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Concours d’entrée à la fonction publique: 1318 admis pour 58000 candidats inscrits
Publié le mercredi 20 fevrier 2013  |  Le Canard Déchaîné




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Le pays enregistre l’un des taux de chômage les plus élevés du continent : estimé entre 30 et 40 % de la population active. Et le récent concours d’entré à la fonction n’a rien arrangé au problème.

Ce qui devrait être sa force, à savoir sa jeunesse, se révèle être, pour notre pays, un handicap majeur : un système éducatif au bord gouffre. Les problèmes sont connus, mais ils n’ont jamais trouvé la moindre solution durant ces 20 dernières années. Dans le cahier de doléances, remis par le Secrétaire Général de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) au Premier Ministre, Diango Sissoko, les problèmes les plus récurrents sont: le manque d’infrastructures adéquates pour les études ; L’inadéquation entre les filières de formation et le marché de l’emploi; l’absence d’enseignants qualifiés. A cela il faut ajouter les « années chapitre 1″ ceci pour signifier le fait que la plupart des années, il n’y a que le premier chapitre du programme qui est épuisé.

A l’issue du concours d’entrée à la fonction publique, le Ministre de la Fonction Publique, du Travail, de la reforme de l’Etat, chargé des Relations avec les institutions, Mamadou Namory Traoré, s’est réjouit en ces termes: « ce sont les meilleurs des meilleurs qui ont passé ». La question qui se pose est: combien sont-ils, ces meilleurs, qui possèdent un diplôme national ? Aller savoir!

En tout cas, selon nos enquêtes, la plupart des admis à ces concours sont des jeunes qui ont effectués leurs études en Ukraine, en France, au Canada, aux USA, au Maroc…

Le directeur du Centre National des Concours a affirmé, quant à lui, que 194 postes n’avaient pu être pourvus à l’issue de ce concours : « Faute de candidats sur le marché », dit-il. Affirmation ahurissante, quand on sait que depuis sa création, l’université de Bamako, continue de former dans des filières où l’Etat n’a recruté un seul diplômé.

On serait partie pour le procès le plus long de l’histoire du Mali, s’il nous arrivait un jour, de vouloir situer les responsabilités, de l’échec de notre système éducatif. Une chose est sûre: sur le banc des accusés, une personne reviendrait, incessamment : l’Etat. L’Etat, dont la politique éducative de ces 20 dernières années a été un flop magistral. Pour décrocher un job dans la fonction publique, il faut avoir « les bras longs« . C’est, du moins, le constat que font les diplômés versés, chaque année par nos universités, sur le marché de l’emploi.

Les rares concours de la fonction publique n’absorbent, dans le meilleur des cas, que 5% des candidats inscrits. Si rien n’est fait, disait Koniba Sidibé, député à l’Assemblée Nationale, « le prochain conflit-armé, au Mali, viendra des jeunes sans emploi ». C’était lors d’une séance d’interpellation du ministre Mamadou N. Traoré à l’hémicycle.

Mamadou Togola

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