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Tombouctou : Sites, patrimoine mondial
Publié le lundi 29 aout 2016  |  Le 26 Mars
Tombouctou,
© Le monde.fr par DR
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La ville de Tombouctou abrite plusieurs sites déclarés patrimoine mondial. Parmi eux, les mosquées occupent une place de choix.

Mosquée de Djingareyber

La mosquée de Djingareyber fut bâtie par le sultan du Mali, El Hadj Kankou Moussa, de retour de la Mecque en 1325.

L’explorateur allemand, Barth, parle même d’une inscription encore visible de son temps, mais presque illisible au-dessus de la porte principale indiquant la date de 1327 et le nom de Mansa Moussa-Djingareyber ou la grande mosquée fut construite par l’architecte Andalou Abou Eshaa Es Sahili al-Touwadjin, auquel l’empereur du Mali offrit quante mille mitcals d’or.



Le sanctuaire fut reconstruit par El Hadji Al-Acib, Cadi de Tombouctou qui ajouta la partie sud.

A l’exception d’une infime partie de la façade nord en calcaire, la mosquée est entièrement construite en banco et compte trois cours intérieurs, deux minarets et vingt-cinq rangées dans le sens est-ouest.

Djingareyber est une mosquée à valeur architecturale exceptionnelle qui a été inscrite en 1989 sur la liste du patrimoine mondial en péril.

Et depuis décembre 1996, la vieille mosquée bénéficie, sur financement du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, d’un projet de restauration dit « projet de sauvegarde ».

Mosquée de Sankoré

Elle a été construite à l’époque mandingue (1325-1433) par une riche femme et est située au nord de la ville de Tombouctou.

Entre 1578 et 1582, l’imam El Hadji Al-Acib, reconstruisit le sanctuaire en lui donnant les dimensions de la Kaaba, dimensions prises à la suite de son pèlerinage aux lieux Saints en 1587. La mosquée de Sankoré est entièrement construite en banco.

Son style architectural est semblable à celui de Djingareyber.

L’intérieur de la mosquée est composé de trois colonnes délimitant les rangées pour la prière d’hiver et d’une cour pour celle d’été.

Au centre, se dresse un minaret d’environ 15 mètres, construit sur le même style que celui de Djingareyber.

La partie nord de la mosquée servait quant à elle, de salles de classe à l’Université de Sankoré qui comptait 25 000 étudiants, selon l’auteur du Tarikh el Fettach.

L’ensablement ayant toujours été un danger permanent du joyau architectural, en 1992, le sable avait atteint la hauteur de la mosquée. La toiture fut alors défaite et les murs, relevés à l’intérieur.

C’est à cette époque qu’explique l’actuel imam de la mosquée, que la façade est fut revêtue de pierres calcaires.

Aujourd’hui, une porte située du côté Ouest, est ensevelie aux trois quarts.

En 1996, la mosquée a bénéficié d’un financement du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco.

Mosquée de Sidi Yéhia

Cette mosquée fut construite vers 1400 par le marabout Cheick El Mokhtar Hamallah, dans l’attente d’un Saint providentiel qui, selon les prédications, devait l’occuper.

Quarante ans plus tard, un chérif du nom de Sidi Yéhia El Tadissi, se présente en réclamant les clés.

Le chef de la ville, Mohamed Naddah, le désigna alors comme Imam.

La mosquée fut restaurée en 1577-78 par El Hadj l’Imam Al Acib, puis, a été défigurée en 1939 par les transformations du minaret en tour crénelé et la réfection des portails en style ogival.

Qui a financé les mosquées ?

Selon les Tarikhs El-Fettach et Es-Sudan, le financement des travaux de réfection des mosquées de Tombouctou, remonte au 14e siècle, date de construction de Djingareyber, sur financement de Kankou Moussa.

Les autorités religieuses et politiques de l’époque, avaient consenti des efforts louables (à titre individuel ou collectif) pour la maintenance et la réparation des mosquées. L’historien Es Sadi retrace aussi, les efforts de collecte et d’organisation entrepris par les populations pour la réfection de la mosquée de Djingareyber : « l’usage était tel, que les fidèles qui venaient prier à la mosquée, donnaient à titre de subvention, 500 mitcals, d’un ramadan à l’autre ».

Ce serait surtout à partir du 16e siècle, période intellectuelle, que les sources de financement connaîtront des formes et dimensions considérables.

Elles seront l’œuvre de notabilités issues des milieux bourgeois et religieux.

De nos jours, les travaux de réfection des mosquées se font collectivement.

Toute la population (hommes, femmes, jeunes, vieux, enfants, riches et pauvres) y participent.

Il faut distinguer, deux types de travaux : ceux collectifs, restreints, effectués seulement par les maçons et étalés sur plusieurs jours, avec un système de relais entre des groupes de maçons et dernier cas, il y a une mobilisation générale des populations, mais pendant une seule journée.

Auparavant, à Tombouctou, un seul homme, nanti d’un certain pouvoir, prenait en charge la réfection de telle ou telle mosquée, mais les populations se sont finalement senties concernées. Car, soutient-on, une maison de Dieu et sa construction est un don de soi. Par conséquent, participer à la réfection d’une mosquée est un acte de gratitude et de soumission au Tout Puissant, un devoir religieux.

Ainsi, la réfection d’une mosquée se fait en plusieurs étapes.

Elle se passe pour chaque mosquée une fois au moins tous les deux ans.

Et c’est l’Imam et son adjoint qui, constatant l’état de dégradation des lieux, décident ou non de sa réfection.

En cas de réfection, les maçons sont avertis avant de fixer la date à laquelle, l’on procédera à la collecte des matériaux.

Généralement, l’imam qui préside l’office aux heures de forte audience, lance un appel aux fidèles pour que chacun apporte sa contribution qui pouvait être, un rônier, une gouttière, une porte une fenêtre, etc…

Actuellement, la coopérative des transporteurs, prend en charge le banco ou les pierres calcaires.

Quand tout est fin prêt, l’autorité de la mosquée avertit les fidèles après la grande prière d’un vendredi et le dimanche est retenu afin de mobiliser toute la population.

Notons qu’avant de commencer les travaux, un maçon est choisi parmi les maîtres et une navette magique lui est attachée autour de la ceinture afin de garantir la sécurité des travaux et leur bonne exécution et de mémoire de Tombouctou, jamais au cours de réfection d’une mosquée, un homme ou une femme n’est mort ou n’a été blessé.

Boubacar Sankaré
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