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Ibrahim Boubacar Keita : « Les Touaregs ne sont pas les Indiens du Mali »
Publié le mercredi 13 fevrier 2013  |  Le Figaro


© aBamako.com par A S
Conférence de presse animée par IBK, le président du RPM
Bamako le 03 janvier 2013 à Sébénikoro


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ANCIEN premier ministre, président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Ibrahim Boubacar Keita, dit « IBK », est candidat à l’élection présidentielle, prévue au plus tard le 31 juillet. Proche des socialistes français, il se défend d’être venu chercher « un quelconque parrainage » à Paris.

LE FIGARO. - Approuvez-vous l’intervention militaire française ?


Ibrahim Boubacar KEITA.- C’est grâce à elle qu’il y a encore un Mali. Et l’évo- cation par le président Hollande du « pacte de sang » entre nos deux pays m’est allée droit au coeur. J’ai pensé à mon arrière-grand-père, Nankoman Keita, tué à Douaumont pendant la Première Guerre mondiale, et à mon père, Boubacar Keita, combattant des troupes coloniales pendant la Seconde.
Approuvez-vous la France quand elle évoque un retrait rapide de ses troupes du Mali ?
La force africaine, la Misma, ne semble pas prête. La France est seul juge de son calendrier et je comprends ses contraintes. J’espère simplement qu’avant de partir nos amis français auront eu le temps de faire ce qu’il faut pour que tout soit remis en ordre.
Paris propose maintenant la création d’une force d’intervention de l’ONU…
Cette idée ne m’enchante pas. Les Casques bleus n’ont pas laissé de bons souvenirs en Afrique.
L’élection présidentielle pourra-t-ellavoir lieu avant le 31 juillet ?
Il reste à bâtir des listes électorales irréprochables. L’Union européenne a réalisé un audit. Nous souhaitons tous l’utilisation de la biométrie pour éviter ce que le président de la Cour constitutionnelle avait qualifié de « fraude massive et honteuse » lors de l’élection de 2007, à laquelle j’étais candidat.
Des élections sont-elles possibles surtout le territoire ?

C’est la grande question. Il faut faire revenir l’administration, ce qui est en cours, et surtout faire revenir les populations déplacées. Le programme d’appui et d’aide aux réfugiés est en marche dans toutes les régions libérées, grâce au Haut-Commissariat pour les réfugiés de l’ONU.
Pourrez-vous faire rentrer les militaires dans leurs casernes ?

Ils viennent de s’affronter entre partisans et adversaires de la junte, qui pèse toujours sur le gouvernement provisoire. Je n’ai pas encore assez d’informations pour me prononcer sur les événements de vendredi. Je pense qu’on exagère l’influence de la junte. Mais, pour ma part, je n’accepterai aucun plébiscite. Si certains caressent le souhait de faire jouer un rôle de chef d’État au capitaine Sanogo (le chef de la junte, auteur du putsch de mars 2012), je dis clairement que ce ne serait ni dans son intérêt ni celui du Mali.
Si vous êtes élu, avec qui seriez-vous prêt à discuter ?

Les Touaregs « laïques » du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) ? Pour la paix au Mali, je serais prêt à discuter avec n’importe qui de sincère. Mais le MNLA, quoi qu’il en dise, est toujours indépendantiste. Ce n’est pas tolérable. Et quand on parle d’autonomie, il faut faire attention aux mots.

Autonomie par rapport à qui ? Et pour gérer quoi ?
Les Touaregs sont une minorité dans le Nord. Il y a un romantisme facile de l’homme bleu du désert, qui ne tient pas la route dans le cas du
Mali. Il n’y a jamais eu de volonté d’éliminer les Touaregs. Ils ne sont pas les Indiens du Mali, et Iyad Ag Ghaly (le chef du mouvement islamiste Ansar Dine) n’est pas Geronimo.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a évoqué l’Azawad, nom donné par le MNLA au nord du Mali. Comment réagissez-vous ?
J’aurai, j’espère, l’occasion de donner mon sentiment à mon ami Jean-Yves Le Drian. Je sais qu’il est soucieux de notre intégrité territoriale et de notre souveraineté nationale.

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