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Manifestation berbère à Paris pour soutenir les Touareg du Nord-Mali
Publié le samedi 16 fevrier 2013  |  France 24




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Une centaine de personnes se sont rassemblées, samedi 16 février devant le Quai d'Orsay à Paris, pour apporter leur soutien aux populations touareg du Nord-Mali, victimes du conflit qui sévit dans la région depuis la mi-janvier.

Une centaine de personnes se sont réunies devant le ministère des Affaires étrangères à Paris, samedi 16 février dans l’après-midi, aux cris de "Liberté pour l’Azawad ! ", région touareg au nord du Mali. Enveloppés dans le drapeau Amazigh – ou berbère - vert, jaune et rouge, les manifestants pacifistes sont en majorité des Berbères originaires d’Afrique du Nord – Mali, Maroc, Algérie, Libye, etc. - et tous viennent apporter leur soutien aux Touareg qui s’estiment pris pour cible par l’armée malienne.

"Les Touareg font partie des nôtres et nous venons les soutenir car ils subissent des crimes à caractère ethnique de la part des soldats maliens", dénonce Yasmina Oubouzar, berbère algérienne, membre du collectif du soutien au mouvement de l’Azawad.
Youba Ag Chamed, Touareg malien président de l’association de solidarité Athama, s’inquiète lui du sort des réfugiés touareg, contraints à l’exil et coincés dans les pays limitrophes : "On nous massacre et on nous chasse de notre territoire sans que personne n’en parle", s’offusque-t-il.
En janvier, Amnesty International et Human Rights Watch accusaient à leur tour l'armée malienne d'avoir procédé à des exécutions sommaires lors de la poussée des forces djihadistes vers le sud du Mali et de la contre-offensive engagée le 11 janvier par la France. Les organisations de défense des droits de l'Homme imputent également des exactions aux groupes islamistes armés.

Entre Touareg et Bamako, des tensions historiques
Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), représentation politique du peuple Touareg, dénonce de son côté le soutien apporté par la France à l’armée malienne. Fin janvier, les soldats de l’opération Serval débarquaient à Kidal, principale ville du Nord-Mali à 1 500 kilomètres de Bamako, en plein territoire touareg, et pénétraient dans l'Adrar des Ifoghas, massif montagneux rétif à la colonisation française d'abord, puis au pouvoir central de Bamako après l'indépendance en 1960.

"Les populations civiles sont massacrées par l’armée malienne que les Français ont amenée dans leur bagages", dénonce auprès de FRANCE 24 Moussa Ag Assarid, représentant en Europe du MNLA. Nous apprécions l’intervention internationale dans la mesure où elle cible les islamistes, mais pas si elle soutient un État qui a toujours monté les ethnies les unes contre les autres", poursuit-il.
Les Touareg et Bamako n’ont pas attendu l’intervention française du 11 janvier pour consommer le divorce. La césure entre Nord et Sud provoque régulièrement des tensions politiques et militaires depuis l’indépendance de 1960. Les révoltes touareg des années 1990 et 2000 sont restées sans effet. Et les accords de paix signés en 2006 à Alger ont échoué. En avril 2012, le MNLA autoproclamait finalement l’indépendance de l’Azawad contre l’avis de tous, avant d’être débordé par les islamistes d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), et de signer une alliance opportuniste avec les islamistes touareg d'Ansar dine.

Aujourd’hui, le MNLA réclame l’autodétermination de la région et demande pour cela le soutien de la France. "La France est venue sur notre territoire, elle nous a colonisés. Ensuite, elle est partie en nous laissant aux mains du Mali alors que nous ne le voulions pas. Maintenant que vous revenez, ne repartez pas sans régler les problèmes ! ", déclame M. Ag Assarid devant une assemblée qui brandit deux doigts en l’air, en signe de ralliement à Amazigh.
Un haut-parleur se met à cracher des notes de guembri, du luth berbère traditionnel. Mais les fenêtres quai d’Orsay restent closes. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, n’a pas donné suite à la demande d’entretien de la délégation.

Par Sarah LEDUC , envoyée spéciale à Paris (texte)

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