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Nostalgique du regime totalitaire de Moussa Traoré: Moussa Mara grossit le lot des opposants
Publié le jeudi 25 aout 2016  |  Le Prétoire
Assises
© aBamako.com par A. SECK
Assises de la Fédération internationale des experts comptables et commissaires aux comptes francophones
Dakar, le 24 Novembre 2014 - Mouhamed Boun Abdallah Dionne a présidé, lundi, en compagnie de son homologue malien, Moussa Mara, le démarrage des travaux de la quinzième édition des assises de la Fédération internationale des experts comptables et commissaires aux comptes francophones (FIDEF).




Bien que membre de la majorité présidentielle, l’ex-Premier ministre Moussa Mara, à travers son discours, laisse plus d’un observateur de la scène politique perplexe. En témoignent ses propos lors de la conférence-débat ‘’Carrefour d’Opinion Faso Baro ”, tenue le 05 août.

Ces derniers temps, les déclarations de l’ex-Premier ministre Moussa Mara ne riment pas avec sa posture politique. On le sait prétentieux, on sait aussi ses ambitions démesurées à présider toute organisation dont il est membre. Mais on ne lui savait pas cette facette qu’il vient de dévoiler: l’incongruité et l’hypocrisie politiques. Membre de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle (CMP), Moussa Joseph Mara critique tout. Aujourd’hui, l’opposition républicaine ne dénoncera pas mieux que lui. Car, il voit du noir partout.

Au cours de la Conférence-débat du Carrefour d’Opinion ”Faso Baro ”, il a critiqué la gouvernance démocratique actuelle en la comparant à celle de la dictature. Il estime que la gouvernance sous la dictature, dont son défunt père est comptable, était meilleure à celle que nous vivons. A en croire certains confrères, dans ses diatribes, Moussa Mara a déclaré: «De nos jours, il y a plus d’injustice et de corruption au Mali que sous le régime de l’ex-président Moussa Traoré». Il s’est par la suite fendu en affirmant que le problème de la gouvernance au Mali est un problème de système et de cadres qui n’ont de souci que pour leurs poches. Tout en oubliant que de son séjour à la Primature, le Mali ne retient que la désolation avec son corolaire de morts de militaires, d’administrateurs et de civils. Toutes choses ayant contraint le pays à négocier un accord en position de faiblesse.

Ce qui consacre son application difficile en ce moment. Réduit en simple figurant au sein de la majorité, Mara ne fait aucun cadeau à celui qu’il est censé défendre. Toujours nostalgique du défunt régime, il poursuit quand même sa comparaison : «A titre de rappel, je vais vous dire que ce sont un certain nombre de mensonges qu’on fait miroiter au peuple, et ce sont ces mensonges qui ont fait tomber le régime de Moussa Traoré. Et malheureusement, aujourd’hui ce sont ces mêmes mensonges qui continuent toujours de diriger ce pays et d’accéder au pouvoir. Le premier lot de ces mensonges, c’est de promettre de faire la politique avec honnête et intégrité. Deuxièmement, de déclarer de faire en sorte que pauvres et riches soient égaux devant la loi et enfin que le pauvre ne soit pas dépouillé au profit du riche.

C’est par ces slogans qu’ils ont fait tomber le régime de Moussa Traoré et instauré la démocratie. Mais aujourd’hui, force est d’admettre que tous ceux qui connaissent la réalité de ce pays peuvent attester qu’il y a plus d’injustice, de corruption au Mali que sous l’ex-Président Moussa Traoré “, pourfendra-t-il. A demi-mot, Mara accuse les Maliens de porter leur choix sur l’un des candidats du mouvement démocratique. Pour lui, les acteurs de ce mouvement, qu’ils soient de la majorité présidentielle ou de l’opposition, c’est du pareil au même. «En un moment ils se regroupent, souvent ils se dispersent en fonction de leurs intérêts. Il faut reconnaitre en un mot qu’ils sont tous les mêmes”, soutiendra-t-il.

La politique du ventre
A en croire l’ancien Premier ministre, les acteurs du mouvement démocratique vivent de la politique. “Rares sont les responsables de ces formations politiques de la place qui, une fois relevés de leur poste de responsabilité, peuvent être en mesure de se prendre en charge deux ou trois ans après. C’est pourquoi, dès qu’on les relève d’un poste de responsabilité de l’appareil étatique, ils font beaucoup de bruit car c’est leur gagne-pain. Et quand on leur donne un strapontin, ils se taisent. Voilà résumé le problème de la politique au Mali. Et quand on vit de la politique, ça ne peut se faire que par la corruption, le mensonge et la trahison pour être toujours dans les grâces du pouvoir“, rapporte nos confrères de Aujourd’hui le Mali.

Dieu veille ! Sacré Moussa Mara ! N’a-t-il pas fallu qu’il soit débarqué de la Primature pour que Mara fasse, lui aussi, tant de bruit ? Sans quoi, l’on se souvient, comme si c’était hier, sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, où il a affirmé que l’avion de commandement du Président de la République avait coûté 20 milliards de FCFA. Au même moment, certains membres de son gouvernement annonçaient 18 et 21 milliards, selon leurs humeurs. Alors question: Qui de Moussa Mara et de ses ministres a menti ? En tout cas, quelqu’un n’a pas dit la vérité et cela ne valait pas, pour lui, un motif de démission. On le comprend mieux maintenant quand il parle de ceux qui font de la politique du ventre un moyen de survie.

Oumar KONATE
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