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A Bamako, bérets rouges et bérets verts ont enterré la hache de guerre
Publié le samedi 16 fevrier 2013  |  AFP


© aBamako.com par as
Conference de presse des berets rouges


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BAMAKO - Depuis samedi, tout est rentré dans l’ordre à la base des "bérets rouges" à Bamako, l’unité d’élite de l’armée malienne impliquée plusieurs fois dans des combats fratricides avec d’autres soldats et qui assure être "rentrée dans le rang" après un "accord" avec les autorités de transition.

La route principale qui longe le "camp para", situé près du centre-ville de Bamako, est toujours interdite à la circulation, et quelques dizaines de soldats y montent nonchalamment la garde.

Sur un chemin de terre, à l’arrière du camp, des représentants des "bérets rouges" ont accepté de parler aux journalistes de l’AFP "pour faire savoir que tout est réglé" et que leurs "revendications ont été satisfaites".

Vendredi soir, le gouvernement a annoncé la restructuration de leur régiment, le 33ème RCP, dont les 1.200 éléments seront répartis en trois compagnies, l’une, chargée de l’instruction et du commandement, basée à Bamako, et les deux autres déployées dans le Nord.

Depuis la dissolution du "33ème" après le coup d’Etat du 22 mars 2012, les "bérets rouges", chargés de la garde présidentielle et supposés restés fidèles au président renversé Amadou Toumani Touré (ATT), se disaient victimes de représailles de la part des "bérets verts" du capitaine Amadou Haya Sanogo, pour s’être opposés sans succès à son putsch.

La rivalité entre ces deux corps d’armée avait culminé fin avril avec une tentative avortée de contre-coup, qui avait vu s’affronter "bérets rouges" et "bérets verts" dans les rues de Bamako.

Une vingtaine de "bérets rouges" sont toujours en détention, poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’Etat, et autant portés disparus.

Après la dissolution de leur régiment, les commandos parachutistes avaient été affectés dans différentes garnisons, une mesure qualifiée de "disciplinaire" par les "bérets rouges" et que la majorité d’entre eux avaient refusée.

"On nous a accusés d’être des fidèles d’ATT, parce qu’il était un ancien +béret rouge+, mais les +bérets rouges+ étaient chargés de la garde présidentielle... On faisait notre devoir avec ATT, comme on a fait notre devoir avant, avec les autres présidents", assure l’un d’eux sous couvert d’anonymat.

A 50 ans, "dont 30 dans les commandos paras", l’adjudant-chef Yaya Bouaré parle, lui, à visage découvert. "Nous avons refusé d’être éparpillés. Ce que nous voulions, c’était aller combattre au Nord, ensemble, car c’est comme ça que nous sommes efficaces".

"Des hommes d’élite"

Cette insoumission des "bérets rouges" s’était encore illustrée le 8 février par des affrontements avec des "bérets verts" au "camp para" qui avaient fait 2 morts et 13 blessés.

Ces "tirs fratricides", au moment où l’armée malienne combat les islamistes armés dans le Nord, avaient été solennellement dénoncés par le président par intérim Dioncounda Traoré, qui avait demandé à son Premier ministre Diango Cissoko de régler "définitivement" le problème.

Reçu en début de semaine avec une délégation de "bérets rouges" par le chef du gouvernement, l’adjudant-chef Bouaré s’est "senti compris". "On a trouvé un accord ensemble", dit-il. "Le problème entre +bérets rouges+ et +bérets verts+ est enterré. Nous espérons partir vite au front".

Il exhibe avec fierté ses photos de Tessalit et Kidal (nord), où il avait été envoyé en 1990 pour combattre la rébellion touareg. Fort de cette expérience, il avait ensuite servi un an dans les Casques bleus au Rwanda.

"Ce sont des hommes d’élite", reconnaît le capitaine Modibo Naman Traoré, officier de relations publiques de l’armée malienne. "Mais parmi eux, il y avait des frondeurs, soutenus par quelques politiciens, qui ne voulaient pas aller au front", dit-il.

Lui-même "béret vert", il se veut pourtant conciliant: "Ce sont nos amis, nos frères, nous ne sommes pas là pour les exclure et vu la complexité de la situation, nous voulons avoir cette troupe d’élite avec nous".

Depuis fin juin, les "bérets rouges" ayant refusé leur "affectation" hors du régiment ne reçoivent plus ni solde, ni ration.

"On fait jouer la solidarité", explique l’adjudant-chef Bouaré. "Nos femmes cultivent des potagers dans le camp, et vont vendre au marché. Certains d’entre nous se sont fait embaucher comme manoeuvre, maçons ou même dans les mines pour l’orpaillage".

"Mais tout ça c’est fini, on attend nos nouvelles affectations, et on est prêts pour aller combattre. Le plus tôt possible !".
alc/stb/sd

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