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Manifestation violente en commune IV : La riposte à une décision politico-juridique inopportune
Publié le mardi 30 aout 2016  |  L’express de Bamako
Grand
© aBamako.com par Momo
Grand meeting de la société civile
Bamako, le 25 octobre 2014. La société civile malienne a tenu un grand meeting pour la défense de l` intégrité territoriale du pays.




Il y a une semaine, l'activiste et chroniqueur, Mohamed Youssouf Bathily a été interpellé par les services judiciaires et mis en garde à vue. C'était le jour de l'émission qu'il animait à la radio libre Maliba FM. 24h après, il devait comparaître au tribunal de première instance de la Commune IV du District de Bamako. Pour empêcher cette comparution, une gigantesque manifestation a secoué la Commune IV : affrontement entre manifestants et forces de l'ordre, entrave à la circulation sur les grands artères de Lafiabougou, Hamdallaye, Djicoroni... incendie du tribunal, mort d'homme (un officiellement, deux pour les manifestants et les témoins).
Nous avons pris du recul après la tempête (si elle est finie) et nous nous sommes posés des questions. D'où est partie la décision d'interpeller Rasbath, un des animateurs les plus écouté actuellement dans la capitale, pour ses prises de position en faveur de ceux qui se sentent victimes des décisions politiques, administratives et judiciaires ?
Qui avait intérêt à réduire Rasbathl au silence ? Parce que c'est là où le mal est parti. Pas que Rasbath ait raison ou tort mais à cause du moment mal choisi de son interpellation et surtout de sa comparution. Les braves décideurs auraient dû faire économie de cette aventure. Il y a déjà une crise qui avait même dégénéré, mais vite circonscrite par les appels au calme par des voix les plus autorisées.
C'est la décision du gouvernorat de libérer les trottoirs par les tenants du petit commerce. Cette opération n'est pas non seulement à son terme, pire la tension est toujours latente. S'il fallait interpeller Rasbath, il ne fallait pas le gardé à vue et surtout décider de le faire comparaître. Les autorités, politiques et juridico-sécuritaires, responsables de cette bêtise, se sont trompées lourdement.
Elles ont fait preuve de zèle, de déficit de vision et d'incompétence managériale. Ils doivent être démis de leur fonction pour avoir plongé la cité dans une crise mortelle. Le procureur général disait dans son intervention sur les antennes des radios et des télévisions que les déclarations de Rasbath étaient susceptibles de troubler l'ordre public et voilà l'interpellation, la garde à vue et la décision de juger Rasbath à tout simplement troubler l'ordre public en CIV jusqu'à mort d'hommes.
Pédagogiquement, il fallait amener Rasbath à prendre conscience de la délicatesse des questions de l'armée, compte tenu de la situation que nous vivons. Car, c'est là les raisons principales de son interpellation et de sa garde à vue. Sinon, pendant plus d'une année, il a touché à des dossiers et nommé des personnalités dans ses critiques sans être directement inquiété par le pouvoir en place.
C'est cette souplesse intellectuelle qui a manqué aux décideurs.
Maintenant, il n'a pas pu être jugé et il a été libéré sous la pression de la rue et des interventions contrairement à toutes ces raisons officiellement brodées. Les mesures judiciaires de restriction qui accompagnent cette libération, brillamment énumérées par le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mamadou I. Konaté, qui frappent Rasbath dont l'interdiction d'animer une émission, de quitter la circonscription de la CIV... ne sont autre chose qu'un saupoudrage de l'inopportunité de cette malencontreuse décision juridico-politique et de la perte de la face des autorités dans ce bras de fer avec les sans voix qui se sont servi de cette cause comme prétexte.
Désormais, plus jamais ça.
D. SANGARE
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