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Mali : quand les munitions sénégalaises de la Minusma voyagent en car
Publié le vendredi 26 aout 2016  |  Jeune Afrique




Un officier de police sénégalais de la Minusma a été intercepté par la douane malienne à bord d’un bus public avec 7 500 munitions qu’il devait remettre à son unité basée à Gao. Un incident qui a rapidement fait polémique.

Les douaniers maliens ont d’abord probablement cru à une saisie record. Le 20 août, au poste frontière de Diboli, ils contrôlent un car de transport public comme il en transite chaque jour des dizaines entre le Sénégal et le Mali. Ils mettent alors la main sur 25 caisses contenant 7 500 munitions de guerre. L’homme qui les transporte se présente comme Moussa Ndiaye, un officier de police sénégalais faisant partie de la police de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali.

Aux douaniers interloqués, il affirme qu’il est chargé d’acheminer ces munitions à son unité basée à Gao, dans le nord du pays. Dépourvu d’ordre de mission, son bordereau de livraison et sa carte d’identité ne suffiront pas pour qu’il poursuive son trajet.

Escorte jusqu’à Bamako

Le problème sera finalement réglé le temps que la Minusma, prévenue par les autorités maliennes de cet incident, obtienne les pièces justificatives auprès des responsables sénégalais. Quant à Moussa Ndiaye, il finira escorté par la gendarmerie de Kayes jusqu’à Bamako avec son lot de munitions, lequel a ensuite été transféré par avion onusien jusqu’à Gao.

Cette affaire a rapidement soulevé plusieurs questions. Comment se fait-il que l’approvisionnement en munitions des troupes de la Minusma se fasse par des cars de transport public ? Qui est responsable de cet incident, la police sénégalais ou la mission onusienne ? Face à la polémique provoquée par cette histoire, chacun a tenu a apporté ses explications.

« On ne transporte pas des munitions dans un bus »

D’abord la Minusma, qui a pointé du doigt la responsabilité sénégalaise en soulignant dans un communiqué que « les pays contributeurs de police ont la charge de fournir et d’assurer par leurs propres moyens la provision du matériel requis à leurs contingents et éléments déployés dans le cadre des missions de maintien de la paix ». « On ne transporte pas des munitions dans un bus. C’est un incident regrettable dû à la négligence de certains individus », résume Radhia Achouri, porte-parole de la Minusma jointe par Jeune Afrique.

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