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Images de morts au Mali: le CSA met en garde France Télévisions
Publié le jeudi 14 fevrier 2013  |  AFP




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PARIS - Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a mis en garde jeudi France Télévisions après la diffusion dans le magazine "Envoyé spécial" d’images "difficilement soutenables" de la guerre au Mali, avec des plans "particulièrement insistants de personnes décédées".

"Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a constaté la diffusion sur France 2, dans le magazine +Envoyé spécial+ du 7 février dernier, d’images difficilement soutenables, notamment pour des jeunes téléspectateurs, à l’occasion d’un reportage consacré au conflit qui se déroule au Mali", a indiqué l’institution dans un communiqué.

"Considérant que des plans répétés et particulièrement insistants sur les corps de personnes décédées, sans analyse correspondante, étaient susceptibles de constituer une atteinte à la dignité de la personne humaine, le Conseil, réuni en assemblée plénière le 12 février, a décidé de mettre fermement en garde les responsables de France Télévisions contre le renouvellement de tels manquements", a-t-il ajouté.

Le CSA, qui se dit "conscient des difficultés dans lesquelles s’effectue le travail des journalistes et des rédactions pour relater les événements relatifs à ce conflit", appelle cependant les chaînes à "veiller au respect du principe de dignité humaine qui s’applique également en ce qui concerne l’image des personnes décédées".

Il leur demande de "faire preuve de vigilance afin de limiter aux exigences de l’information la diffusion d’images montrant les victimes des affrontements".

La mise en garde est le premier niveau d’avertissement du CSA avant la mise en demeure. En cas de récidive après une mise en demeure, le CSA peut décider, dans de très rares cas, de sanctions, comme la suppression d’une tranche de publicité, la lecture d’un communiqué d’excuses lors d’un journal télévisé ou une amende qui peut aller jusqu’à 3% du chiffre d’affaires.

A France Télévisions, on s’est étonné de cette mise en garde, indiquant que le groupe allait demander à être auditionné par le CSA sur le sujet.

"On demande à être auditionnés, compte tenu des différences d’appréciations sur le sujet. Parce que nous estimons que le reportage de 20 minutes anglé sur les exactions au Mali, et où vous avez à peu près moins d’une minute de séquence où l’on voit les conséquences de ces exactions, n’établit pas vraiment l’absence de respect de la dignité humaine", a indiqué à l’AFP le directeur de l’information de France Télévisions, Thierry Thuillier.

"On ne reconnaît pas les personnes. Par ailleurs, il faudra qu’on nous explique ce qu’est une image de guerre qu’on ne peut pas diffuser par rapport à celles qu’on peut diffuser", a-t-il ajouté.

"On a besoin d’avoir un débat là dessus. Il en va de ce qu’est la nature du métier de journaliste, notamment dans des conflits", a-t-il encore dit, estimant que "les images de violence malheureusement sont attachées à la guerre".

"Je ne sais pas si avec ce type de démarche de la part du CSA, on aurait pu prendre connaissance par exemple de l’existence des charniers en Bosnie ou du génocide au Rwanda", s’est-il interrogé. "Je veux savoir exactement si c’est une nouvelle doctrine qui nous dit +attention ne montrez pas les victimes+.

slb/fa/df

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