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L’opposition dresse le bilan de 3 ans de pouvoir d’IBK: « Trois ans de scandales, de tâtonnement, de manque de vision et de fuite en avant »
Publié le lundi 5 septembre 2016  |  Le Républicain
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée politique du PARENA
Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture




Les responsables des partis politiques de l’opposition républicaine et démocratique étaient face à la presse le samedi 3 septembre 2016 pour dénoncer les insuffisances du projet de loi électorale. Selon l’opposition, ce projet de loi est porteur de germes préjudiciables à la démocratie de notre pays. « S’il est voté en l’état, ses méfaits exposeraient le pays à beaucoup d’incertitudes », avise les leaders de l’opposition. Par ailleurs, ils ont dressé le bilan des trois années d’IBK au pouvoir. Selon l’opposition, les trois ans d’IBK au pouvoir sont émaillés d’insécurité, de mauvaise gouvernance. Toute chose qui pousse les opposants d’insister sur la tenue des concertations nationales permettant au Mali de sortir de l’ornière.

Cette conférence de presse était animée par Modibo Sidibé, président des Fare Anka Wuli, en présence du chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, président de l’Urd, du président du Pdes, Sadou H Diallo, du vice-président du Parena, Me Amidou Diabaté, des autres leaders de l’opposition, des militants et sympathisants de l’opposition républicaine et démocratique.

Aux dires des conférenciers, les trois ans du président IBK au pouvoir ressemblent en déconfiture. « Trois ans où des scandales succèdent à des scandales, trois ans de mauvaises décisions, trois ans de mauvaises nominations, trois ans de tâtonnement, trois ans de manque de vision et de fuite en avant. Le Mali d’aujourd’hui donne cette impression que le président de la République et le Gouvernement sont totalement débordés, dépassés par les événements.

La multiplication des attaques terroristes contre les forces maliennes et internationales, la sanglante guerre civile intercommunautaire de Kidal, le soulèvement de la jeunesse de Gao, la situation explosive dans la région de Mopti, le sourd mécontentement et la grogne sociale qui ont conduit à l'explosion de violences le 17 août suite à l'interpellation de l'animateur de radio Ras Bath, la paupérisation croissante de la majorité de la population sur fond de détournements de deniers publics et de surfacturations, le recours à la répression pour contenir les manifestations et le mécontentement (Gao, le 12 juillet, Bamako, le 17 août, la coupure des réseaux sociaux), une diplomatie malienne carrément inexistante, sont les éléments constitutifs du sombre tableau que présente le Mali à la veille du 3ème anniversaire de l'installation d'IBK au pouvoir », a déclaré l’opposant Modibo Sidibé. Selon lui, la réconciliation ne serait possible sans l’organisation des concertations nationales. Pour les opposants, pour conjurer le chaos et l'anarchie, il est indispensable et urgent de réunir les forces vives du pays en concertations nationales.

« Tirant toutes les leçons des crises que traverse le Mali depuis 2012, les concertations nationales viseront à trouver une solution démocratique et définitive à la crise au Nord du Mali. Elles vont assurer la sécurité et la paix sur l’ensemble du territoire national et dessiner les contours des institutions qui permettront au pays de prendre un nouveau départ. A l’occasion de ces concertations nationales, des réflexions sur de nouvelles orientations constitutionnelles pourront être proposées, ce qui pourrait nous amener après à une révision constitutionnelle plus aboutie et plus légitime », a précisé le conférencier.
« Le Mali a besoin des concertations nationales »

Modibo Sidibé a fait savoir que le Mali a besoin des concertations pour repartir. « Peuple du Mali, aucun parti politique seul, aucun regroupement de partis politiques seul, aucune communauté seule, aucune région seule, aucune confession religieuse seule, aucune société civile seule, ne saurait faire repartir le Mali après la rupture institutionnelle de mars 2012. Nous, partis politiques de l’opposition républicaine et démocratique, pensons qu’il est urgent et impérieux de tenir tous ensemble les concertations nationales pour sauver notre Mali », a conclu Modibo Sidibé. En réponse aux questions des journalistes, le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé a précisé qu’il n’a reçu aucun franc Cfa pour son statut de chef de file de l’opposition. « Contrairement à ce qui a écrit un de vos collègue, je n’ai pas reçu un franc du gouvernement pour ces fameux 500 millions de FCFA », a précisé Soumaïla Cissé.

