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France’ actu * : « L’Islam de France » : L’obsession de la République ?
Publié le vendredi 2 septembre 2016  |  Le challenger




L’Islam est défini comme l’acceptation des enseignements que Dieu a révélés à Son dernier prophète, Mohammad (PSL), auxquels on doit se soumettre volontairement. Ce n’est pas une nouvelle religion, mais la même vérité (le même message), que Dieu a révélé à travers tous Ses prophètes à l’humanité entière. Ainsi, pour plus d’un cinquième de la population mondiale, l’Islam représente une religion et un mode de vie à part entière. Les musulmans suivent une religion de paix, de miséricorde et de pardon, et la majorité des musulmans n’ont rien à voir avec les évènements (attentats des soi-disant « djihadistes ») très regrettables qu’on a malheureusement associés à leur foi.

Pourtant, même après plus de deux siècles de présence dans l’Hexagone (à travers les conquêtes coloniales), l’Islam qui représente désormais la deuxième religion du pays, ne cesse de susciter une crainte viscérale des autorités respectives françaises. Les discours officiels des principaux acteurs politiques, après chaque attentat perpétré par de « faux djihadistes », font de la question de l’Islam, un véritable enjeu de politique national dans lequel ils lient la problématique de l’intégration. On donne l’impression que cette religion évolue aux antipodes des valeurs républicaines. Par conséquent, elle devrait revenir au diapason de la République. C’est pourquoi la démarche de Valls, visiblement très préoccupé et prétextant de « déradicaliser » l’islam, projette sa réorganisation, par l’attribution d’une nouvelle place qui permet de contrôler son financement, aux fins d’obtenir un « Islam de France ». D’où l’annonce par le Gouvernement français de la décision d’aller par la création de trois structures pour relancer cet « Islam de France ». La première de ces structures s’appellera la Fondation pour l’islam de France. Elle sera présidée par Jean-Pierre Chevènement. L’ancien ministre de l’Intérieur aura ainsi pour tâche d’orienter la structure vers l’aspect culturel de l’islam afin de promouvoir et diffuser la culture musulmane en France. La Fondation pour l’Islam sera accompagnée d’une deuxième structure associative, dont le statut reste encore à définir, mais qui s’occupera de l’aspect cultuel. Celle-ci sera chargée de collecter et de distribuer de l’argent pour la construction de mosquées et la formation des imams. La troisième structure, une mission, sera lancée pour améliorer l’enseignement islamologique dans les universités françaises afin de proposer un cursus de pointe sur les questions islamiques à l’intérieur du système éducatif français. Mais si le financement de la Fondation et de la Mission universitaire, gérant « l’aspect profane », devront bénéficier d’aides publiques et européennes, en revanche, la structure cultuelle fonctionnera uniquement grâce à des dons de particuliers et d’entreprises. Aucun financement étranger ne sera accepté dans le capital de cette association. Ce qui soulève des débats contradictoires au sein de la classe politique française. Même si majoritairement, on est pour. Christian Estrosi, le président de la région Paca, approuve la décision prise par le Gouvernement. L’ancien maire de Nice du parti Les Républicains, tout en aprouvant la décision, estime que « On ne peut pas accepter de voir des mosquées en France, financées par l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Qatar ou les puissances du Maghreb qui se font d’ailleurs une concurrence entre elles… ».

En revanche, pour la sénatrice UDI, Nathalie Goulet, une telle décision est « une double imposture ». Selon elle, la radicalisation de l’Islam ne vient pas des mosquées et son financement extérieur n’est pas important. Elle soutient, contrairement aux idées reçues, que « le financement de la construction des mosquées est assurée majoritairement par la communauté elle-même, grâce aux dons des fidèles ». Par conséquent, elle estime que si c’est le contribuable qui devrait se substituer aux financements extérieurs, « Ce serait une violation de la laïcité ». Mais, même si le Gouvernement trouve nécessaire de canaliser « l’Islam de France », est-il normal de faire diriger par un non musulman, une Fondation qui ne doit s’occuper que de l’Islam?



Sihem Zine, la présidente de l’association Action droits des musulmans, n’estime pas que la Fondation soit dirigée « par des élites de salon ». Une thèse que rejoint Brice Hortefeux. Le lieutenant de Sarkozy va plus loin, pour dénoncer le choix de Chevènement pour diriger la Fondation. « C’est comme si, pour la présidence de la conférence des évêques de France, on faisait appel à un bouddhiste », ironise-t-il. Mais le comble est qu’au sein même de la majorité, la ministre des Familles, Laurence Rossignol, décrit le profil idéal, bien différent de celui de Jean-Pierre Chevènement, comme « quelqu’un de culture musulmane qui a une connaissance de la subtilité humaine de l’islam, quelqu’un de laïc, et peut-être, le meilleur profil, ce serait une femme ».

Gaoussou M. Traoré

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