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Le coup d’état du 22 mars 2012 : Le salut est venu de là
Publié le jeudi 14 fevrier 2013  |  Madikama




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Les régimes dits révolutionnaires du « printemps arabe » ont fait l’objet de la même discrimination : ceux de la Libye et de la Syrie adulés, ceux d’Egypte et de Tunisie abhorrés, tandis qu’on écrasait dans l’œuf les mouvements algérien (Groupe Salafiste pour le Combat et la Prédication en 1999 vainqueur aux élections) et marocain.

Il est certain qu’ils ont compté sur l’aide du diable, comme cela se voit en ce moment en Syrie, comme cela s’est vu en Libye en 2011.

Crise institutionnelle et crise post-électorale
Pourquoi ne pas comparer la crise institutionnelle à une crise post-électorale ? La paralysie est la même, les affrontements aussi. Au lendemain du 21 mars, on a vu, pendant des semaines, des associations acclamer le Capitaine Sanogo : les anciens combattants ; les églises catholique et protestante, les associations musulmanes dans leur écrasante majorité, à commencer par le Haut Conseil islamique, avec Mahmoud Dicko et Madani Chérif Haïdara ; ceux-là avaient rempli les Stades de Bamako par trois fois pour rejeter le code de la Famille d’ATT, un projet cher à l’Occident ; Soutien suprême, celui du Chérif de Nioro. Enfin, des partis politiques de gauche entraînés par le parti SADI avec Oumar Mariko, le RDS du Pr Younous Hamèye Dicko apportaient un soutien résolu et indépendant au nouveau pouvoir, en refusant d’intégrer les institutions de transition mises en place par la CEDEAO. C’est que le coup d’Etat était spontané et sincère. En face, les partisans acharnés du régime déchu, fédérés au sein du FDR, les grands partis du 26 mars 91, l’UNTM, le Conseil Economique et social. Mais aussi un groupe de partis amenés par le parti de Soumana Sako, le Cnas-Faso Hère Ton et l’ADPS. Après l’accord-cadre et la nomination d’un Premier ministre de pleins pouvoirs, on a eu l’impression que la page ATT était tournée.
Flottement

Le blocus de la CEDEAO et le rétablissement de la constitution ont été perçus comme un contrecoup d’Etat, d’autant plus surprenant que les putschistes de Guinée-Bissau, au même moment, étaient tolérés et préférés aux légalistes ! Dans les coulisses, les partisans de l’ancien chef d’Etat ATT s’activaient contre le pouvoir : on dit même qu’ils étaient installés à l’Hôtel de l’Amitié un certain 30 avril, attendant la chute du régime pour traverser la rue et reprendre le pouvoir. Ils affirmaient ouvertement que les troupes étrangères renverseraient le régime des putschistes. ATT lui-même, dans la première interview par téléphone qu’il a donnée sur sa situation, a d’abord mentionné la CEDEAO : il fallait attendre la réaction de l’organisation sous-régionale, dont on n’excluait pas un coup de force contre Kati. Et au sein de la CEDEAO les frictions, notamment entre pro-Blaise et pro-Ouattara pour la mainmise sur le gouvernement de Bamako étaient perceptibles, une des raisons de la paralysie des équipes successives de Cheick Modibo Diarra.

Il y a eu un flottement, peut-être lié, à Paris, au résultat de l’élection présidentielle en perspective. En France, la gauche était venue au pouvoir. Certes, en politique étrangère, la gauche et la droite, c’est souvent bonnet blanc et blanc bonnet. Il peut cependant y avoir des revirements ; et ce sera le cas dans cette affaire. Puis il y a eu l’incident qui va provoquer l’hospitalisation de Dioncounda laquelle va faire évoluer les choses vers le tournant actuel. Le militant socialiste (l’ADEMA n’est-il pas un parti socialiste ?) a sans doute pris contact avec les socialistes français crédités d’une victoire probable à l’élection présidentielle, pour concocter une sortie de crise écartant les militaires qui semblent instrumentaliser le Premier ministre Cheick Modibo Diarra et rogner son crédit.

Le plan avorte
Ansar-Eddine à Bamako, c’était donc un régime putschiste comme un autre, puisqu’il nerevendiquait pas l’indépendance : ils échappaient à la CEDEAO. Mais en s’installant au nord avec le MNLA, ils étaient sûrs de ne pas être chassés par les Occidentaux, vu leur alliance avec la France et d’autres pays européens. C’est pourquoi ce partage concerté des rôles: le MNLA lance les hostilités, Ansar-Eddine exécute atrocement les prisonniers. Une alliance inextricable, où les associations se feront et se déferont au fil des besoins !
La prise du pouvoir par l’armée allait faire échouer ce plan. Les rebelles, pour les appeler par leur nom générique, se sont donc positionnés dans les trois capitales régionales en attendant …la crise post-électorale: il est évident qu’elles pouvaient le faire avant, mais il ne fallait pas embarrasser ATT, dont le régime est qualifié de « démocratie exemplaire » par l’Occident. Celui-ci fut-il complice, comme l’a suggéré le capitaine Haya Sanogo ?

L’entraîneur Alain Giresse, dont les résultats ne permettaient aucun doute quant à la reconduite de son contrat, se met soudain à faire des difficultés : le contrat ne sera pas signé ; c’est qu’il savait aussi que les rebelles seraient à Bamako et qu’il n’y aurait plus de foot. Mais après le coup d’Etat du 22 mars, et la rapide normalisation qui a suivi, à l’instar de certaines communautés étrangères (dont les Français), il a revu sa position et envisagé véritablement un retour. De leur côté, les alliés occultes des Djihadistes ne pouvaient plus garantir le succès de l’opération.

Si donc ATT était resté au pouvoir, la droite française aurait eu tout le temps pour installer ses amis du MNLA au pouvoir. Ce mardi 5 février, le premier responsable de l’UMP a déclaré haut et fort : ce que le MNLA a fait est très grave!

Ibrahima KOÏTA

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