A l’en croire, demain mardi à 10h, l’opposition rencontrera le ministre de l’administration territoriale sur le projet de loi électorale. Avant de signaler qu’il y aura une « conférence des acteurs » à Mopti du 23 au 26 septembre 2016. A l’en croire, une conférence des acteurs est également prévue à Gao et à Tombouctou dans les prochains jours. Quant à Sadou Diallo du Pdes, l’opposition n’a pas peur de ce projet de loi mais « si nous ne donnons pas la chance à tous les fils du Mali de se présenter, c’est grave », a averti le maire de Gao.

Pour le président du Prvm Fasoko, Mamadou Oumar Sidibé, ce lundi, l’opposition sera à l’Assemblée nationale pour demander le retrait du projet de loi. A défaut, l’opposition tiendra un sit-in le jour du vote dudit projet de loi et envisage de marcher si toutefois, la loi venait d’être adoptée. Pour sa part, Amidou Diabaté du Parena a insisté sur la tenue des concertations nationales qui sont nécessaires pour permettre au Mali de sortir de l’ornière. Avant de conclure que les 3 ans du pouvoir d’IBK ont été dominés par les surfacturations, les marchés illégaux et la violation des lois.
« Retrait pur et simple du projet de loi électorale »

Après avoir adressé une lettre au premier ministre lui demandant le retrait pur et simple du projet de loi portant code électoral, l’opposition républicaine et démocratique continue de dénoncer les lacunes dudit projet de loi. « Le Gouvernement a déposé un projet de loi électorale auprès de l’Assemblée nationale. Ce projet de loi est porteur de germes préjudiciables à la démocratie de notre pays. S’il est voté en l’état, ses méfaits exposeraient le pays à beaucoup d’incertitudes », a indiqué l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé. Invités par la Commission Lois de l’Assemblée Nationale pour donner leurs points de vue et argumenter leurs réserves sur le projet de loi électorale, les partis politiques de l’opposition ont mis l’accent sur le dysfonctionnement du cadre de concertation ministère administration territoriale/présidents des partis politiques.

Selon Modibo Sidibé, c’est ce cadre qui devait produire un projet consensuel de Loi électorale. Malgré cet état de fait, poursuit-il, les partis de l’opposition ont accepté d’apporter leurs contributions collectives audit projet de Loi. « Les partis politiques de l’opposition pensent que le projet ne prend pas en compte les conclusions du comité de relecture de la loi électorale. Pire, elle constitue un recul par rapport à l’ancienne loi. Elle introduit des dispositions nouvelles, source de conflit et pose de sérieux problèmes d’interprétation.

Concernant le suffrage universel direct censé donner plus de légitimité aux élus locaux, les partis de l’opposition trouvent que cela peut non seulement poser des problèmes au niveau des entités régionales dotées de pouvoirs exorbitants », a souligné Modibo Sidibé. En ce qui concerne la tenue des élections des conseillers des collectivités territoriales à des dates différentes dans une ou plusieurs régions, l’opposition n’approuve guère ce genre d’élection, qui entraine, selon elle, des conseils à mandats différents dans un même pays et fait planer le risque de partition du Mali. « Dans le projet de loi l’opposition s’oppose solennellement au mode de répartition des membres de la CENI entre les partis de la majorité et de l’opposition, basée sur le nombre de députés à l’Assemblée Nationale.

Ce système pour elle, met en cause la crédibilité même de la CENI qui est une structure de contrôle et de supervision des élections. On ne saurait être juge et partie. Majorité et Opposition doivent avoir le même nombre de sièges afin de garantir des élections transparentes, crédibles et acceptables par tous. L’opposition a rejeté totalement le parrainage proposé des élus et le montant exorbitant du cautionnement pour les candidats à l’élection présidentielle, traitant les dispositions de ces articles d’antidémocratiques, de discriminatoires et d’exclusion… Enfin, suite à des observations autant sur le fond que sur la forme, l’opposition recommande vivement le retrait pur et simple du projet de loi », a souhaité l’opposition. Puis, elle a souhaité la prise en compte de ses observations. Selon l’opposition, les conditions qui ont prévalu aux précédents reports des élections communales sont toujours d’actualité.

Aguibou Sogodogo
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