composée de 60 militaires formateurs dont des femmes provenant de 8 pays dont la France, l’Angleterre, suède, la Finlande, la Roumanie. Peu après les salutations d’usage, le chef de la mission, le colonel Bruno Heiluin s’est prêté aux questions des journalistes : « Nous sommes les éléments précurseurs de la mission d’entraînement de l’Union Européenne au Mali (EUTM). Notre mission est d’aider à la reconstruction de l’armée malienne surtout de permettre à nos camarades maliens de tenir l’ensemble de leur territoire, de disposer d’une force armée apte à s’engager le plutôt que possible. Notre mission vise plusieurs aspects à savoir : le conseil, l’expertise dans le domaine spécifique et un domaine de formation de façon à ce que l’armée malienne dispose le plus rapidement possible des bataillons aptes à s’engager ». A l’en croire, la mission doit former le volume approximatif de quatre bataillons sur une durée de 15 mois et doit être lancée dans la mi-février. « J’ai pour objectif de contacter la chaîne de commandement de l’armée malienne. Maintenant je ne suis pas là pour m’occuper des aspects politiques de l’État malien. Je n’ai pas d’interlocuteur particulier. L’objectif étant pour nous de chercher les moyens pour que les bataillons qu’on aide à former puisse s’engager en étant motorisé, équipé, armé et aptes à s’engager », a-t-il martelé. Le chef de mission Bruno a fait savoir qu’Il y’aura une partie du détachement à Bamako pour le contact avec la chaîne du commandement de l’armée malienne et le volet formation s’organisera autour de Koulikoro. Pour lui, à terme il y’aura 200 formateurs dédiés exclusivement à la formation. « L’intérêt d’une région stable concerne tout le monde. Le fait d’avoir une zone de non droit, une zone des terroristes de Djihadistes qui peuvent déstabiliser non seulement le Mali mais également toute la sous région est forcément un vrai problème. Je pense que l’Union Européenne se doit d’intervenir. La montée en puissance de cette mission est assez compliquée car c’est une opération multinationale. Il a fallu que le président Traoré donne son autorisation, ce qu’il a fait le 24 décembre. Maintenant on va se mettre au travail le plus tôt possible », a conclu le chef de mission. Selon le chargé d’affaire de l’Union Européenne au Mali, Bertrand Soret, ces éléments précurseurs vont amener des matériels pour s’installer. « L’arrivée des formateurs de l’Union Européenne est l’un des éléments de la coopération. Notre coopération est en train de reprendre graduellement avec le Mali surtout dans le domaine civil, humanitaire. Nous préparons également une aide budgétaire pour aider la restauration de l’administration dans les zones nouvellement libérées. Ce qui était important pour nous c’est qu’il y’ait une feuille de route pour les organes de la transition. La feuille de route étant votée, nous veillerons à ce qu’elle soit mise en œuvre », a-t-il conclu.

Aguibou Sogodogo
B. Daou



Les premiers formateurs européens sont arrivés à Bamako
Publié le: 8/2/2013  | 


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