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Les Etats d’Afrique-Amérique latine croient en une nouvelle ère pour les pays du sud
Publié le vendredi 22 fevrier 2013  |  AFP


© Autre presse par DR
Fin de la Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO
Dimanche 11 Novembre 2012. Abuja. Photo : Le président nigérian, Goodluck Jonathan.


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MALABO (Guinée équatoriale) - A l’image de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, qui affirme croire en une nouvelle ère pour les pays du Sud, la vingtaine de chefs d’Etat présents au sommet ASA (Amérique du sud/Afrique) à Malabo a appelé de ses voeux la coopération entre les deux continents pour se développer.

En soirée, le chefs d’Etat ont adopté une déclaration commune dans laquelle, notamment, ils "soutiennent l’approche globale de la crise du Mali comme indiqué par l’Union africaine et le conseil de sécurité des Nations unies" et demandent à la communauté internationale de soutenir les processus de "retour à l’ordre constitutionnel" à Madagascar et en Guinée Bissau ainsi qu’à la "normalisation et la stabilisation" de la RD Congo et de la Centrafrique.

"Je crois du fond du coeur que le 21e siècle et les décennies à venir seront celles de l’affirmation du monde en développement et spécialement celles de l’Afrique et de l’Amérique latine", a lancé la présidente brésilienne, héritière de l’ancien président Inacio Lula, grand artisan de la création de l’ASA, qui rassemble 54 pays africains et 12 sud-américains.

"Il est fini le temps où nous marchions dans une banlieue distante, silencieuse et problématique. Le monde en développement est devenu vital pour l’économie globale et compte pour plus de la moitié de la croissance économique et 40% des investissements", a-t-elle déclaré.

Véritable vedette du sommet, Mme Rousseff en a profité pour répéter une des requêtes incessantes de la diplomatie brésilienne: ouverture du conseil de sécurité à des pays du sud, réforme du Fond Monétaire international, de la Banque mondiale, et de l’Organisation mondiale du Commerce dont le Brésil brigue la présidence.

"La réforme de l’ONU est urgente. Rien ne justifie que l’Afrique et l’Amérique du sud soient toujours sans représentant au conseil de sécurité", a-t-elle estimé.

La présidente a proposé la coopération brésilienne dans les domaines de l’éducation, l’agriculture et la santé mais a insisté sur le modèle de développement brésilien.

"Le Brésil a construit à partir de l’arrivée au pouvoir de Lula un modèle qui a pour axe structurant et moteur de notre développement (...) une nouvelle vision de politique économique et sociale (...) basée sur la priorité (de la lutte) contre la misère".

"Deux continents dans une position avantageuse"

Les échanges commerciaux entre les deux continents ont été multiplié par cinq entre 2002 et 2011, s’élevant l’an dernier à 39,4 milliards de dollars, selon des chiffres fournis par le Brésil.

La plupart des orateurs ont évoqué les points communs entre Afrique et Amérique du sud, le président nigérian Goodluck Jonathan soulignant que "les deux régions avaient d’immenses possibilités tant au niveau des ressources humaines que naturelles qui plaçaient les deux continents dans une position avantageuse dans le contexte de la la globalisation". Mais, il a aussi rappelé pour l’ASA la nécessité de mettre en place un système de financement pour
pouvoir avancer à l’avenir.

Hors microphones de nombreux délégués estiment que depuis le premier sommet de 2006 au Nigeria et le deuxième au Venezuela, l’ASA n’a donné que très peu de fruits concrets. "C’est une belle idée mais une coquille vide", soulignait un observateur.

Dans un discours lu par son ministre des Affaires étrangères et qui a reçu de longs applaudissements, le président vénézuélien Hugo Chavez, hospitalisé pour un cancer, a vilipendé les "forces impérialistes" et souligné: "Ce sont dans nos continents que se trouvent les ressources naturelles, politiques et historiques nécessaires pour sauver la planète du chaos auquel il a été conduit".

Et le président bolivien Evo Morales n’a pas manqué de qualifier l’organe exécutif de l’ONU de "conseil d’insécurité".

"Nous devons être ensemble (les pays du sud) pour nous libérer... Puissance de l’Otan, Conseil de sécurité des Nations unies... Quel +conseil de sécurité+. C’est un conseil d’insécurité!", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en marge du sommet.

Le président Teodoro Obiang, hôte du sommet, a dit vouloir étendre l’ASA aux pays d’Amérique (BIEN AMERIQUE) centrale et des Caraïbes jugeant que son "impact" serait "positif pour la coopération sud-sud".

Par Patrick FORT

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