Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Manifestations Pro Ras Bath : Les vieux démons de 2012 ressuscités
Publié le mardi 23 aout 2016  |  Le Sursaut
Scènes
© aBamako.com par Momo
Scènes de violence devant le tribunal de la commune IV ce matin a l`arrivée des forces de l`ordre
Bamako, le 17 aout 2016 Ras Bath ce matin devant le Procureur : Manifestation devant le tribunal de la commune IV ce matin a l`arrivée des forces de l`ordre




Un mort, 18 blessés dont 4 policiers, les locaux du tribunal de la Commune IV saccagés, plusieurs véhicules calcinés, tel est désormais le bilan officiel de ce que d’aucuns appellent l’affaire ‘’Ras Bath’’. Pourtant si chacun avait assumé sa responsabilité et joué pleinement son rôle, on aurait pu éviter une telle tragédie.
Un mort, 18 blessés dont 4 policiers, les locaux du tribunal de la Commune IV saccagé, plusieurs véhicules calcinés, tel est le bilan officiel des tristes événements survenus le mercredi 17 août dernier, à la suite de l’interpellation de l’animateur radio Mohamed Youssouf Bathily.
L’objectif des protestataires surexcités qui s’en sont violemment pris à l’un des symboles de la République, le tribunal de la Commune IV, a été en partie atteint: l’interpellé a été aussitôt libéré dès le lendemain, même s’il reste encore sous contrôle judiciaire et privé de toute activité d’animation à la radio ou à la télévision.
Un gâchis pour la République, pour les victimes et pour leurs proches. Un triste événement qui en rappelle un autre, celui de mars 2012 avec l’agression de la première institution de la République, l’ancien président de la transition Dioncounda Traoré, jusque dans son bureau du palais présidentiel de Koulouba par une horde de manifestants.
Par les manifestants pro Ras Bath, son successeur, Ibrahim Boubacar Keïta, a été couvert de tous les noms d’oiseaux et l’image de la République a, de nouveau, été ternie par ses propres fils. Pis, certains des manifestants avaient menacé de marcher sur la résidence privée du Chef de l’Etat.
Dans les deux cas, les manifestants présentent des traits communs. Constituées en grande partie, de diplômés sans emplois, d’ouvriers, de mécaniciens, d’étudiants et d’élèves, bon nombre d’eux, révoltés contre un quotidien plutôt difficile, ignorent totalement le sens de l’Etat de droit, de la liberté d’expression au nom de laquelle ils prétendent se battre.
En effet, comment comprendre qu’on en soit arrivé là, avec une perte en vie humaine à la suite de l’interpellation d’un citoyen, justiciable comme tout autre ? Est-ce la première fois qu’un homme de média est interpellé en République du Mali, dans le cadre de l’exercice de ses fonctions? Sans le respect des lois et institutions de la République, à quoi sert la démocratie ?
« Pour faire une révolution il ne suffit pas d’être nombreux et suffisamment mécontents, mais d’être bien éduqués et organisés ». Détruire les biens publics ne fera qu’aggraver notre misère.

Le sens de la responsabilité en question
Ignorant totalement que le pays est sous l’état d’urgence, à la veille de sa comparution l’interpellé, Ras Bath et certains de ses soutiens ont délibérément appelé, sur les réseaux sociaux, les jeunes à la mobilisation, sans mesurer la tournure que les événements pourraient prendre.
Ce qui devait arriver arriva et les regrets n’y changeront rien ! C’est bien dommage. Même si le ministre de la Justice Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaël Konaté, choqué par les dégâts causés, a promis lors de sa visite des locaux du tribunal de la Commune IV, de situer toutes les responsabilités et sanctionner ceux qui doivent l’être.
Du côté des partis politiques, le constat n’est pas reluisant non plus. Les communiqués qui se sont succédés les uns après les autres se ressemblent tous ou presque. Les partis de la majorité tout comme ceux de l’opposition ont unanimement revendiqué le respect de la liberté d’expression, curieusement aucun parti n’a condamné les actes de vandalisme dont le tribunal a fait l’objet.
Le procureur général de la République près la cour d’appel de Bamako, Mamadou Lamine Coulibaly, n’avait-il pas précisé que Mohamed Youssouf Bathily a été interpellé pour « un délit de droit commun et non un délit de presse » ?
Au regard des événements successifs, le constat reste amer. Car l’autorité de l’Etat est encore très fragile et les qui signes qui ont précipité le Mali dans le chaos en 2012 sont toujours présents. Plus que jamais, les maladresses et les sautes d’humeur sont à éviter. Seule doit prévaloir l’union autour de la patrie. Il n’est pas exagéré de dire qu’elle est en danger.
Abel Sangaré
Source: Le Sursaut
Commentaires