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«IBKature», la censure de l’ORTM, le silence radio de Koulouba, la censure des réseaux sociaux…
Publié le mercredi 24 aout 2016  |  Le Reporter
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© aBamako.com par Momo
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Comme une malédiction, au lieu que nos Forces de sécurité et de défense utilisent leurs balles contre les rebelles, les jihadistes…non, ce sont de paisibles citoyens qu’ils tuent avec.

Le 12 juillet 2016 à Gao, dans la septième région du Mali, lors d’un attroupement de la société civile contre l’installation des Autorités intérimaires, conformément à l’Annexe 1 de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger, les Fama (Forces armées du Mali) ont tiré à balles réelles sur de paisibles citoyens, faisant trois (3) morts et près de trente (30) blessés, selon le site d’information en ligne «Notre Nation».

Nous nous rappelons également, une semaine après le lancement du mouvement «Bamako ville propre ou opération Ami Kane» pour déloger les commerçants détaillants des voies publiques, nos forces de l’ordre avaient tiré encore à balles réelles sur un marchand détaillant. Il avait été opéré avec succès, mais sur le réseau social ‘facebook’, ses proches sollicitaient de l’aide afin de les aider à couvrir les frais de médicaments et d’hospitalisation.

Comme on le dit, jamais deux sans trois. Le 17 août 2016, à Bamako, les forces de la sécurité ont emboîté les pas à leurs frères d’armes de la septième région, en tirant à balles réelles sur les membres de la société civile, faisant selon «maliweb», deux (2) morts et plusieurs blessés ; ce bilan est encore provisoire. Cette manifestation trouve son essence dans l’arrestation, dans la nuit de lundi 15 août 2016, d’un jeune activiste surnommé Ras Bath, qui est connu civilement sous le nom de Youssouf Bathily. À noter que Ras Bath est le fils de l’actuel ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Mohamed Ali Bathily.

En effet, Ras Bath devait comparaître devant le juge du tribunal de la commune IV de Bamako et cela, c’était sans compter sur la génération de Ras Bath qui était massivement sortie pour réclamer la libération de leur activiste. Est-ce une malédiction ? Au lieu que nos forces de sécurité ou de la défense (déjà cantonnées avec les armes sous pieds) tirent sur les rebelles, jihadistes… non, ce sont de paisibles citoyens qu’ils tuent. Il y a lieu, sans hésitation, de se demander si nos forces de l’ordre, de sécurité ou de défense ont été ou pas formées pour assurer le maintien de l’ordre lors d’une manifestation pacifique, pour canaliser un attroupement sans tirer à balles réelles sur les citoyens. En posant cette question sur twitter, un internaute m’a répondu : «Si, ils ont été formés, mais comme toujours, très mal formés».

La censure de l’ORTM (Office de Radiodiffusion-télévision du Mali)

Décidément, nous ne finirons jamais de remettre l’ORTM en cause à cause de son habitude de monopole et de censure, moyens les plus efficaces pour détourner le Malien des vrais problèmes de la Cité. Depuis l’ascension des néo-démocrates au pouvoir, il n’est un secret pour personne qu’au Mali, pour être sous-informé, déconnecté avec les maux qui rongent la société, déphasé par rapport aux choses sérieuses… j’en oublie, il te faut juste être un inconditionnel de notre Chaîne nationale de Télévision. L’ORTM a osé diffuser le journal de 20h (GMT), sans un seul mot sur les événements liés à l’arrestation de Ras Bath, dont le bilan provisoire est deux (2) morts et plusieurs blessés. Sommes-nous dans un Etat démocratique ? Nos gouvernants d’aujourd’hui ont-ils un minimum de respect envers nous les fils et les filles de ce pays ? J’en doute très fort.

Le Silence Radio de Koulouba

Après l’annonce du décès de deux (2) manifestants, sur twitter, j’avais prophétisé que ça sera improbable, que le président IBK s’adresse à la Nation sur cet événement tragique qui a coûté la vie à deux (2) de nos compatriotes. Sous d’autres latitudes, même si c’était un seul mort, leur chef d’Etat, en bon père de la Nation, s’adresserait à son peuple. Malencontreusement, les administrés ainsi que les dirigeants sont divergents d’une Nation à une autre. Mais il y a une lecture de deux poids et deux mesures lorsqu’il s’agit d’un mort de nationalité malienne ou française. Nous avons mémoire d’avoir vu le président IBK versé des larmes pour la mort de deux Français. Par contre, depuis le début de cette crise, soit de 2012 jusqu’à nos jours, c’est à peine si notre chef de l’Etat rend hommage aux défunts maliens civils et militaires.

Censure des réseaux sociaux (facebook et twitter…)

Dans la foulée, vu l’ampleur des dégâts et de la mobilisation sur l’internet, nos décideurs ont simplement décidé de réduire l’accès, pour ne pas dire, bloquer certains réseaux sociaux tels que : facebook, twitter… Nous ne pouvons que qualifier cet acte d’atteinte à la liberté d’expression ou à la liberté tout court. Faisons-nous face à une sorte de dictature que nous pourrons appeler ‘IBKature’ ? De surcroît, sous le régime de celui qui laisse toujours entendre qu’ils, avec ses compagnons, ont combattu la dictature pour l’instauration de la démocratie au Mali. Est-elle, cette démocratie, si chèrement acquise, en péril ? Au grand dam du gouvernement d’IBKature, une fois que certains activistes et blogueurs se sont rendu compte de ce fait ignoble dont le but était de réduire l’accès aux réseaux sociaux, ceux de la diaspora singulièrement : d’Amérique et de la France, commencèrent à balancer sur twitter des liens pour le téléchargement des applications ou des sites électroniques sur lesquels les internautes pouvaient surfer, sans aucune censure de réseaux sociaux.

Il est vraiment temps que nos dirigeants, du haut d’en haut, le président IBK et son gouvernement, sachent que les temps ont changé. Sans hésiter, il est impérieux pour eux de comprendre qu’ils doivent se mettre dans cette dynamique de changement. Mieux, il est plus que nécessaire pour eux de s’adapter à ce changement ; de reconnaître qu’avec la révolution technologique, il n’est plus question de régenter le bas peuple, comme si nous étions dans les années 90. Non, votre manière de gouverner est révolue.

Issa Balla Moussa SANGARE

Washington DC
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